Deux ans après Action Ou Vérité, le réalisateur Jeff Wadlow est de retour derrière la caméra pour Nightmare Island, une relecture de la série L’Île Fantastique produite par Blumhouse avec au casting Michael Peña, Maggie Q, Lucy Hale, Michael Rooker, Portia Doubleday, Ryan Hansen, Austin Stowell, Jimmy O. Yang et Parisa Fitz-Henley, nous emmenant dans un lieu paradisiaque tenu par un hôte particulier, donnant vie aux désirs de ses invités, pour le meilleur comme pour le pire…

Se réappropriant l’univers de la série dont elle s’inspire sous le prisme du thriller, Nightmare Island est malheureusement un naufrage, Jeff Wadlow ne parvenant ni à faire peur, ni à intriguer le public avec cette virée cauchemardesque sur une île mystique mais loin d’être fantastique.

Le scénario du long-métrage, co-écrit par le réalisateur, Chris Roach et Jillian Jacobs, reprend ainsi la base de L’Île Fantastique et nous familiarise rapidement avec son concept, où les rêves des gens deviennent réalité, le tout sous le contrôle du maître des lieux, l’énigmatique Mr. Roarke, ici campé par Michael Peña. C’est dans ce cadre idyllique que nous sommes introduits à la galerie de personnages, invités à prendre part à cette expérience pour le moins bienveillante. Production Blumhouse oblige, l’horreur est de la partie, un changement d’ambiance drastique pour ceux ayant connu le programme télévisé, ce qui aurait pu s’annoncer intéressant à suivre avec un tel sujet sauf que du scénario à la réalisation, tout tombe à l’eau.

Privilégiant le thriller à l’horreur pur, Nightmare Island avait un certain potentiel mais faute d’un travail d’écriture solide, la sauce ne prend pas avec une intrigue bâclée. Tout d’abord la majorité des protagonistes au cœur du long-métrage sont insipides et caricaturaux, seul le personnage de Maggie Q sortant du lot, grâce avant tout à l’implication de l’actrice qui semble croire un minimum aux événements grandiloquents se déroulant sous ses yeux. Le reste de la distribution est soit en mode pilote automatique, comme Lucy Hale, Ryan Hansen ou Jimmy O. Yang, soit en mode apathique, comme Michael Peña, Michael Rooker se demandant ce qu’ils font dans cette galère, ne faisant aucun effort de jeu.

Les fantasmes et illusions, ce qui devait être le sel de Nightmare Island, sont digne d’une mauvaise série B et si vous veniez pour le frisson vous repartirez avec un profond sentiment d’ennui et c’est bien dommage car il y avait fort à faire et le délire aurait pu être poussé à son maximum. Sauf que dans ce cas précis, entre une vengeance envers une ancienne pimbêche du lycée, qui est bien vite déjouée, une envie de profiter de la vie H-24 autour d’une piscine remplie de bimbos et de playboys, la volonté de jouer au soldat ou de corriger certains choix passés, nous somme face à des désirs peu inspirés et cela se ressent à l’écran, les scénaristes faisant peu d’efforts pour nous réellement nous surprendre même quand les choses tournent mal, à cause de cette faiblesse d’écriture qui nous empêchent d’être en empathie avec ce que vivent nos malheureux invités.

Quand ces derniers décident de changer les règles du concept et de bousculer tout ce beau monde lors du dernier acte du film, le tout se fait à coups de retournements de situations ayant l’effet d’un soufflé, les promesses d’une possible tension et d’un probable basculement vers un cauchemar s’effondrant à vitesse grand V. Ces twists rendant même incohérents des éléments vus précédemment et le grand final prend l’eau de toutes parts avec des idées semblant sorties de nulle part.
Pour terminer, le clin d’oeil ultime liant ce film à la série dont elle est adaptée ne rattrape tout ce gâchis que l’on a vu durant plus d’une heure trente, sachant que même la réalisation de Jeff Wadlow est plate, sa mise en scène ne parvenant à créer ne serait-ce qu’un sursaut, se contentant de suivre ses personnages dans des décors, pour la plupart idylliques et ne prenant même pas le temps de travailler un tant soit peu la photographie alors que le cadre se prêtait à de magnifiques plans.

Nightmare Island est un titre à oublier du catalogue Blumhouse, n’étant qu’un thriller lambda ne procurant aucun frisson et se contenant du strict minimum à tous les niveaux malgré un sujet intriguant. Hélas entre un scénario bâclé, des acteurs peinant à convaincre et une réalisation basique, ce voyage cauchemardesque au sein de cette île de tous les possibles est pénible à suivre. Une destination à éviter.

© Sony Pictures

Laisser un commentaire