Alors que le mois de Septembre débute sous un temps maussade, nous signalant à grand renfort de pluie battante que l’automne s’est installé. Une météo prêtant à la réflexion et à l’introspection, ce qui dans le cas présent va nous permettre de se remémorer un instant nos découvertes cinématographique de ces dernières semaines, que ce soit sur grand écran ou non.

Si certains regretteront l’absence de blockbusters dans les salles obscures à l’exception de Tenet, il n’empêche que niveau propositions, l’éclectisme était une nouvelle fois au rendez-vous au cinéma il y en avait encore pour tous les goûts. Pour les nostalgiques, depuis la réouverture des salles il y a désormais trois mois, il y avait également de quoi se replonger dans des œuvres cultes, de plus en plus de complexes proposant des séances consacrées à des films ayant marqué les esprits ces dernières années.

Quels longs-métrages, vus durant le mois d’Août, vous ont mis du baume au cœur ou au contraire vous ont déstabilisé et déçu ? Découvrons-le dès à présent dans ce nouveau numéro de la rubrique Coup de coeur/Déceptions !

Tenet de Christopher Nolan est encore dans la tête de beaucoup, celui-ci étant numéro un du box office depuis plus d’un mois maintenant. Parmi les avis reçus, certains d’entre vous sont ainsi revenus sur le long-métrage :

Seul film vu depuis la réouverture des salles obscures sur notre territoire, Tenet est pour ma part une œuvre surestimée qui pêche par sa suffisance, Christopher Nolan pensant être un petit malin et se vautrant malheureusement dans une suffisance qui fait au final défaut au film. Entre les dialogues creux et la fausse confusion créée par ce ‘retournement temporel’, qui met en avant les failles d’un scénario pas aussi fûtée qu’il ne le dit et le montre, Tenet montre à mon sens les limites de Nolan. Sans l’aide de son frère à l’écriture, nous sommes loin de la sophistication et la complexité d’un Interstellar et le grand spectacle est moins puissant que celui proposé par Inception. A force de vouloir nous retourner le cerveau, le réalisateur s’est quelque perdu et nous propose un divertissement brouillon. Fort heureusement le casting se démène pour nous faire croire à cette mission tarabiscotée et le trio John David Washington/Elizabeth Debicki/Robert Pattison. Pour terminer, même si la déception l’a emporté sur tout le reste, je dois admettre que dans sa seconde partie, lorsqu’il embrasse son concept, j’ai apprécié les set-pieces mis en place à l’image de la course-poursuite, point culminant du film. – Alexandre

« N’essayez pas de comprendre ». Tel est le message, ouvertement explicité au détour d’un dialogue, que nous fait passer Christopher Nolan pour mieux digérer son Tenet. Le bougre se la joue mi-James Bond mi-Inception avec ce mix entre film d’espionnage et de S-F et met un point d’honneur à vouloir nous embrouiller pour que l’on puisse retourner voir son oeuvre et réellement l’apprécier. C’est ce que j’ai fait et effectivement, ce long-métrage se révèle à travers sa seconde vision où la confusion n’est plus à l’ordre du jour, permettant de saisir pleinement les intentions du cinéaste. Cette deuxième vision aide à faire émerger l’émotion propre au voyage du Protagoniste, incarné avec force par un John David Washington charismatique et le tandem formé qu’il forme avec Neil (interprété par un Robert Pattinson respirant la classe par tous les pores de sa peau) en ressort grandi. De même pour l’arc scénaristique du personnage d’Elizabeth Debicki, qui passe de la demoiselle en détresse à la clé du succès pour mener à bien la mission au coeur de Tenet, sauver le monde d’un holocauste nucléaire venu du futur. Si revoir le film est une expérience exaltante, on peut regretter la démarche de Christopher Nolan de vouloir compliquer son intrigue à outrance alors qu’elle aurait gagné à être plus fluide pour ne pas perdre certains spectateurs. En tout cas ce que je confirme, c’est que Tenet mérite d’être vu au cinéma car on en prend plein la vue. – Sophie

Le cinéma français est bien représenté ce mois-ci, que ce soit en salles ou sur les plateformes streaming, un constat que l’on peut faire en lisant la suite des avis qui nous ont été transmis, à commencer par ceux de Marie :

Me déplaçant rarement au cinéma ces temps-ci, je n’ai pas regretté mon choix d’aller découvrir Antoinette Dans Les Cévennes de Caroline Vignal, une comédie rafraîchissante et qui fait un bien fou au moral. Un voyage émotionnel et introspectif au coeur de la montagne qui se montre extrêmement bienveillant et surtout drôle. Voulant rejoindre son amant parti en vacances avec sa famille, Antoinette va alors partir à l’aventure sur la route de Stevenson, pour une randonnée qui va s’avérer salvatrice. En plus de mettre en valeur les magnifiques paysages des Cévennes, Caroline Vignal prend le parti de se centrer avant tout sur son actrice principale, Laure Calamy, lui laissant le champ libre pour exprimer la grandeur de sa palette de jeu. Pari réussi, l’actrice rayonne et compose avec un personnage attachant, aidant à nous emporter dans cette quête personnelle. Autre atout de cette comédie mettant du baume au coeur ? L’inénarrable Patrick, un âne qui ne manque pas de caractère et se révèle être la révélation du film (un César pour Patriiick !).

La déception du mois se situe du côté d’Amazon Prime Video. Après avoir apprécié Nous Trois Ou Rien et Mauvaises Herbes, j’attendais avec une certaine curiosité de voir ce que nous réservait Kheiron avec Brutus Vs. César, une parodie de péplum composé d’un casting quatre étoiles mêlant grands noms de l’humour, comme Thierry Lhermitte, Gérard Darmon et Pierre Richard, à la nouvelle génération (Reem Kherici, Artus, Bérangère Krief, Jérémy Ferrari). Reprenant avec de grandes libertés le complot entourant l’assassinat de César, le film se veut une introduction à un univers comique et ne révèle donc qu’une infime partie de son potentiel. Sauf que ce potentiel est particulièrement faible entre problèmes flagrant de budget et surtout un manque criant de qualité au niveau de l’écriture et de l’humour. Le parcours du combattant vécu par Brutus, malgré la bonne volonté de Kheiron, en devient également un pour nous. Tapant malheureusement à côté à presque chaque vanne, Brutus Vs. César ne rend pas justice à tous ces acteurs et actrices impliqués. Si on retient les traits d’humour du duo Lhermitte/Darmon, cette histoire de complot prend rapidement l’eau et les prémisses de cette guerre entre César, incarné par un Ramzy Bedia investi mais peu aidé niveau caractère/dialogue, et son fils ne donnent pas de s’y investir davantage.

Pour son passage en revue mensuel, la blogueuse SacriLedge, nous partage son ressenti sur les longs-métrages qu’elle a apprécié parmi ceux visionnés en Septembre :

Deux coups de coeur pour moi !

Dans un premier temps, Antebellum, que j’ai pris à tort pour le nouveau film de Jordan Peele (il faut dire que le thème, les musiques, l’éclairage, tout laissait à y penser). Je n’avais pas trop lu le pitch et j’ai vraiment été prise dans l’ambiance de ce film, même si j’ai vu venir quelques ficelles scénaristiques. N’étant pas forcément concernée par les faits mentionnés dans le long-métrage, j’ai tout de même ressenti les émotions des personnages principaux et ai vraiment été mise mal à l’aise par ce film, mais dans le bon sens. Comme dans Invisible Man, où le mal-être des personnages parvient à se ressentir de l’extérieur. Les décors sont bons, les acteurs sont bons, j’ai vraiment apprécié cette découverte, bien qu’on surfe là encore sur les thèmes plus ou moins à la mode, ou en tout cas engagés.

Dans un second temps, j’ai vu Les Apparences, déjà parce que j’aime bien Benjamin Biolay, et en plus car la bande-annonce avait attiré mon attention. Comme j’ai pu le voir dans certaines critiques, le film ne se limite en effet pas à un simple vaudeville ou à une affaire de femme cocue. Le film est stressant et on ne sait jamais trop quel parti prendre. Tourné en grande partie à Vienne, il utilise bien son environnement et le duo en tête d’affiche fonctionne à merveille. J’encourage à aller voir ce film car il fait partie des bons films français à mettre en avant, contrairement (à mon humble avis) à d’autres.

Les Apparences, réalisé par Marc Fitoussi, que l’on retrouve dans la liste transmise par Thibaut, autre fidèle de la rubrique, qui nous a parlé en quelques mots des films qu’il a apprécié découvrir au cinéma ces dernières semaines :

Voici mes nombreux coup de cœurs pour ce mois de rentrée :

  • Poissonsexe avec Gustave Kervern et India Hair : c’est un film magnifique : à la fois drôle, irréel, poétique et à l’image et à la musique hypnotiques porté par un duo charismatique. C’est touchant et attachant.
    « Alors que Miranda, la dernière baleine au monde, fait la une des journaux, Daniel, physicien obstiné, tente de redonner aux poissons l’envie de copuler. Célibataire désabusé, il est lui-même hanté par le désir d’être père et compte bien traiter ce problème scientifiquement.
    Le hic c’est qu’à Bellerose il y a seulement 3 femmes en âge de procréer, soit une chance sur 6232,33 de rencontrer la mère de ses futurs enfants. Pourtant un jour, en sauvant de la noyade un étrange poisson à pattes, Daniel va réapprendre à tomber amoureux. »
  • Police d’Anne Fontaine avec Virginie Efira et Omar Sy : saisissant, les comédiens sont éblouissants dans ce film qui s’attache à dépeindre avec justesse la fonction de policier dans sa dimension la plus humaine, celle de faire le bon choix.
    « Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper »
  • La Daronne avec Isabelle Huppert dans le rôle principal entouré d’Hippolyte Girardot et Liliane Rovère, ce nouveau film de Jean-Paul Salomé est une franche réussite dans lequel l’actrice se lâche. Un divertissement grand public de qualité, avec plusieurs scènes mémorables. Un divertissement mordant et pas politiquement correct. Une adaptation savoureuse du polar d’Hannelore Cayre.
    « Patience Portefeux est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Lors d’une enquête, elle découvre que l’un des trafiquants n’est autre que le fils de l’infirmière dévouée qui s’occupe de sa mère. Elle décide alors de le couvrir et se retrouve à la tête d’un immense trafic ; cette nouvelle venue dans le milieu du deal est surnommée par ses collègues policiers « La Daronne ».
  • Remember Me avec Caroline Silhol : la comédienne donne à son personnage une grâce perdue, suspendue hors du temps, qui la rend très touchante sans tomber dans le pathos. C’est un Petit bonbon de douceur, une comédie romantique agréable, familiale, pleine de doux sentiments, et d’où émergent quelques judicieux rappels.
    « Claude est septuagénaire, veuf et critique de cinéma et théâtre. Il apprend que l’amour de sa vie, Lily, célèbre actrice française, a été admise dans une maison spécialisée dans le traitement d’Alzheimer en Californie. Il ne l’a pas vue depuis 30 ans. Avec la complicité de son vieil ami Shane il se fait admettre dans le même service que Lily. Il a conçu le projet fou de lui faire retrouver la mémoire grâce à sa présence, son amour intact et leurs souvenirs. »
  • Lux Æterna avec Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg dans le cadre du week-end fantastique de Strasbourg : un excellent court métrage original, percutant, dérangeant (dans le bon sens du terme) avec un excellent duo d’actrices de Gaspard Noé
    « Charlotte Gainsbourg accepte de jouer une sorcière jetée au bûcher dans le premier film réalisé par Beatrice Dalle. Or l’organisation anarchique, les problèmes techniques et les dérapages psychotiques plongent peu à peu le tournage dans un chaos de pure lumière. »
  • Boutchou avec Carole Bouquet, Gerard Darmon, Clémentine Célarié dans les rôles principaux, parfaits en grands-parents gâteaux et rivaux et les participations de Nicole Calfan et Armelle.
    « Paul et Virginie viennent d’avoir un petit garçon. Heureux de découvrir leur nouvelle vie de jeunes parents, ils n’imaginaient pas que leur Boutchou allait devenir l’enjeu d’une lutte sans merci entre les grand-parents… Pour gagner l’exclusivité du petit adoré, grands-pères et grand-mères sont prêts à mettre en place tous les stratagèmes… »
  • Blackbird avec Susan Sarandon et Kate Winstet : un drame familial bouleversant et touchant qui traite d’un sujet lourd encore et toujours d’actualité sans pathos. Les comédiens rendent à merveille les répliques du séisme provoqué par le personnage principal.
    « Lily et son mari Paul décident de réunir enfants et petits-enfants pour un week-end dans leur maison de campagne. Trois générations d’une même famille se retrouvent, avec Jennifer, l’aînée, son mari Michael et leur fils de 15 ans, Jonathan, mais aussi Anna, la cadette, venue avec Chris, sa compagne. En fait, cette réunion de famille a un but bien particulier : atteinte d’une maladie dégénérative incurable, Lily refuse de subir une fin de vie avilissante et décide de prendre son destin en main. Mais tout le monde n’accepte pas cette décision. Non-dits et secrets remontent à la surface, mettant à l’épreuve et redessinant tous les liens qui unissent les membres de cette famille, alors que le temps des adieux approche… »
  • Les Apparences avec Karin Viard, Benjamin Biolay dans les rôles principaux et également notamment Évelyne Buyle et Pascale Arbillot : un thriller vénéneux et mystérieux avec un suspense diablement efficace qui rappelle les films de Claude Chabrol et d’Alfred Hitchcock.
    « Vienne, ses palais impériaux, son Danube bleu et… sa microscopique communauté française. Jeune couple en vue, Ève et Henri, parents d’un petit Malo, ont tout pour être heureux. Lui est le chef d’orchestre de l’Opéra, elle travaille à l’Institut français. Une vie apparemment sans fausse note, jusqu’au jour où Henri succombe au charme de l’institutrice de leur fils. »

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