Le festival Séries Mania bat son plein depuis quelques jours et parmi toutes les productions découvertes, intéressons-nous un instant sur la seule série française qui a été sélectionnée pour figurer au sein de la compétition officielle, Mytho, co-produite par Arte.
Écrite par Anne Berest et réalisée par Fabrice Gobert, celle-ci comprend au casting Marina Hands, Mathieu Demy, Jérémy Gillet, Marie Drion, Zélie Rixhon et se centre sur le quotidien de la famille Lambert qui va voir son équilibre bouleversé à la suite d’un mensonge qui pourrait avoir de lourdes conséquences.

Mytho
©Arte

Se jouant des codes de la série familiale, Mytho parvient avec aisance à déclencher les rires et à nous attacher aux tribulations des Lambert.

Le scénario d’Anne Berest joue avec les stéréotypes du genre et nous dresse le portrait d’une famille issue de la classe moyenne où chaque membre peut sembler au premier abord un cliché à l’image de Elvira, la mère débordée et à la limite de la crise de nerfs ou de son mari, Patrick totalement indifférent face à son épouse et volage. Sans oublier leurs trois enfants Sam, Carole et Virginie qui ont chacun un tempérament différent mais qui ensemble sèment le chaos. C’est d’ailleurs ce joyeux bordel qui est le point de départ de Mytho.

En dénonçant de manière caustique ce modèle familiale, en mettant en avant la charge mentale imposée à la femme et le poids de cette dernière, la série vise juste et on ne peut que comprendre l’élément perturbateur qui va servir de moteur à savoir le mensonge de Elvira qui, pour se faire à nouveau remarquer par ses proches, va prétendre être atteinte d’un cancer du sein. Ce qui s’annonce comme un appel à la reconnaissance de la part d’une mère débordée va commencer à avoir des conséquences plus ou moins inattendues.

Ce jeu de dupes tient déjà ses promesses durant ces deux premiers épisodes grâce à une écriture soignée, que ce soit au niveau des personnages, de leurs dialogues ainsi que des situations et en évoluant sur le ton de la dramédie, on se dit que le reste de la série peut partir sur un terrain plus glissant et gagner en épaisseur, ce que la découverte des quatre chapitres restants nous confirmera. Le couple central de Mytho, Marina Hands et Mathieu Demy, est l’atout du programme leur jeu étant complémentaire et l’alchimie étant palpable, nous ressentons le plaisir de l’actrice à sortir de sa zone de confort avec ce rôle tragi-comique.

La réalisation inspirée de Fabrice Gobert enrobe l’ensemble et après Les Revenants ce dernier impose à nouveau sa patte sur le petit écran, donnant un style singulier à la série avec un bon nombre d’idées de mise en scène avec des séquences réglées au millimètre, des travellings en tout genre ou encore les plans sur des résidences pavillonnaires où la vie semble parfaite, renforçant l’aspect satirique de l’intrigue. Le travail sur la photographie est appliqué et la direction d’acteurs est maîtrisée, bref un sans faute.

Oscillants entre comédie et drame, ces premiers épisodes de Mytho offrent un spectacle réjouissant en dynamitant les codes du genre familial pour mieux se les approprier et nous livrer une histoire de duperie qui ne manque pas de mordant. Que ce soit le casting, le scénario et la réalisation, tous ces éléments s’imbriquent de manière harmonieuse pour un résultat plus que satisfaisant. Suivre les péripéties des Lambert est une vraie partie de plaisir. Hâte de voir ce que nous réservent les futurs épisodes.

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