[Critique] La Voix Du Succès, rêves de gloire
Un an après Late Night, la réalisatrice Nisha Ganatra fait son retour derrière la caméra avec La Voix Du Succès, comprenant au casting Dakota Johnson, Tracee Ellis Ross, Kelvin Harrison […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Un an après Late Night, la réalisatrice Nisha Ganatra fait son retour derrière la caméra avec La Voix Du Succès, comprenant au casting Dakota Johnson, Tracee Ellis Ross, Kelvin Harrison […]
Un an après Late Night, la réalisatrice Nisha Ganatra fait son retour derrière la caméra avec La Voix Du Succès, comprenant au casting Dakota Johnson, Tracee Ellis Ross, Kelvin Harrison Jr., Ice Cube ou encore Bill Pullman et nous entraînant dans les coulisses de l’industrie musicale à travers le parcours croisé d’une chanteuse sur le déclin et de son ambitieuse assistante…
Avec La Voix Du Succès, Nisha Ganatra nous plonge dans l’envers du décor du monde de la musique pour un feel-good movie suivant une mécanique trop bien huilée pour nous transporter réellement, malgré ses intentions louables.
Le scénario du long-métrage, écrit par Flora Greeson privilégie les bons sentiments en se dirigeant vers la comédie romantique, alors qu’il aurait gagné à être plus critique et piquant, d’autant plus lorsque s’esquisse un propos pertinent sur la réalité de l’industrie musicale pour les femmes. Un note acerbe qui, mis sur le devant de la scène, aurait rajouté un cachet non négligeable à l’ensemble.
Suivant une partition balisée, La Voix Du Succès met en parallèle deux parcours, celui de Grace Davis, diva de la soul au caractère bien trempé et de son assistante Maggie, dont les rêves de gloire et de reconnaissance vont se refermer pour l’une et s’ouvrir pour l’autre. Diamétralement opposées, chacune va devoir apprendre à jongler avec les envies de l’autre pour que chacun s’épanouisse, dans un univers où derrière les strass et les paillettes se cache une notion maîtresse : le profit. Notre artiste sur le déclin doit se reposer sur ses lauriers pour ne froisser une opération marketing bien rodée tandis que notre productrice en devenir, va devoir ruser pour montrer son savoir-faire, prenant sous son aile un jeune talent.
Sans ce côté sarcastique qui aurait pimenté le long-métrage, les intrigues présentées se déroulent en mode automatique, que ce soit la relation conflictuelle entre la star et son assistante, qui passe par des hauts et des bas pour mieux se conclure sur une note positive, ou le rapprochement entre la future productrice et son poulain, avec son lot d’obstacles bien entendu, qui là aussi s’achèvera sur une bluette prévisible, avec un twist final à la clé qui manque cruellement de subtilité. On connaît la chanson et celle-ci, telle un tube, est calibrée pour fonctionner. De ce fait, à l’image d’un hit de l’été, l’empreinte de cette oeuvre ne marquera pas le genre et celle-ci sera malheureusement vite oubliée.
Malgré un scénario plus que convenu, le visionnage de La Voix Du Succès reste un minimum divertissant grâce au capital sympathie de son casting, à commencer par Dakota Johnson qui se montre attachante dans le rôle de Maggie, ‘nerd’ de la musique dont on se plaît à écouter les anecdotes et références au quatrième art. Face à elle, Tracee Ellis Ross, la fille de Diana Ross, lui tient la dragée haute et donne de la voix tout en s’amusant dans la peau de Grace Davis, dégainant avec entrain des répliques cinglantes en plus de jouer les divas, tout en n’oubliant pas d’apporter de la nuance à sa prestation. Notre duo est l’atout cœur du long-métrage de Nisha Ganatra, qui se montre classique dans sa mise en scène et dépeint cette incursion musicale avec une certaine sobriété, laissant certes de la place à la direction d’acteurs mais on aurait espérer un résultat un peu plus ‘punchy’. Reste la bande originale Pop et Soul qui ajoute une aura de douceur non négligeable et sonne bien à l’oreille.
Avec La Voix Du Succès, Nisha Ganatra livre une comédie légère sur l’industrie musicale, qui se laisse regarder mais ne marque pas les esprits, pénalisé par son scénario policé, suivant une partition bien trop balisée pour réellement nous embarquer et ce malgré un casting convaincant, qui assure un minimum le spectacle.