[Critique] Les Parfums, question de flair
Sept ans après sa première réalisation, L’Air De Rien, Grégory Magne revient derrière la caméra avec Les Parfums, qui réunit au casting Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern, Zélie Rixhon, […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Sept ans après sa première réalisation, L’Air De Rien, Grégory Magne revient derrière la caméra avec Les Parfums, qui réunit au casting Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern, Zélie Rixhon, […]
Sept ans après sa première réalisation, L’Air De Rien, Grégory Magne revient derrière la caméra avec Les Parfums, qui réunit au casting Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern, Zélie Rixhon, Sergi López et Eva Chico Veiga. Présenté en avant-première lors de la vingtième édition de l’Arras Film Festival, le long-métrage nous fait suivre un chauffeur dans ses déambulations avec une cliente pour le moins exigeante.
Avec Les Parfums, Grégory Magne convoque nos sens pour un road-movie singulier, empli de douceur.
Partant sur le principe de la relation antinomique, le scénario que le réalisateur a concocté se joue des codes propres au genre, où les opposés s’attirent. Évitant le piège qui lui tendait les bras, l’intrigue se centre avant tout sur la complémentarité de son tandem principal.
Le long-métrage conjugue deux solitudes à savoir celles de Guillaume, père divorcé, tentant de gagner sa vie pour parvenir à fournir un toit convenable pour sa fille. Un roi de la débrouille et de la roublardise qui contraste avec l’austérité et le perfectionnisme d’Anne Wahlberg, un nez qui se sert de ses talents pour mener à bien différentes missions.
L’un devant composé avec l’autre, ces personnages vont passer un bout de chemin ensemble, ponctué par leurs dissonances, aussi bien d’ordre sociales que personnelles, ce qui procure le charme du métrage. Les déplacements professionnels qui émaillent l’intrigue sont un véhicule à l’ouverture et à la compréhension, le tout traité avec sincérité.
Si Les Parfums doit son titre au métier exercé par Anne, le sens de l’odorat est omni-présent dans le script, distillé à doses raisonnables pour mieux catalyser l’expression des sentiments. L’impassibilité de cette dernière ainsi que sa froideur s’évaporent graduellement au contact de son chauffeur, l’aidant à s’affirmer de nouveau et à se faire confiance quant à son avenir. D’ailleurs le poids de son don, son nez étant le centre névralgique de son existence, est bien retranscrit via cette profusion d’odeurs décrites à l’écran, qui au final se ressent presque dans les narines du spectateur. Guillaume est également touché par cette essence de bienveillance qui émane du long-métrage et ses soucis familiaux et financiers se désagrègent alors que les barrières mises entre lui et sa cliente s’écartent.
Ainsi un soupçon de douceur s’infuse alors que leur développement personnel s’affine, de même que leur compréhension de l’autre, permettant à l’un et à l’autre de s’épanouir et de créer des liens, que ce soit avec son prochain dans le cas d’Anne ou avec sa fille pour Guillaume.
La sagacité et la timidité insufflées par Emmanuelle Devos se marient plutôt bien à la simplicité émanant de la prestation de Grégory Montel, pour un résultat convaincant puisque leur tandem est le coeur du long-métrage et leur complémentarité fonctionne devant la caméra.
De même, la mise en scène toute en sobriété de Grégory Magne permet de se concentrer sur le parcours de ses personnages, leurs ressentis, pour mieux diffuser cet arôme de délicatesse.
Avec Les Parfums, Grégory Magne nous emmène sur la route des bons sentiments et des lendemains meilleurs avec cette rencontre entre deux personnes, deux mondes que tout oppose. Si l’aura de ce road-movie n’est pas persistante, l’atmosphère bienveillante et la simplicité qui s’en dégage n’en reste pas moins agréable à suivre. Une sympathique balade vers de nouveaux horizons qui vaut le coup d’oeil pour l’alchimie de son duo central.
2 commentaires »