Grimpant progressivement les échelons dans le milieu du septième art, Alice Vial se retrouve aux manettes de son premier long-métrage en tant que réalisatrice avec L’Âme Idéale. Comprenant Jonathan Cohen, […]
Grimpant progressivement les échelons dans le milieu du septième art, Alice Vial se retrouve aux manettes de son premier long-métrage en tant que réalisatrice avec L’Âme Idéale. Comprenant Jonathan Cohen, Magalie Lépine Blondeau, Florence Janas, Jean-Christophe Folly ou encore Anne Benoit au casting, cette comédie romantique aux frontières du réel s’est présentée en avant-première au public de l’Arras Film Festival. Au programme, la rencontre de deux êtres esseulés, ayant du mal à naviguer dans le monde des vivants, pour de multiples raisons…
Autodidacte, Alice Vial aura su tracer son petit bonhomme de chemin dans le milieu de la télévision puis du septième art, tout d’abord en tant qu’actrice puis en qualité de scénariste Ayant participé entre autres à l’écriture de films tels que Les Innocentes d’Anne Fontaine ou plus récemment La Vie de Château : Mon enfance à Versailles de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi, cette dernière passe à l’étape supérieure en s’asseyant au poste de réalisatrice, bien décidée à laisser transparaître à l’écran sa sensibilité.
Avec L’Âme Idéale, notre cinéaste s’interroge sur la vie – plus généralement l’amour de son prochain – et ce à travers le prisme du fantastique. Lorgnant du côté de Ghosts, la cinéaste tisse ainsi un conte à la lisière des genres, n’hésitant pas à user d’éléments surnaturels afin de proposer une analyse sur ces liens qui nous (dés)unissent, dans une société désincarnée. Comment retrouver la flamme de la passion, lorsque notre quotidien s’assombrit ? Pour Elsa, infirmière ne croyant plus en l’amour, la réponse à cette question une dimension à peine croyable, notre protagoniste tombant sous le charme d’un garçon rencontré sur la scène d’un accident. Prénommé Oscar, celui-ci semble bien sous tous rapports, paraissant même tomber du ciel. Où plutôt d’attendre de monter au ciel. Car oui, il y a un twist, cette romance en devenir étant condamnée d’avance, la faute à la condition particulière de l’un de nos deux tourtereaux.
Vous l’aurez compris, l’histoire ici développée par Alice Vial et son coscénariste Jean-Toussaint Bernard convoque l’au-delà pour donner du corps à cette romance atypique, s’ouvrant rapidement vers d’autres horizons. N’hésitant pas à jouer cartes sur table dès sa scène d’introduction, le film embrasse rapidement sa dimension fantasmagorique pour mieux nous montrer que l’essentiel étant ailleurs. L’Âme Idéale tente de tirer un maximum de profit de cette valse entre vivants et morts, se servant du don de son héroïne principale – qui aide les défunts à partir en paix – pour évoquer nos propres errances, notre repli sur nous-même. Avancer vers son destin ou vers la lumière, cela peut foutre la trouille et nous paralyser. Mais avec un soupçon d’aide, partir vers de meilleurs lendemains peut paraître moins insurmontable.
Vous l’aurez compris, avec cette première réalisation, Alice Vial convie le spectateur à une expérience sortant de l’ordinaire, multipliant les oscillations de tons afin que celui-ci se laisse envahir par les émotions. Ce qui permet d’ailleurs à Jonathan Cohen et Magalie Lépine Blondeau de changer de registre, nos têtes d’affiche pouvant ainsi flirter avec délicatesse avec le drame – alors que le parcours de leur alter-ego respectifs s’intensifie. Si le script tente de retrouver un second souffle dans sa dernière ligne droite, l’amertume prenant le pas sur l’amour, L’Âme Idéale n’en reste pas moins une jolie proposition, en particulier grâce au soin porté à sa mise en scène, apportant une touche de poésie et de mélancolie à ce récit mystique. Cet essai laisse entrevoir la patte d’une cinéaste en devenir.