[Critique] Le Test, ces liens qui nous unissent
Quelques mois seulement après Les Cobayes – qui est directement sorti en VOD – Emmanuel Poulain-Arnaud est de retour à la réalisation avec Le Test. Une comédie réunissant Alexandra Lamy, […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Quelques mois seulement après Les Cobayes – qui est directement sorti en VOD – Emmanuel Poulain-Arnaud est de retour à la réalisation avec Le Test. Une comédie réunissant Alexandra Lamy, […]
Quelques mois seulement après Les Cobayes – qui est directement sorti en VOD – Emmanuel Poulain-Arnaud est de retour à la réalisation avec Le Test. Une comédie réunissant Alexandra Lamy, Philippe Katerine, Joaquim Fossi, Matteo Perez, Chloé Barkoff-Gaillard, Pablo Cobo ou encore Lucille Jaillant au casting, se concentrant sur les déboires de la famille Castillon – dont l’équilibre va vaciller suite à la découverte d’un test de grossesse…
Prolongeant la thématique de l’amour développée dans son premier long-métrage, Emmanuel Poulain-Arnaud se sert des codes de la comédie pour s’atteler à une analyse des rapports opérant au sein de la cellule familiale, prétexte à une virée introspective qui – malgré sa prévisibilité – ne manque pas de cœur, ce qui en fait sa force.
Sans prétention aucune, Le Test se révèle être une œuvre sympathique qui, en allant droit au but en un temps limité (à peine 1h20), parvient à gommer les défauts de son intrigue. Officiant à l’écriture aux côtés du scénariste Noé Debré, Emmanuel Poulain-Arnaud met le facteur humain au centre de ses préoccupations, s’évertuant à gratter progressivement la surface d’une peinture à priori impeccable – afin de nous montrer que les apparences sont parfois trompeuses. Un constat qui prend la forme d’une quête familiale, partant d’un postulat malheureusement un peu faiblard. Il est vrai que l’élément perturbateur alimentant la structure narrative, en l’occurrence la découverte d’un test de grossesse, ne paraît pas des plus inspirés. D’autant plus lorsque le mystère planant quant à l’identité de sa propriétaire ne fait aucun doute, la ficelle scénaristique étant facilement visible. Malgré tout, passé une courte phase d’exposition qui laissait à penser que le film tournerait rapidement à vide, les véritables enjeux parviennent à se dévoiler progressivement, l’essentiel se jouant ailleurs que dans le domaine de la comédie.
La quête menant les Castillon à trouver à qui appartient le test trouvé dans leur salle de bain sert de ce fait de couverture à une réflexion sur ces liens qui nous unissent, sur le fait de connaître l’autre. Dans cette phase quotidienne du métro, boulot, dodo, difficile parfois de s’intéresser réellement à son prochain, notamment dans la sphère intrafamiliale où un fossé peut se creuser entre mari et femme, parents et enfants. Ce qui est le véritable sujet du long-métrage. Au travers cette recherche de « l’heureuse élue », Anne et Laurent vont découvrir sous un nouveau jour leur progéniture, dont chacun révèle une part jusque là cachée de leur personnalité. De ce rapprochement, nos deux scénaristes en profitent pour fracturer l’équilibre du cocon dans lequel baignait tout ce petit monde, les révélations émanant de cette petite aventure amenant à des conséquences concrètes quant à la vie de couple. Ce qui confère au titre du film une double connotation, avec une mise à l’épreuve de nos personnages – arrivant tous à une étape déterminante de leur existence.
Grâce à la prestation de la distribution, à commencer par une Alexandra Lamy sincère et touchante, bien secondée par Philippe Katerine ainsi que par le trio Joaquim Fossi, Matteo Perez, Chloé Barkoff-Gaillard – qui forment l’atout cœur du métrage – les tribulations de nos personnages prennent une saveur plus sentimentale, notamment dans un dernier acte plutôt réussi, donnant ainsi du cachet à cette seconde réalisation où la chaleur humaine prime sur les bons sentiments.
Si sa structure prévisible aurait pu lui porter préjudice, Le Test s’en sort avec les honneurs en s’articulant sur une dimension humaine, où la sensibilité vient se greffer à la comédie pour renforcer une étude de personnages agréable â suivre. Portée par une distribution au diapason, ce deuxième essai d’Emmanuel Poulain-Arnaud traite finalement avec justesse de la famille et de ces liens qui nous (dés)unissent.