Enfin. Nous pouvons désormais tourner la page d’une année que l’on peut aisément qualifiée d’éprouvante et dont la majorité d’entre nous aimerait que l’on raye de la carte. Le lot d’épreuves que nous avons collectivement été amenés à endurer donne la curieuse sensation que 2020 aura duré une éternité. Si la pandémie et ses conséquences auront mis à mal notre quotidien, espérons que l’année qui nous ouvre les bras puisse nous donner un peu de répit et d’amener une lueur d’espoir en ces temps si sombres.

Cinématographiquement parlant, nous croisons tous les doigts pour franchir à nouveau les portes des salles obscures et découvrir de nouveaux films sur grand écran. En patientant, remémorons-nous ces instants passés sur ces fameux sièges rouges (ou bleu, ou noir selon votre cinéma) durant ces huit mois d’ouverture et faisons ensemble le bilan de cette année, tout de même riche en propositions malgré une situation inédite. Ainsi, il est temps pour vous chers lecteurs de faire le point sur toutes les œuvres vues en 2020 et de nous faire part de vos Tops et de vos Flops.

Quels longs-métrages visionnés cette année font partie de vos coups de coeur et au contraire quels sont ceux qui ont été pour vous des déceptions ? Découvrons vos avis !

Débutons ce numéro spécial, permettant de mettre en avant la diversité du cinéma via vos différentes critiques, par le passage en revue de la blogueuse SacriLedge sur les films qu’elle a préféré cette année.

4 coups de coeur cette année en ce qui me concerne : Invisible Man / Under Water / Tenet / Antebellum.

J’ai été impressionnée par Invisible Man, même si les rebondissements et la fin ne sont pas novateurs. Ce qui m’a choquée a été à quel point le film nous fait rentrer dans l’ambiance. Je ne me suis pas du tout sentie rassurée, comme le personnage principal, j’étais vraiment dans l’intrigue avec elle. Malgré ce que j’ai pu entendre je trouve qu’il n’y a pas trop de jumpscares et tout l’ensemble se tient parfaitement.

Concernant Dark Waters, malgré quelques moments longuets, j’ai apprécié le jeu d’acteur de Mark Ruffalo et je suis tout de suite rentrée chez moi pour vérifier que je n’avais pas de poêle au téflon ! Le film est sobre mais avec une belle réalisation, des cadrages et effets qui mettent les scènes en profondeur, ce qui m’a fait apprécier le film.

Je dois donner un coup de coeur à Tenet. Même si je n’ai pas tout compris et que le scénario se perd sciemment, j’ai été soufflée par les scènes d’action, les combats chorégraphiées et les scènes magistrales qui m’ont fait retrouver le plaisir des grands films à la Inception / Interstellar. Le film dure un certain temps mais on ne le voit pas passer et étant assez fan de science-fiction j’ai vraiment apprécié cette immersion, bien qu’étant consciente des lacunes de l’histoire. Bon point à Robert également qui a plus que mérité son futur rôle de Batman.

Antebellum m’a vraiment marquée. Je n’avais pas trop lu le pitch et j’ai vraiment été prise dans l’ambiance de ce film, même si j’ai vu venir quelques ficelles scénaristiques. N’étant pas forcément concernée par les faits mentionnés dans le long-métrage, j’ai tout de même ressenti les émotions des personnages principaux et ai vraiment été mise mal à l’aise par ce film, mais dans le bon sens. Comme dans Invisible Man, où le mal-être des personnages parvient à se ressentir de l’extérieur. Les décors sont bons, les acteurs sont bons, j’ai vraiment apprécié cette découverte, bien qu’on surfe là encore sur les thèmes plus ou moins à la mode, ou en tout cas engagés.

Ma seule grosse déception cette année a été Les Nouveaux Mutants. Le film est une succession de clichés, les effets spéciaux sont bof et je l’ai plus trouvé nanardesque qu’autre chose. L’aspect thriller / noir est complètement passé à la trappe pour laisser un teen movie quelconque que j’avais déjà oublié avant de faire le bilan de l’année.

La seule véritable déception restant évidemment tous les films que je m’étais notée de voir cette année mais j’ai avancé dans mes préparatifs pour 2021 : lire Dune et regarder tous les Kaamelott !

Poursuivons avec Thibaut, un autre fidèle de la rubrique, qui partage avec nous la liste des longs-métrages qui l’ont marqué en 2020.

Dans cette année chamboulée, voici mes principaux Coups de cœur (liste non exhaustive)

“Les parfums” avec Emmanuelle Devos : l’univers représenté rare au cinéma est captivant, les personnages sont subtilement interprétés avec son tandem de choc. Ce film est un must. Emmanuelle Devos démontre tout son talent d’actrice.

“Effacer l’historique” avec l’excellente Corinne Masiero, Denis Podalydès, Blanche Gardin, Vincent Dedienne, Michel Houellebecq (excellent en client suicidaire) et Benoit Poelvoorde, c’est le 10ème film réalisé par le duo de cinéastes culte Gustave Kervern et Benoit Délépine déjanté et original : j’ai adoré, c’est à la fois un “film période gilets jaunes” et une critique cinglante de l’ère numérique.

“ADN” le nouveau film réalisé et avec Maïwenn comprenant au casting la fascinante Fanny Ardant notamment : une œuvre sublime et talentueuse contre le racisme, une valeur sûre du cinéma qui donne des frissons.

“Petit vampire” également visionné en avant-première, adapté de la bande dessinée du même nom par son dessinateur Joann Sfar avec pour doubler les personnages Alex Lutz, Camille Cottin, Jean-Paul Rouve et même le réalisateur : l’esthétique est parfaite, un film d’animation pour tout le public aussi bien les enfants et les adultes.

Pour les 2 derniers films qui sont sortis peu avant la 2ème fermeture des cinémas, je pense et je leur souhaite qu’ils ressortiront dès que les salles rouvriront, ce que l’ont souhaitent tous, peut être au plus tôt dans une dizaine de jours.

Pour sa rétrospective, Agathe, a tenu à nous faire part de sa relative déception quant aux principaux blockbusters proposés soit dans les salles obscures ou sur plateforme.

Amatrice de ces films dits “à gros budgets” plus communément appelés blockbusters, je dois avouer que je n’en est pas eu pour mon argent cette année, le spectacle n’ayant pas été au rendez-vous à mon humble avis. Voici mes principales réserves sur les films de ce genre visionnés :

Malgré un excellent jeu d’acteur, je n’ai pas été emporté par 1917 de Sam Mendes qui doit tout à son concept de plan-séquence, une attraction qui ne fait réellement son effet que sur la fin, témoignant de sa valeur uniquement accessoire. Cette épopée entre les tranchées aurait pu être divertissante si son postulat n’avait pas été si convenu, se contenant de faire avancer ses personnages d’un point A à un point B. Un scénario simpliste et une mise en scène semblable à une cinématique de jeu-vidéo qui empêchent au final à l’émotion de transparaître à l’écran.

L’utilisation d’artifices a également porté préjudice à la dernière réalisation en date de Michel Hazavanicius, Le Prince Oublié, qui passe à côté de son sujet, avec un scénario bancal naviguant maladroitement entre réel et imaginaire pour traiter de la relation père/fille au coeur du film et du passage à l’adolescence. L’univers en carton-pâtes qui nous est dépeint ne m’a pas émerveillé tout paraissant factice. Ajoutons à cela le service minimum d’Omar Sy et de Bérénice Bejo, qui ont l’air de se demander ce qu’ils font dans cette galère.

Enfermé dans la franchise Fast & Furious, Vin Diesel s’est permis un petit écart avec Bloodshot, qui avait le potentiel d’être une future franchise pour l’acteur. Sauf que le désastre de cette adaptation de la bande dessinée éponyme a sûrement du annhiler toute idée de suite aux producteurs. Si Dave Wilson se démène comme il peut pour sauver du naufrage sa première réalisation il n’est pas aidé par un scénario de série B qui ne rend pas hommage à l’œuvre originale et surtout un Vin Diesel complètement éteint, n’étant jamais crédible dans la peau de cet anti-héros nommé Ray Garrison.

Grande fan de Christopher Nolan, j’aurais aimé être happé par son nouveau cru, que j’attends impatiemment et qui m’a fait l’effet d’une douche froide. Si je dois reconnaître que du point de vue de la réalisation, il y a une certaine ambition, malheureusement j’ai eu de grosses réserves concernant le scénario qui se la joue cérébral pour rien. En cherchant à faire le malin, Nolan se prend les pieds dans le tapis avec une écriture peinant à retranscrire clairement ses idées. Un high-concept cherchant à brouiller inutilement le spectateur, pour un film d’espionnage finalement limité, cherchant à camoufler ses faiblesses par ses gadgets temporels.

Si Kheiron a toujours su me faire rire à travers ses one man show, il m’a plutôt consterné avec Brutus Vs. César, une parodie de péplum raté malgré la présence de grands noms de l’humour, de Thierry Lhermitte et Gérard Darmon à Reem Kherici et Bérangère Krief en passant par Pierre Richard. Cherchant à nous conter à sa façon le complot entourant l’assassinat de César, Kheiron voit grand et veut nous introduire à un univers étendu, un pari qui avait du potentiel mais qui tombe totalement à plat entre problèmes de budget et surtout un manque flagrant de qualité au niveau de l’écriture. Il n’y a littéralement aucune blague qui fait mouche et cela est bien dommage.

Enfin Lucie a tenu à saluer le cinéma français, qui a eu l’occasion de se démarquer avec l’absence d’une grande partie de la concurrence étrangère – principalement américaine.

Contre toute-attente, mes coups de coeur de 2020 sont tous français, les distributeurs et exploitants ayant réussi à mettre en avant des titres que je n’aurais peut-être pas pensé à aller voir directement au cinéma et pour ça je les en remercie. Voici les longs-métrages qui m’ont particulièrement enjoué.

 J’ai tout d’abord découvert un acteur prometteur, Benjamin Voisin, que j’ai pu voir à l’oeuvre dans deux longs-métrages. Premièrement dans Un Vrai Bonhomme de Benjamin Parent, un drame qui se joue des codes des comédies adolescentes pour aborder la masculinité toxique et l’acceptation du deuil. Avec un twist révélé dès le début, une excellente idée, le réalisateur parvient à capter notre attention sur la relation entre frères, cœur des enjeux de ce film à fleur de peau dans lequel l’acteur se démarque aux côtés d’Isabelle Carré notamment. Par la suite, j’ai pu constater qu’il était un talent à suivre lorsque j’ai été voir La Dernière Vie De Simon de Léo Karmann, film fantastique lorgnant du côté d’un certain Steven Spielberg avec un hommage au cinéma des années 80 extrêmement bien conçu avec un récit intimiste tournant autour de la quête d’identité, le tout avec une dose de surnaturel. Une belle petite surprise que je recommande chaudement.

 J’ai énormément apprécié Antoinette Dans Les Cévennes de Caroline Vignal, une comédie rafraîchissante qui m’a remonté le moral en cette rentrée morose de Septembre. Un voyage émotionnel et introspectif au coeur des Cévennes comme son titre l’indique qui se montre extrêmement bienveillant et surtout drôle. En plus de filmer avec grâce les paysages montagnards propre à la région où se situe l’intrigue, la réalisatrice prend le parti de se centrer avant tout sur son actrice principale, Laure Calamy, lui laissant le champ libre pour exprimer l’étendu de son jeu. L’actrice rayonne et compose avec un personnage truculent et attachant, dont on se plaît à suivre la quête personnelle à travers une randonnée salvatrice. N’oublions pas non plus le rôle non négligeable de Patrick, un âne un brin cabotin, mascotte du long-métrage.

Pour terminer l’année, rien de mieux qu’une petite claque. Avec Adieu Les Cons, Albert Dupontel m’a ému et m’a terassé en dépeignant avec sa loufoquerie habituelle une société sombrant de plus en plus dans la folie et manquant cruellement d’humanité. La fuite en avant de Suze Trappet et de ses compagnons d’infortune, JB un employé au bord du suicide et Mr. Train, un archiviste aveugle mis au placard par sa hiérarchie, est sensiblement drôle. Le trio Virginie Efira/Nicolas Marié/Albert Dupontel remporte tous les suffrages, leurs galères nous faisant sourire mais nous touche avant tout, avec un final radical, nous rappelant de la dureté du monde.

Merci à vous pour votre participation ! Si d’autres personnes veulent rajouter leurs avis, aucun soucis, envoyez-les moi par mail à l’adresse suivante : seriesdefilms@hotmail.com et vous serez ajoutés à l’article.


Pour terminer, SeriesDeFilms vous souhaite à tous de meilleurs vœux pour 2021, en espérant que vous passerez une meilleure année que la précédente. Un peu d’optimisme, ça ne fait jamais de mal.

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