Pour Mine De Rien, son premier long-métrage en tant que réalisateur, l’acteur Mathias Mlekuz (Deux Jours À Tuer, Nicolas Le Floch) nous emmène en terre nordiste où, en compagnie de Arnaud Ducret, Philippe Rebbot, Mélanie Bernier, Rufus, Hélène Vincent et Marianne Garcia, il nous fait suivre le combat de chômeurs pour réhabiliter une mine désaffectée…

Pour son passage derrière la caméra, Mathias Mlekuz nous offre une comédie sociale efficace, appuyant avec pertinence sur les bienfaits de la solidarité face à l’adversité, pour un résultat qui se veut plus profond qu’il n’y paraît.

Le scénario de Mine De Rien, co-écrit par le réalisateur, Philippe Rebbot et Cécile Telerman, est un bel hommage aux gens du Nord et au bassin minier, nous montrant la chaleur humaine qui réchauffe le cœur des habitants des corons, qui se battent pour la préservation et la transmission de ce qui à fait autrefois leur fleuron. Traitant de la précarité sans misérabilisme car contre-balancé par un humanisme bienveillant, émanant de la bataille de ce groupe de chômeurs qui nous est présenté, le long-métrage jongle entre bonne humeur et émotions.

La réhabilitation, voilà le thème principal développé ici, à la fois avec la construction d’un parc d’attractions, idée saugrenue permettant de sauvegarder une ancienne mine, offrant ainsi l’occasion à des personnes sans-emploi d’en retrouver un et de sortir la tête de l’eau mais également avec la trajectoire familiale d’Arnaud, dont la vie ne cesse de s’écrouler. De ces deux intrigues se dégagent un ton doux-amer, où l’amertume prédomine puisque dans chacun des cas, ce chemin vers des jours meilleurs est plus difficile qu’il n’y paraît.

Si nos personnages font souvent grise mine et que le pathos n’est jamais loin avec la succession d’embûches les touchant, nos scénaristes évitent d’emprunter cette voie en privilégiant l’entraide. De ce fait, dès que l’humour pointe le bout de son nez, il fait souvent mouche car peu appuyé et plutôt bien senti, à l’image de la critique des grandes sociétés de distribution et de leur fonctionnement, des trouvailles de nos apprentis forains pour trouver des idées d’attractions et bien entendu des inénarrables excuses de Di Lello, le protagoniste incarné par Philippe Rebbot, la caution comique de Mine De Rien.

D’ailleurs l’implication du casting dans ce projet aide à ajouter une couche d’authenticité au long-métrage, en plus de la réalisation qui si elle reste simpliste et faite avec du coeur, mettant en lumière les terrils et les corons. Ainsi, on souligne la sobriété d’Arnaud Ducret, qui lui permet de jouer avec une palette d’émotion tout en nuances, qui se conjugue très bien à la douceur se dégageant de la partition de Mélanie Bernier et au décalage voulu par le personnage de Philippe Rebbot. Les nordistes de l’étape ne sont pas en reste en Rufus tout comme Marianne Garcia, apportent une gouaille et une bonhomie bienvenue.

Avec Mine De Rien, Mathias Mlekuz signe un premier film touchant, qui sous le prisme de la comédie sociale, lui permet de livrer un hommage au courage et à la combativité des gens du Nord (qui ont dans leur cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors) face à la dureté de la vie. Une chaleur humaine se dégage du long-métrage, qui prône la solidarité et le vivre-ensemble, ce qui en fait une belle petite surprise. Le tour de manège offert par le réalisateur s’est révélé plaisant.

MineDeRien
© M.E.S PRODUCTIONS / ORANGE STUDIO

 

 

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