Cette nuit un grand nom issu du monde de l’animation japonaise nous a quitté. Isao Takahata s’est éteint à l’âge de 82 ans. Rendons donc un hommage au co-fondateur du célèbre studio Ghibli avec Hayao Miyazaki, réalisateur de nombreux grands films.

Isao Takahata

Sa carrière a débuté en 1959, lorsqu’il rejoint la Toei, studio de production où il collabore sur la série Ken L’Enfant Loup (1963-1965). C’est lors de ses années de travail au sein de la société qu’il rencontre Hayao Miyazaki et ensemble ils vont collaborer sur le premier long-métrage de Takahata, Horus, Prince Du Soleil, sorti en 1968 mais le succès ne sera pas au rendez-vous et la production aura duré trois ans, à cause entre autres de conflits entre l’équipe créative et les dirigeants du studio.

Synopsis : Dans une nature hostile où les loups attaquent toujours l’homme, Horus, un adolescent plein de vie et de courage, retire une épée de l’épaule d’un démon de pierre, plantée là comme une écharde : c’est l’épée du soleil.
Fier de lui, il ramène l’épée à son père, mais ce dernier meurt. Au moment de rendre son dernier souffle, il lui confie une mission : sauver son peuple d’une créature qui terrorise le pays. Commence alors pour le jeune garçon sans peur un très long voyage pour retrouver les siens.

Ce film marque donc la naissance de l’amitié entre Takahata et Miyakazi et les deux décidèrent de partir vers de nouvelles aventures en 1971 et collaboreront ensuite sur de nombreux projets après leur départ de la Toei, que ce soit des moyens ou long-métrages ainsi que des séries, on pense notamment à Heidi ou Edgar, Le Gentleman Cambrioleur dont ils ont réalisé plusieurs épisodes et dont Hayao Miyazaki a mis en scène le deuxième film basé sur celle-ci, Edgar De La Cambriole : Le Château De Cagliostro (sorti en 1979 au Japon), marquant sa première réalisation pour le cinéma. Mais également Les Aventures De Petit Panda et Panda Kopanda, Le Cirque Sous La Pluie (1972-1973) qui seront regroupés pour former un seul long-métrage en France, Panda Petit Panda.

Takahata va ensuite réaliser plusieurs films pour différentes sociétés de production, comme Kié La Petite Peste (1981) pour Tokyo Movie Shinsha ou encore Goshu Le Violoncelliste (1982).

Synopsis : La vie quotidienne, dans un quartier populaire d’Osaka, de la jeune Kié, âgée de huit ans. Malgré une situation familiale assez déséquilibrée, c’est la reine de la débrouillardise : avec l’aide de sa grand-mère et de son chat, elle essaie de faire fonctionner correctement le petit restaurant familial

Synopsis : Goshu est un violoncelliste maladroit et timide qui souhaite égaler un jour son modèle : Ludwig van Beethoven. Souvent blâmé par le chef d’orchestre, il décide de s’entraîner sérieusement en vue d’un grand concert.
Mais en dépit de sa persévérance, il ne fait pas de progrès fulgurants. Heureusement, il va se faire aider par un groupe de petits animaux composé d’un chat, d’un coucou, d’un blaireau et d’une souris des champs. Ces derniers vont discrètement lui inculquer des vertus telles que la patience, la rigueur et l’envie de communiquer avec autrui.

La suite de son travail dans l’animation se joue ensuite aux côtés de son ami Hayao Miyazaki et du producteur Toshio Suzuki, qui fonderont le 15 Juin 1985 le studio Ghibli, qui a pu voir le jour suite au succès de Nausicaä De La Vallée Du Vent en 1984 et dont Takahata était l’un des producteurs. Trois ans plus tard, sa première réalisation pour le studio sort au cinéma, Le Tombeau Des Lucioles, une adaptation de la nouvelle éponyme d’Akiyuki Nosaka, qui sera un succès public et critique en 1988. Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, prévoyez vos mouchoirs !

Synopsis : Japon, été 1945. Après le bombardement de Kobé, Seita, un adolescent de quatorze ans et sa petite soeur de quatre ans, Setsuko, orphelins, vont s’installer chez leur tante à quelques dizaines de kilomètres de chez eux. Celle-ci leur fait comprendre qu’ils sont une gêne pour la famille et doivent mériter leur riz quotidien. Seita décide de partir avec sa petite soeur. Ils se réfugient dans un bunker désaffecté en pleine campagne et vivent des jours heureux illuminés par la présence de milliers de lucioles. Mais bientôt la nourriture commence cruellement à manquer.

Isao Takahata et Hayao Miyazaki réaliseront la plupart des long-métrages de Ghibli, qui se fera rapidement une grande renommée, grâce à la qualité de ceux-ci. Parmi les autres mises en scène de Takahata pour le studio il y a eu au fil des années Omoide Poroporo : Souvenirs Goutte À Goutte (1991), Pompoko (1994), Mes Voisins Les Yamada (1999) et Le Conte De La Princesse Kaguya (2013).

Synopsis : Une jeune japonaise de 27 ans, tokyoïte, retourne vers sa campagne natale et traverse le Japon, se remémorant son enfance.

Synopsis : Jusqu’au milieu du XXe siècle, les tanukis, emprunts d’habitudes frivoles, partageaient aisément leur espace vital avec les paysans. Leur existence était douce et paisible.
Mais le gouvernement amorce la construction de la ville nouvelle de Tama. On commence à détruire fermes et forêts. Leur habitat devenu trop étroit, les tanukis jadis prospères et pacifistes se font la guerre, l’enjeu étant de conserver son bout de territoire. Efforts dérisoires car la forêt continue de disparaître…
Les humains, avec qui ils ont appris à cohabiter, font preuve d’un expansionnisme inexpliqué. Les chefs de clans coordonnent la riposte. Un plan est établi sur cinq ans : le temps pour les animaux d’étudier les humains et de réveiller leur pouvoir de transformation. Il va falloir tenter d’effrayer les humains en évoquant peurs et superstitions. Les solutions les plus farfelues sont expérimentées…

Synopsis : Nonoko Yamada, une petite fille espiègle au franc parler, nous présente chaque membre de sa famille peu ordinaire : Son père, Takashi Yamada, homme d’affaires un peu bougon ; sa mère, Matsuko, au naturel spontané, un peu fainéante, vite démoralisée par les tâches ménagères et autres travaux domestiques. Quant à Naboru, son grand frère, il déteste étudier. Et enfin Shige, sa grand-mère, une septuagénaire bien bavarde qui ne rate pas une occasion de donner son avis sur tout et de s’amuser des querelles du couple.

Synopsis : Adapté d’un conte populaire japonais “Le couper de bambou”, un des textes fondateurs de la littérature japonaise, Kaguya, “la princesse lumineuse”, est découverte dans la tige d’un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Sachez également qu’Isao Takahata est passé une fois à la réalisation d’un film en prises de vues réelles, en 1987, pour le documentaire L’Histoire Du Canal De Yanagawa, où explique le système de canaux du vieux village de Yanagawa, servant à la fois pour l’irrigation, la défense militaire et la prévention des inondations.

Voilà donc le portrait d’un homme qui aura marqué l’histoire de l’animation japonaise, au même titre qu’Hayao Miyazaki, bien que lorsque Ghibli est évoqué on le mentionne moins souvent que son ami alors qu’il avait une place capitale dans l’histoire du studio. Un grand artiste nous quitte.

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