Après près de vingt ans de carrière, l’actrice Brie Larson a décidé de passer derrière la caméra pour mettre en scène Unicorn Store, un premier film où elle joue aux côtés de Samuel L. Jackson, Joan Cusack, Bradley Whitford, Hamish Linklater, Karan Soni et Mamoudou Athie où elle campe le rôle de Kit, une jeune-femme fantaisiste qui revient vivre chez ses parents à la suite de son éviction d’une école d’art…

Avec Unicorn Store, Brie Larson nous entraîne dans une histoire de passage à l’âge adulte qui n’est pas dénué de charme ni d’excentricité.

Le scénario écrit par Samantha McIntyre tente de se démarquer du ‘coming of age’ habituel en jouant sur le côté fantasque de son personnage principal et en ajoutant une dose de surnaturel. Nous suivons donc le retour de Kit dans sa ville natale, devant rebondir après avoir été mise à la porte de son école d’art, son travail riche en couleurs pastels et en licornes n’ayant pas été apprécié à sa juste valeur. Ce point de départ est l’occasion pour notre artiste de repartir sur de nouvelles bases, tentant de surmonter cet échec en se responsabilisant, en cherchant un métier.

En opposant la jeune femme au monde du travail, Unicorn Store met en opposition la morosité du monde du travail à l’extravagance de son personnage principal. Arrivée à une étape charnière de sa vie, Kit doit affronter la réalité de la vie, elle qui possède toujours son âme d’enfant. De cette confusion amenée par ce changement drastique, elle qui se rêvait artiste, un parfum de fantaisie va être insufflé avec l’arrivée d’un vendeur charismatique et extravagant, lui proposant de posséder cette licorne qu’elle désirait tant étant plus jeune.

Ce choix permet d’amener un supplément d’âme à l’ensemble, puisque cette storyline est bien plus intéressante à suivre que celle se déroulant dans l’enceinte de l’entreprise, se révélant prévisible et monotone, peu aidé par le rôle du vice-président qui est des plus glauques.
Cette intrigue est le rayon de soleil du film, Kit s’épanouissant au fur et à mesure de son avancée, s’ouvrant au monde au travers de ses contacts avec ses parents mais aussi avec Le Vendeur et Virgil, un jeune homme qu’elle rencontre et qui va l’aider dans sa quête initiatique qui a pour but de la voir obtenir sa licorne, ce qui symbolise son rite de passage à l’âge adulte.

Brie Larson campe avec conviction cette femme-enfant à l’attitude fantasque qui doit ajuster sa vie et conjuguer ses rêves avec ses responsabilité. L’actrice s’amuse et on le ressent lors de ses interactions avec Samuel L. Jackson et Mamoudou Athie, l’alchimie étant bien présente à l’écran. Si Hamish Linklater arrive facilement à instaurer le malaise dans la peau de ce vice-président à la limite du harcèlement, Joan Cusack et Bradley Whitford infuse un parfum de bienveillance en incarnant des parents compatissants.

La vraie déception du long-métrage se situe dans la réalisation, Brie Larson n’arrivant pas à traduire dans sa mise en scène la fantaisie du scénario, restant dans un style un brin conventionnel et ne parvenant que très rarement à réaliser des séquences marquantes. On peut toutefois saluer le travail sur la photographie et l’utilisation de cette palette de couleurs pastels. Ce premier passage derrière la caméra est en demi-teinte pour l’actrice.

Unicorn Store est une comédie dramatique teintée de fantastique, ce qui fait son charme. Si la réalisation est consensuelle, le jeu d’acteurs, notamment celui du trio Brie Larson, Samuel L. Jackson, Mamoudou Athie, est le point fort de cette histoire de passage à l’âge adulte qui nous conforte dans le fait de garder son âme d’enfant dans ce monde si maussade.

Unicorn Store
©Netflix

 

Laisser un commentaire