[Séries Mania] Polar Park, l’art du crime
Présentée en avant-première dans le cadre du festival Séries Mania, où elle figure parmi les titres en lice au sein de la Compétition Française, Polar Park est l’une des prochaines […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Présentée en avant-première dans le cadre du festival Séries Mania, où elle figure parmi les titres en lice au sein de la Compétition Française, Polar Park est l’une des prochaines […]
Présentée en avant-première dans le cadre du festival Séries Mania, où elle figure parmi les titres en lice au sein de la Compétition Française, Polar Park est l’une des prochaines créations d’Arte. Supervisée par Gérald Hustache-Mathieu, celle-ci comprend Jean-Paul Rouve, Guillaume Gouix, India Hair, Pierre Lottin, Firmine Richard, Soliane Moisset, Adel Djemaï ou encore Jean-Claude Drouot au casting et nous entraine dans une petite ville du Doubs marquée par une série de meurtres pour le moins iconoclastes…
Un écrivain en panne d’inspiration. Une bourgade enneigée. Un meurtre sortant de l’ordinaire. Cela vous rappelle peut-être un long-métrage et vous avez raison. Flash-back. En 2012, le public découvrait dans les salles obscures Poupoupidou, le second long-métrage de Gérald Hustache-Mathieu (Avril) où un certain David Rousseau tentait de démêler le vrai du faux quant au suicide d’un célébrité locale, Candice Lecoeur – l’égérie de la marque de fromage Belle de Jura, qui croyait dur comme fer être la réincarnation de Marylin Monroe. Une enquête originale, tirant partie de son atmosphère glaciale et de la partition de Jean-Paul Rouve et Guillaume Gouix, qui formait un tandem mal assorti mais diablement efficace.
Plus d’une décennie après cette expérience, le réalisateur a dans l’idée de revisiter sa propre œuvre, cherchant à en élargir les horizons en compagnie de ses acteurs principaux. Une sorte de simili-revival, qui avait de quoi intriguer. En quoi Polar Park allait-il réellement se distinguer de Poupoupidou ? Développée pour Arte, la série reprend ainsi la formule propre à son modèle cinématographique et l’agrémente de nouveaux éléments pour que l’intrigue gagne en épaisseur et que ceux connaissant le film puisse s’investir à nouveau dans l’investigation de David Rousseau et de l’adjudant Louvetot, abordée sous un autre angle – qui lui sied à merveille.
Le moins que l’on puisse dire après visionnage des deux premiers épisodes (sur six) dévoilés à Séries Mania, c’est que Gérald Hustache-Mathieu a revu sa copie, sachant tirer profit du format sériel pour poursuivre son exploration personnelle du polar, en restant sur le fil de l’absurde. Influencé par les frères Coen et David Lynch, le showrunner s’attelle à une relecture inspirée de son propre travail, prenant la route d’un thriller où l’humour n’est jamais très loin, se jouant des codes des genres dans lequel il navigue pour créer une ambiance particulière, qui lui est propre. De quoi se laisser embarquer aux côtés de Jean-Paul Rouve et Guillaume Gouix dans cette affaire peu banale qui met fin à la tranquillité de la charmante Mouthe, un havre de paix entaché par un fait-divers peu banal, une oreille étant retrouvée par une élève lors d’une sortie scolaire. Ce qui suscite la curiosité de ce cher Rousseau, dans les parages pour raisons personnelles, qui voit là une occasion en or pour un sujet de roman.
Ce dernier va alors mettre son grain de sel dans le travail de la gendarmerie, se retrouvant dans les pattes du brigadier Louvetot, initiant un pas de deux décalé entre les deux hommes – qui ne sont pas au bout de leurs surprises avec cette histoire prenant des proportions des plus glauques. L’oreille coupée n’est en effet que le sommet de l’iceberg, un tueur en série amateur d’art semblant avoir posé ses valises dans le coin, pour le plus grand malheur de la population, dans la cible de ce mystérieux criminel. Sachant dégainer ses cartes quand il le faut, le showrunner vise juste, puisque l’on suit avec grand intérêt les pistes tracées par celui-ci, qui font progressivement grimper les enjeux.
Bénéficiant d’une identité forte, Polar Park peut compter sur une réalisation maîtrisée de la part de notre chef d’orchestre, qui accentue l’aspect nébuleux du script en perdant nos personnages dans les paysages enneigés de Mouthe (alias la petite Sibérie française), donnant de ce fait un cachet non négligeable à l’ensemble. Maintenant que les bases ont été posées avec brio, l’envie d’en savoir plus sur ce polar atypique est forte. Il n’y a désormais plus qu’à attendre patiemment sa diffusion sur Arte, qui s’effectuera cet automne.