[Critique] Le Secret De La Cité Perdue, l’aventure à l’eau de rose
Six ans après s’être fait repérés avec Band Of Robbers, les frères Aaron et Adam Nee sont de retour à la réalisation avec Le Secret De La Cité Perdue, qui comprend […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Six ans après s’être fait repérés avec Band Of Robbers, les frères Aaron et Adam Nee sont de retour à la réalisation avec Le Secret De La Cité Perdue, qui comprend […]
Six ans après s’être fait repérés avec Band Of Robbers, les frères Aaron et Adam Nee sont de retour à la réalisation avec Le Secret De La Cité Perdue, qui comprend au casting Sandra Bullock, Channing Tatum, Daniel Radcliffe, Da’vine Joy Randolph, Oscar Nuñez ou encore Brad Pitt et se concentre sur les mésaventures d’une autrice à succès et d’un mannequin, qui se retrouvent bien malgré eux au cœur d’une quête mystique…
Comme esquissé dans leur réinterprétation post-moderne de Tom Sawyer (Band of Robbers), l’aventure semble être un domaine dans lequel aiment naviguer Aaron et Adam Nee. Preuve en est avec Le Secret De La Cité Perdue, qui surfe sur la vague 80’s du genre, avec à la clé une comédie sentant bon la naphtaline – dont le capital sympathie réside dans l’enthousiasme de son casting à prendre part à ce délire sans prétention.
Lorgnant du côté d’A La Poursuite Du Diamant Vert, une inspiration totalement assumée – notamment à travers le métier de son personnage principal – le long-métrage mixe humour et action dans un style tout en décontraction. Un cocktail se voulant pétillant mais manquant de bulles pour que cela soit le cas, nos frères n’ayant pas le savoir-faire de Robert Zemeckis et de ses équipes pour que l’on se laisse totalement embarquer dans cette quête rocambolesque. Se basant sur une idée originale de Seth Gordon, l’intrigue concoctée par les deux cinéastes, Oren Uziel et Dana Fox s’articule autour des péripéties d’un duo mal assorti, devant travailler de concert pour tenir le coup loin de leur environnement naturel, le tout pour un buddy-movie teinté d’exotisme. Au programme, la recherche d’un MacGuffin, prétexte à une odyssée rocambolesque . En clair, rien de neuf sous le soleil.
C’est ainsi que nous suivons les malencontreuses tribulations de Loretta Sage, romancière couronnée de succès voyant la promotion de son nouvel ouvrage à l’eau de rose tourner court. Quand la quête dépeinte dans celui-ci, basée sur les travaux archéologiques de son défunt mari, attire d’un excentrique milliardaire, l’autrice se voit en effet purement et simplement kidnappée – son ravisseur pensant que cette dernière à la clé lui permettant de trouver l’artéfact qu’il convoite tant. La Couronne de Feu. Le point de départ d’une mission de sauvetage pas piquée des hannetons (expression qui correspond à l’aspect quelque peu daté du film) pour Dash, mannequin ayant passé la majeure partie de sa carrière à incarner Dash – le héros au corps d’Apollon figurant sur les couvertures des livres de Loretta. N’écoutant que son instinct, notre homme se lance alors dans un périple en terre inconnue, fonçant tête baissée vers le danger.
Remplissant petit à petit les cases du bingo des attendus du genre, Le Secret De La Cité Perdue déroule son cahier des charges dans la joie et la bonne humeur, la volonté des scénaristes étant de donner du matériel comique à sa distribution. L’excursion contrainte et forcée de notre duo principal en plein cœur d’une île qui leur est hostile, entre les dangers de la nature et de la menace des ennemis aux alentours, se partage entre séquences légères et moments de bravoures mais sans réellement se soucier de sa storyline mystique. Les mystères entourant l’artéfact au centre des enjeux n’est pas des plus travaillés, ce qui pose problème car le chemin menant au MacGuffin doit se révéler au minimum intriguant pour que le public prenne également part à l’aventure. Ici, ce n’est pas le cas, limitant le potentiel du métrage – ce qui est dommage. Si l’écriture n’est pas des plus fines, fort heureusement ce point faible est contrebalancé par l’abattage de tout ce beau impliqué dans ce projet.
L’alchimie entre Sandra Bullock et Channing Tatum fait quelques étincelles à l’écran, chacun s’éclatant dans la comédie, donnant lieu à des passages pour le moins sympathiques. La relation entre Loretta et Dash, tantôt à couteaux tirés tantôt au diapason, est l’attraction de cette extravagante virée, procurant l’énergie nécessaire pour que la machine ne s’enraye pas. Ajoutez à cela un Daniel Radcliffe en faisant des tonnes dans la peau de l’ennemi un brin caricatural de même qu’une présence éclair mais détonante d’un Brad Pitt en grande forme et vous avez une troupe de joyeux drilles qui aident à faire passer la pilule d’un scénario assez faible et d’une réalisation des plus formelles de la part des frères Nee, qui ne cherchent pas à dynamiter leur mise en scène, alors qu’il y avait de la matière pour s’orienter pleinement vers le second degré. Ce qui aurait pu rehausser le niveau de ce délire qui ne demandait qu’à lâcher les chevaux.
Continuant à tracer leur sillon vers la comédie d’aventure, Aaron et Adam Nee essayent avec Le Secret De La Cité Perdue de renouer avec une recette qui a fait ses preuves – notamment dans les années 80 – en mixant action, exotisme et romance. Un cocktail qui manque malheureusement de saveur, la faute à une intrigue peu inspirée mettant des bâtons dans les roues du film en terme d’efficacité. Ce qui est regrettable lorsque l’on voit les efforts du casting pour que l’on se laisse prendre au jeu, leur bonhommie donnant un minimum de cachet à ce délire en demi-teinte.