Un an après avoir orchestré le retour de la franchise sur grand écran, le tandem Matt Bettinelli-Olpin/Tyler Gillett rempile avec Scream VI, qui comprend Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jasmin Savoy […]
Un an après avoir orchestré le retour de la franchise sur grand écran, le tandem Matt Bettinelli-Olpin/Tyler Gillett rempile avec Scream VI, qui comprend Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jasmin Savoy Brown, Mason Gooding, Courteney Cox, Hayden Pannetiere, Dermot Mulroney, Jack Champion, Josh Segarra ou encore Liana Liberato au casting. Un sixième opus où l’ombre de Ghostface plane désormais au-dessus de New York, au grand dam des sœurs Carpenter…
Passée une absence de onze ans, la franchise Scream rattrape le temps perdu sous la houlette du tandem Matt Bettinelli-Olpin/Tyler Gillett, qui ont pris le relais du regretté Wes Craven. Il faut dire que les résultats de leur première cuvée ont été au-delà des espérances de Paramount Pictures, avec un box office mondial s’élevant à 140M$, ce qui a eu de quoi conforter le studio dans sa volonté de battre le fer tant qu’il était chaud. C’est ainsi que, un an à peine après la sortie de ce legacyquel, un sixième volet se présente à nous, l’occasion de réellement donner la part belle à la nouvelle génération introduite lors du précédent bain de sang tout en profitant d’un terrain de jeu inédit. New York City. Un déménagement bienvenu ? Oui et non.
Trouver son identité propre, telle est l’ambition de ce nouveau chapitre, qui tente tant bien que mal d’osciller entre passé et présent pour avancer ses pions et amener la saga vers un horizon plus sombre. Maintenant que le passage de flambeau a été effectué, nos protagonistes fraîchement introduits doivent désormais voler de leurs propres ailes et s’émanciper, ce qui n’est pas une mince affaire. Sidney Prescott a tellement été un marqueur de la mythologie que son aura n’a pas totalement disparu – même si le personnage n’est pas de la partie pour la première fois depuis 1996. Le défi des scénaristes James Vanderbilt et Guy Busick, déjà à l’œuvre sur la version 2022, est donc de tisser davantage de liens entre nos newbies, le public ainsi que Ghostface. Pour s’y faire, le duo fait déménager nos survivants hors de Woodsboro – ce qui est déjà arrivé plus d’une fois – afin de les perdre dans les rues de la Grosse Pomme, un procédé ayant pour but de rendre le danger plus pressant.
Si Gale Weathers fait figure de résistante, ce qui compte ici est le quatuor formé par Sam/Tara/Mindy/Chad, qui se retrouve une fois encore dans le viseur d’un psychopathe. La distance ne change rien face à un serai-killer obnubilé par sa mission, qui est de s’en prendre aux sœurs Carpenter, qui sont maintenant les figures de proue de Scream. Se reconstruire malgré les circonstances et accepter un héritage plus lourd que soi, telles sont les thématiques de cet épisode, qui multiplie les coups de sang pour maintenir la pression. Si l’on pensait à la vue de la scène introductive, qu’une réelle volonté de changement était à l’ordre du jour, force est de constater qu’en dépit du soin porté aux personnages centraux (et non pas ceux qui gravitent autour du club des quatre), l’équipe créative se repose sur ses lauriers en terme de renouvellement avec une intrigue dont les ficelles sont parfois tellement grosses que l’on devine où l’on nous mène. Pour faire illusion, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett se reposent sur la sauvagerie, rentrant dans les rangs d’une franchise horrifique classique en faisant de Ghostface un boogeyman plus sadique que d’habitude.
La formule employée est donc de mettre l’accent sur la violence, qui prend doucement mais sûrement le pas sur le côté méta propre à la saga, se prenant dès lors un peu plus au sérieux que d’habitude. Un premier degré qui augmente d’un cran la tension, ce qui peut paraître comme un bon point – notamment lors des séquences dans le drugstore ou dans le métro, des set-pieces qui ne manquent pas de potentiel – mais dans l’ensemble, le manque d’ironie et de conscience se fait cruellement ressentir. Les clins d’œil aux précédents opus sont de la partie, en particulier le deuxième en terme de structure narrative mais en l’absence de recul nécessaire, ces multiples références ne sont plus propices à une réflexion sur le slasher et l’industrie hollywoodienne. Ce qui est dommage puisque cela aurait permis de s’amuser du dernier acte du film, qui frise le ridicule dès la révélation du (ou des, ne révélons rien) tueur(s) derrière le masque.
S’il se termine en roue libre, Scream VI a tout de même des atouts dans sa manche, la principale étant de donner du matériel à Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jasmin Savoy Brown et Mason Gooding, qui ont de l’espace pour s’exprimer et créer l’alchimie nécessaire pour que l’on se sente impliqué dans cette escapade new-yorkaise qui aurait gagné à tirer réellement profit de son cadre urbain, le concept restant trop peu exploité en dehors des deux scènes citées plus haut. Malgré sa force de frappe et un couteau des plus aiguisés, Ghostface n’a pas réduit la Grosse Pomme en petits quartiers.
Avec Scream VI, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett tentent toujours d’apposer leur patte sur la saga initiée par Wes Craven, avec plus ou moins de succès, signant un opus se prenant au sérieux et accentuant la violence – cequi n’est pas la meilleure des recettes.Pour autant, ce volet n’est pas désagréable à suivre mais la copie devra être améliorée par la suite (il est certain qu’un septième épisode verra le jour très prochainement).