Six ans après Oups ! J’ai raté l’arche, les réalisateurs Toby Genkel et Sean McCormack se retrouvent derrière la caméra pour donner une suite aux (més)aventures de leur bestiaire, mené par le tandem Finny et Leah. Intitulée Oups ! J’ai encore raté l’arche, ce second volet lève le voile sur ce qui attend nos rescapés du Déluge, alors que l’Arche de Noé­ dérive sans terre à l’horizon…

Avec Oups ! J’ai encore raté l’arche, Toby Genkel et Sean McCormack poursuivent leur relecture de l’un des plus célèbres chapitre de la Génèse, celui consacré à Noé et sa fameuse embarcation, en choisissant d’élargir leur propre mythologie afin de proposer une aventure ludique destinée à amuser petits et grands tout en délivrant des messages destinés à ouvrir une réflexion sur le vivre-ensemble.

Dans la continuité du précédent opus, le film d’animation conjugue humour bon enfant et moments de bravoure sur l’autel de la diversité, amenant à développer des thématiques à portée universelles, évoquant entre autres la fraternité et l’entraide. Face à l’adversité, la nécessité de travailler de concert afin d’aider son prochain apparaît fondamentale. Une démarche altruiste qui est davantage approfondie dans ce nouvel opus, qui nous parle des difficultés à établir les bases d’un monde meilleur après avoir traversé des tempêtes.

N’officiant plus à l’écriture, Toby Genkel cède sa place à Richard Conroy pour confectionner le scénario de cette suite aux côtés de Mark Hodkinson, déjà présent sur le script original. Ensemble, les deux hommes respectent le cahier des charges de ce qui est en train de devenir une franchise, nous conviant à une nouvelle odyssée ponctuée de péripéties, à un rythme soutenu. Ainsi, après avoir retrouvé leur parent respectif et pris place à bord de l’arche avant le Déluge, Finny et Leah se retrouvent une fois de plus livrés à eux-mêmes à la suite d’un malencontreux incident. Alors que les animaux rescapés font face à une pénurie de nourriture sur leur embarcation de fortune, mettre fin à leur dérive sur l’océan devient crucial et toucher la terre ferme deviennent des enjeux essentiels à la survie de tous.

Séparés de leurs proches, notre duo principal navigue vers l’inconnu, se retrouvant sur une île paradisiaque synonyme de havre de paix. Sauf que leur découverte de ce lieu providentiel va s’accompagner d’une rencontre tumultueuse avec un peuple autochtone que connaît bien Finny puisqu’il s’agit de membres de son espèce, les Nestrians. Vivant en vase clos, ces derniers voient d’un mauvais œil l’arrivée de ces naufragés, le protectionnisme régissant leur colonie. Multipliant les péripéties, le scénario de Mark Hodkinson et Richard Conroy joue sur plusieurs tableaux en oscillant entre les déboires des animaux de l’arche et l’exploration d’un monde nouveau pour leur jeunes héros, qui se transforme en épreuve initiatique à vocation évolutive, cette confrontation avec une population inconnue les amenant à grandir.

Des trajectoires diverses qui vont finir par se rejoindre pour mieux mettre en exergue cet esprit de tolérance et d’ouverture aux autres. Face aux dangers de mère Nature tout le monde se retrouve dans le même bateau, impliquant de se tendre la main plutôt que de se repousser, chacun devant faire fi des différences éthniques et sociétales, pour avancer ensemble. Un message qui semble naïf pour les adultes mais un peu d’optimisme est toujours bon à prendre, surtout si les enfants retiennent cette notion de vivre-ensemble.

Doté d’une animation fluide et coloré, Oups ! J’ai encore raté l’arche se révèle une suite sympathique, dans la continuité de son prédécesseur, qui devrait plaire aux enfants en se montrant plutôt généreux dans le divertissement. Sans temps morts, le film se veut optimiste en délivrant des messages de fraternité, ce qui pourra faire sourire les grands enfants que nous sommes mais peut être interpeller les jeunes et les faire se questionner quant au vivre-ensemble, une valeur fondamentale dans le paysage actuel.

Paradis Films

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