Deuxième proposition estivale du DC Extended Universe après The Flash, Blue Beetle s’est finalement élancé en direction des salles obscures pour tenter d’enrayer une machine pour le moins grippée. Mis en scène par le réalisateur portoricain Angel Manuel Soto, ce nouvel opus comprend au casting Xolo Maridueña, Adriana Barraza, Damian Alcázar, Elpidia Carrillo, George Lopez, Raoul Max Trujilo ou encore Susan Sarandon et se charge de nous présenter Jaime Reyes, un jeune adulte entrant malgré lui dans le monde des super-héros…

En cette année 2023, force est de constater que l’univers cinématographique DC s’éteint à petit feu dans l’indifférence générale, les échecs s’e suivant ‘enchaînant à un rythme malheureusement soutenu (Shazam ! La Rage des DieuxThe Flash). Attendant patiemment de repartir sur des bases saines sous la supervision de James Gunn et Peter Safran, la Distinguée Concurrence encaisse les coups sans broncher, plus rien ne pouvant sauver les meubles.

Dans ce contexte peu envieux, Angel Manuel Soto se retrouve aux manettes d’un projet mineur, à la base destiné à la plateforme Max. Blue Beetle. Bénéficiant au final d’une sortie en salles, cet avant-dernier opus du DCEU n’a pour autre but que de proposer une parenthèse récréative avant le grand ménage qui devra s’opérer à partir de 2025 et par conséquent manque cruellement d’envergure. Comme nous le savons, budget conséquent ne rime pas obligatoirement avec qualité, donc réduire les moyens et l’ambition peut donner l’envie aux équipes de se démener pour faire les choses bien et soigner leur copie. Dans ce cas précis, le cinéaste tente de donner le change au public en se mettant au service d’un divertissement familial où le capital sympathie des personnages doit rattraper les faiblesses d’une intrigue ne volant pas très haut.

Sous le giron de DC Comics depuis le début des années 1980 (le personnage appartenait auparavant à Charlton Comics), Blue Beetle aura connu plusieurs vies, finissant par devenir l’alter ego de Jaime Reyes – soit la version mise en avant ici. Un héros particulier, entrant dans la cour des grands à l’insu de son plein gré. Ce que souligne son origin-story, suivant la trajectoire classique du poisson hors de l’eau devant apprendre à appréhender ses pouvoirs et le nouvel environnement qui l’entoure. De retour au bercail avec son diplôme en poche, le jeune homme voit son entrée dans la vie d’adulte se compliquer alors que sa première embauche tourne au fiasco. Et pour cause, en travaillant dans la luxueuse propriété de la grande patronne de Kord Industries, ce dernier se retrouve au beau milieu d’un conflit générationnel aux conséquences pour le moins personnelles.

Soit le début des ennuis pour ce malheureux Jaime, qui se retrouve malgré lui en possession d’une relique extraterrestre, se révélant être une biotechnologie aux propriétés hors du commun. Devenant l’hôte de ce fameux ‘Scarabée Bleu’, notre protagoniste gagne une armure et une panoplie d’alibilités, mais surtout attire l’attention sur lui et ses proches. Heureusement, face à l’adversité et l’inconnu, l’union fait la force, soit la principale thématique du scénario imaginé par Gareth Dunnet-Alcocer, au cahier des charges restreint. Si l’impression de revenir aux productions du genre datant du milieu des années 2000 se fait prégnante, notamment en terme de structure narrative, le scénariste tente de palier à ce sentiment de déjà (trop) vu à travers une approche toute en légèreté.

Si des bribes de dramaturgie sont présentes, l’idée est de se consacrer sur les valeurs familiales et de mettre en avant un esprit de fratrie en resserrant son intrigue sur les Reyes. Un choix tantôt sympathique tantôt irritant, laissant trop de place à l’humour et à George Lopez, dont le numéro d’oncle gentiment à côté de la plaque a ses limites. On aurait par exemple voir davantage Susan Sarandon et Raoul Max Trujilo à l’écran, apportant un minimum de nuances dans le camp ennemi avec cette course à l’armement et au pouvoir. Ne pouvant que constater les faiblesses de l’écriture, empêchant Blue Beetle de réellement prendre son envol, il ne nous reste que l’alchimie du casting pour faire illusion, notamment Xolo Maridueña qui se débrouille plutôt bien dans la peau de ce pauvre Jaime. Il n’y à plus qu’à voir ce qu’il adviendra du personnage dans le futur DCU, James Gunn et Peter Safran ayant déjà confirmé que celui-ci aurait une place dans leur écurie. En tout cas maintenant que les bases – plutôt fragiles – sont posées, le champ des possible est large pour faire évoluer notre super-héros.

Dans la tourmente, l’Univers Cinématographique DC tente de s’offrir une petite pause fraîcheur avec Blue Beetle mais échoue à réellement divertir malgré les efforts d’Angel Manuel Soto, prenant du plomb dans l’aile à cause de sa structure narrative, suivant le schéma de l’origin-story sans dévier de sa trajectoire. Si la proposition n’est pas foncièrement mauvaise, elle n’apporte clairement rien au genre et s’oublie rapidement après visionnage.

© Warner Bros.

Laisser un commentaire