Si depuis Un Nouvel Espoir, sorti en 1977, la galaxie Star Wars a su s’étoffer au cinéma avec un total de onze longs-métrages, en comptant les spin-offs, la création de George Lucas a également marqué de son empreinte le monde du petit écran, avec bon nombres de séries animées à son actif, les plus connues étant Star Wars : The Clone Wars ainsi que Star Wars : Rebels.

Avec The Mandalorian, créé par Jon Favreau, Star Wars s’offre sa première aventure en live action à la télévision (nous allons faire comme Lucas et oublier le désastreux Star Wars Special de 1978 qui était une insulte à la saga) nous entraînant, aux côtés de Pedro Pascal, Gina Carano, Carl Weathers, Emily Swallow, Nick Nolte, Werner Herzog, Taika Waititi, Giancarlo Esposito, cinq ans après les événements du Retour Du Jedi pour une série se centrant sur un chasseur de primes et ses missions aux confins de la galaxie…

Si c’est un plaisir de ressentir à nouveau l’essence de la saga Star Wars, Jon Favreau se rapprochant du style de la trilogie originale de George Lucas, The Mandalorian pâtit malheureusement d’un rythme et d’une qualité en dents de scie pour être pleinement apprécié.

L’incursion dans une époque encore non traitée à l’écran à savoir les lendemains de la chute de l’Empire, est ce qui fait le charme de la série, nous présentant un univers teinté de gris, où la paix n’est pas à l’horizon comme espéré, nous introduisant à une période troublée. Le spectre de l’ennemi flotte toujours en filigrane et c’est dans ce contexte que nous naviguons avec ‘Mando’ surnom donné à notre chasseur de primes, personnage central de The Mandalorian.

Appuyé par des références à la franchise, à la fois scénaristiques et visuelles, les amateurs de Star Wars sont brossés dans le sens du poil et se sentent en terrain familier, les nombreux clins d’œil, d’une visite sur Tatooine à des détails donnés sur la Guerre des Clones, ravivant des souvenirs. Mais en dehors de ce fan-service, la série a t-elle de l’intérêt ?

The Mandalorian a clairement du potentiel sauf que cette première saison, de seulement huit épisodes, souffre d’un ventre mou en plein milieu de sa lancée, ce qui est dommage pour un tel format. La série s’articule autour de notre chasseur de prime, dont le passé se révèle au compte-goutte, un fil rouge intéressant, nous permettant de nous éclairer sur les mandaloriens et le fonctionnement de la guilde des ‘Bounty Hunters’. Sauf que ce dernier, aussi charismatique qu’il soit, se fait rapidement voler la vedette par la mascotte du show, L’Enfant, un personnage particulier que tout le monde connaît, même sans suivre le show, la promotion et le marketing s’étant principalement axées sur lui.

Si les mystères régnant autour de ce ‘petit homme vert’ sont légions, ce dernier devenant une cible priorité pour les figures restantes de l’Empire, nous regrettons qu’il faille attendre les deux derniers épisodes pour que les principaux protagonistes se réunissent pour avoir un vrai rôle à jouer dans cette intrigue et que les enjeux montent d’un cran, la faute à un schéma se réduisant à une planète/une mission au plein coeur de la saison (1×05 – Mercenaire / 1×06 – Le Prisonnier), qui pénalise le rythme de l’ensemble scénaristiquement parlant.

Au niveau de la réalisation par contre, rien à redire, nous n’avons pas affaire à du Star Wars low cost, Disney a clairement mis le budget et cela se ressent à l’écran. La charte visuelle de la saga est respectée et nous replongeons avec délectation dans une galaxie lointaine, très lointaine, le tout grâce à des effets-spéciaux réussis, aidant à notre immersion. La mise en scène est particulièrement soignée et les réalisateurs ayant participé à cette saison, de Dave Filoni à Deborah Chow en passant par Bryce Dallas Howard et Taika Waititi, apportent leur touche à l’édifice.

Concernant le casting, Pedro Pascal, caché dans son armure, se contente de délivrer plus que coups que de lignes pour le moment mais c’est le personnage qui veut cela et c’est un des atouts de la série, forgeant l’aura de ‘Mando’. Quant au reste de la distribution, Werner Herzog, Carl Weathers et Giancarlo Esposito ajoutent une plus-value non négligeable et on aurait aimé les voir plus à l’écran, ce qui pour certain va être le cas dans la prochaine saison au vue de la tournure des événements. Gina Carano quant à elle met à profit son expérience au niveau des combats et campe avec force Cara Dune, mercenaire coriace, qui forme un duo complémentaire avec notre chasseur de prime.

Avec sa première saison, The Mandalorian nous reconnecte à l’esprit originel de Star Wars, Jon Favreau nous proposant un western intergalactique divertissant ouvrant un nouveau pan de l’univers initié par George Lucas. Si l’on peut regretter son concept formaté, maintenant que les bases sont posés et que les enjeux ont été éclaircis, on peut espérer que la série révèle son vrai potentiel, la fin de saison annonçant des pistes plus qu’intrigantes pour le futur. La Force est présente en The Mandalorian, il n’y a plus qu’à exploiter sa puissance pour nous émerveiller. 

TheMandalorian
© Lucasfilm

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