À l’aube des années 1960, alors qu’elle s’attelait de nouveau à porter sur grand écran un roman de Pierre Boulle – un choix motivé par le succès du Pont de la rivière Kwaï – la 20th Century Fox ne savait pas encore que s’écrirait l’une de ses plus belles et lucratives histoires de son existence. En effet, lors de sa sortie sur les écrans, cette fameuse adaptation, à savoir La Planète des Singes devint la pierre angulaire d’une franchise les plus populaires de la science-fiction, qui aura su dépasser les frontières du quatrième et du septième art. Salué par la critique – avec à la clé un Oscar d’honneur pour ses maquillages – le long-métrage de Franklin Schaffner porté par Charlton Heston, Kim Hunter, Roddy McDowall et Linda Harrison fût également accueilli favorablement par le public, avec un box office s’élevant à 32,5M$ sur le sol américain en 1968, pour un budget de seulement 5,8M$ (en France 1 715 000 spectateurs s’étaient déplacés dans les salles obscures). Le point de départ d’une épopée traversant les modes et les époques.

Bien décidés à explorer la mythologie propre à cet univers post-apocalyptique où les primates ont pris la suite des hommes dans la chaîne alimentaire, avec l’évolution que cela implique, le studio ainsi que les producteurs se sont donnés les moyens de leur ambition. Ainsi, avec le soucis de capitaliser rapidement sur cette poule aux œufs d’or, ces derniers ont érigé une véritable saga avec le développement de quatre opus en l’espace de quatre ans, à la qualité aléatoire : Le Secret de la Planète des Singes, qui malgré son final nihiliste n’a pas empêché les scénaristes de repartir vers une direction connexe avec Les Évadés de la Planète des Singes, La Conquête de la Planète des Singes ainsi que La Bataille de la Planète des Singes, centré sur trois figures simiesques importantes, Zira, Cornélius et leur fils César. Un protagoniste faisant office de symbole, qui prendra une stature d’envergure dans le futur. Devenu un phénomène au cœur des ces prolifiques années 1970, la propriété intellectuelle déploie ses ailes dans divers comics et à la télévision, avec la mise en chantier de deux séries, l’une en live action, l’autre en animation, qui n’ont pas été gages d’audiences – se voyant supprimées au terme de leur première saison.

Si Tim Burton s’est essayé à une relecture en 2001, qui n’est pas resté dans les annales du genre, La Planète des Singes aura globalement profité d’un repos bien mérité passée son heure de gloire, afin de mieux préparer son retour, avec un reboot qui aura su relancer la machine. En actualisant le concept d’origine, Rupert Wyatt donne un second souffle à la franchise avec La Planète des Singes : Les Origines, qui sème les graines d’une trilogie mettant à l’honneur César – campé par un Andy Serkis passé maître dans l’art de la motion capture. Un pari se révélant gagnant dans la mesure où les avis son positifs et les recettes excellentes (481M$ sur la surface du globe). Prenant la relève de Wyatt, Matt Reeves placera le curseur à un niveau supérieur avec les deux volets suivants, sous-titrés pour leur part L’Affrontement et Suprématie, où l’effondrement de l’humanité va de pair avec l’ascension de l’espèce simiesque, mené par le fameux César. Une mythologie solide, sur laquelle celle qui se nomme désormais 20th Century Studios sous le giron de Disney, compte bien se reposer.

Bande annonce #1

Bande annonce #2

Bande annonce finale

Nous savions depuis maintenant cinq ans que la saga était dans le viseur de major Hollywoodienne, mais peu de détails avaient jusque là fuiter quant à la direction à prendre. Remake ? Reboot ? Suite ? Le flou régnait quant à la volonté des têtes pensantes de la compagnie aux grandes oreilles et le manque d’informations laissaient à penser que ce nouveau départ allait devenir une arlésienne. Une attente qui touche désormais à sa fin, alors que 20th Century Studios peaufine l’arrivée du dixième long-métrage consacré à La Planète des Singes. Sous-titré Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of the Apes en version originale), celui-ci est mis en scène par Wes Ball, qui a fait ses armes sur Le Labyrinthe et ses deux suites. Ce prochain chapitre, scénarisé par Josh Friedman, Rick Jaffa, Amanda Silver et Patrick Aison, s’appuiera ainsi sur la conclusion de Suprématie pour nous montrer l’évolution du peuple autrefois guidé par César suite à leur exode.

Comment la nouvelle génération va t-elle appréhender le monde qui les entourent et les menaces environnantes – en particulier l’humain – sera à coup sûr une question centrale. De quoi se rapprocher de l’atmosphère du livre/film par lequel cette aventure a débutée, il y a plus de cinq décennies. Prévue pour débarquer le 8 mai au cinéma, La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume comprend au casting Owen Teague, Freya Allan et Peter Macon. Au cœur de son intrigue, comme le teaser révélé, le profond changement de paradigme entre primates et humains en cette nouvelle ère, les premiers ayant définitivement pris l’ascendant sur les seconds. Ce qui devrait nourrir de nombreux conflits entre chaque camp et entre chaque clan, les dissensions régnant toujours aussi bien chez l’Homme que chez le singe. De quoi attiser notre curiosité.

Synopsis :

Plusieurs générations après le règne de César, les singes ont définitivement pris le pouvoir. Les humains, quant à eux, ont régressé à l’état sauvage et vivent en retrait. Alors qu’un nouveau chef tyrannique construit peu à peu son empire, un jeune singe entreprend un périlleux voyage qui l’amènera à questionner tout ce qu’il sait du passé et à faire des choix qui définiront l’avenir des singes et des humains…

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