[Critique] Expendables 4, du mou dans la gâchette
Neuf ans après la sortie de son troisième opus, la franchise Expendables effectue son retour sur grand écran sous la houlette de Scott Waugh, qui rassemble Sylvester Stallone, Jason Statham, […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Neuf ans après la sortie de son troisième opus, la franchise Expendables effectue son retour sur grand écran sous la houlette de Scott Waugh, qui rassemble Sylvester Stallone, Jason Statham, […]
Neuf ans après la sortie de son troisième opus, la franchise Expendables effectue son retour sur grand écran sous la houlette de Scott Waugh, qui rassemble Sylvester Stallone, Jason Statham, Megan Fox, Dolph Lundgren, Randy Couture, Curtis ’50 Cent’ Jackson, Andy Garcia, Iko Uwais et Tony Jaa devant sa caméra. Au programme de cette nouvelle mouture, une mission bouleversant l’ordre établi de notre unité spéciale de gros bras armés…
Mise au placard pendant près d’une décennie suite à l’accueil plutôt mitigé réservé à son troisième épisode, Expendables se rappelle au bon souvenir de son public avec un quatrième long-métrage se voulant un passage de flambeau pour son architecte principal, Sylvester Stallone, mis plus ou moins sur le banc de touche. S’il a depuis longtemps lâché l’affaire niveau réalisation, notre homme n’est pas non plus présent au poste de scénariste, une première depuis le le lancement de la saga. Ajoutons à cela sa présence pour le moins réduite, une information publiquement connue depuis le tournage, faisant craindre un volet à double-tranchant. Avec l’arrivée de Scott Waugh dans la partie, à qui l’on doit l’adaptation live de Need For Speed et d’une nouvelle équipe créative, soit le renouveau était au programme, soit la catastrophe. Et contre toute attente (non), le résultat fait peine à voir.
Ne sachant pas quoi faire de sa propriété intellectuelle, Lionsgate aurait clairement dû lâcher l’affaire et ne pas poursuivre l’aventure coûte que coûte. Ici, nous voyons que le studio a tenté de mixer le script du spin-off consacré à Lee Christmas – projet qui fût abandonné il y a quelques années – à des bribes d’idées initiant une phase de transition entre Sly et Jason Statham. Sur le papier cette démarche aurait pu fonctionner s’il y avait eu à minima des efforts de réalisés en terme d’écriture pour que cet exercice de collage tienne la route. Hélas, Kurt Wimmer et Tad Daggerhart ne sont pas des as du bricolage et rendent une copie bâclée, se contentant de cocher toutes les cases du nanar. Certes, Expendables n’a jamais brillé pour sa finesse mais avait su trouver un semblant de raison d’être en sortant de la naphtaline le cinéma d’action des eighties avec ses principaux artisans, le tout dans la castagne et la bonne humeur.
Voir des Stallone, Schwarzenegger, Norris, Van Damme, Willis, Gibson s’échanger des courtoisies avec un léger second degré était divertissant mais cela fait désormais parti du passé. Avec la moitié du casting aux abonnés absents, un perso central éclipsé dès le premier quart d’heure et de nouveaux membres plus ou moins transparents, notre unité spéciale 4.0 n’est que l’ombre d’elle-même, n’ayant plus beaucoup d’atouts dans son arsenal. Cela tombe bien, la mission proposée par les scénaristes n’a pas grand chose à offrir, hormis de mettre Christmas sur le devant de la scène pour une expédition punitive devenant une opération de sauvetage. Il faut dire que le frère d’arme de Barney Ross est décidemment mal entouré, ses petits compagnons ne servant à rien, à part se faire piéger sur un navire et attendre leur sauveur. Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer de donner l’illusion au public que les enjeux sont pourtant importants, avec une menace terroriste nucléaire et un ennemi mystérieux répondant au doux nom d’Ocelot.
Sauf que tout sonne faux et que les ficelles tirées se cassent facilement, révélant la supercherie. Rien ne va dans cet Expendables 4 même si Jason Statham tente de donner le change pour éviter le naufrage. En plus d’une intrigue famélique, n’oublions pas de souligner une réalisation aux fraises de la part de Scott Waugh, qui ne sait ni diriger ses comédiens ni donner de la lisibilité aux scènes d’action – montées à la truelle avec des effets spéciaux abîmant la rétine. Hideux, le film prouve qu’il est temps d’arrêter les frais et de mettre un point final à la saga. Vu les scores désastreux de celui-ci au box office, nul doute que ce sera la solution adoptée par Lionsgate.
Sous la houlette de Scott Waugh, Expendables prouve qu’elle est une franchise à bout de souffle, avec un quatrième épisode mou du genou et visuellement hideux porté par un Jason Statham gesticulant dans le vide pour faire illusion. En clair, le spectacle proposé est navrant.