Neuf ans après Toy Story 3, Buzz, Woody et leurs amis sont de retour sur grand écran pour une quatrième aventure, réalisée par Josh Cooley (scénariste de Vice-Versa) qui les mènent vers de nouveaux horizons avec un road-trip familial qui ne sera pas de tout repos. Le monde s’élargit pour nos jouets et va bouleverser leurs repères…

Alors que l’on avait peur que Toy Story 4 soit la suite de trop, une appréhension renforcée par la conclusion du précédent opus qui offrait une magnifique porte de sortie à nos héros, Josh Cooley démontre que la franchise en a encore dans le ventre.

Le scénario de Stephany Folsom et Andrew Stanton joue sur le contraste entre l’immensité du nouveau terrain de jeu offert à nos personnages et l’intimité se dégageant de l’introspection de ces derniers. La psyché de nos jouets est une nouvelle fois explorée, permettant aux auteurs de s’intéresser à des thématiques inédites. Qu’est-ce ce qui fait d’eux ces êtres dotés d’une âme ? Une question personnifiée par le personnage de Fourchette, création de Bonnie, qui est clairement l’atout charme du long-métrage, ses questionnements sur la vie et sa raison d’exister étant pertinentes au sein de l’univers Toy Story.
De même, une réflexion sur la relation humain/jouet est mise en avant, à la fois au travers le parcours de Woody mais également par les nouveaux protagonistes introduits dans ce quatrième opus, que ce soit le duo terrible Poussin et Lapin ou l’inénarrable Duke Caboom, qui sont la caution comique du long-métrage, avec des séquences qui feront rire petits et grands. Ce sujet est également présent dans l’intrigue tournant autour de Gabby Gabby, qui même si inquiétante au premier abord, possède assez de nuances pour ne pas en faire une simple antagoniste lambda.

Toutes ces intrigues convergent vers un seul et même personnage, Woody, fer de lance de la franchise et qui a le droit avec ce dernier film à son baroud d’honneur et qui s’en tire avec les honneurs.
Notre sheriff, que l’on a appris a aimé depuis près de vingt-trois ans est dans une période cruciale de sa vie, en proie aux doute et au spleen mais les tribulations qui l’attendent lui font ouvrir les yeux sur sa condition et ce qui était au départ un simple road-trip se révèle être une quête existentielle, bien pensée avec le retour de La Bergère, grande absente du précédent opus qui revient sur le devant de la scène avec fracas, la poupée ayant le droit à un développement drastique, qui la mettent en valeur. On peut par contre regretter que la plupart des jouets présents depuis les débuts de la saga fassent malheureusement de la figuration. Heureusement Buzz, éternel ranger de l’espace, parvient à se démarquer de ses camarades en essayant de trouver sa voix intérieur, un parti-pris comique qui est plus ou moins réussi.

Présent, passé et perspectives d’avenir s’entremêlent pour notre cow-boy et un voyage émotionnel s’offre à lui ainsi qu’aux spectateurs. L’une des marques de fabrique de Toy Story a souvent été de nous prendre au dépourvu et à nous émouvoir sans que l’on ne s’y attende et même si l’intensité de ce quatrième opus n’égalera jamais la maestria de Toy Story 3, force est de constater que Pixar sait toujours viser là où ça fait mal.
Quant à la réalisation de Josh Cooley, ce dernier signe son premier long-métrage et s’en sort haut la main, concoctant une dernière aventure visuellement irréprochable, les avancées technologiques aidant à instaurer une atmosphère au plus près du réel et nos jouets ayant un rendu proche de la perfection. Notons de belles mises en scène, jouant avec nos sentiments à l’image de la séquence d’introduction, de passages bien barrés (chez l’antiquaire, dans la fête foraine) et bien entendu une conclusion qui fera couler une larme sur plus d’une joue.

Moins puissant que son prédécesseur, Toy Story 4 prouve malgré tout que la saga à toujours du potentiel et offre un dernier volet à la fois drôle et doux-amer, fermant avec mélancolie le coffre à jouets de Pixar. Si une page se tourne, les souvenirs de Buzz, Woody et compagnie resteront gravés dans les mémoires pour l’infini et l’au-delà.

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