[Critique] Visitors, la vérité est à Pointe-Claire
Cinq ans après avoir mis un point final à l’aventure Hero Corp, Simon Astier nous revient à la télévision avec un nouveau projet : Visitors, dans lequel il partage l’affiche […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Cinq ans après avoir mis un point final à l’aventure Hero Corp, Simon Astier nous revient à la télévision avec un nouveau projet : Visitors, dans lequel il partage l’affiche […]
Cinq ans après avoir mis un point final à l’aventure Hero Corp, Simon Astier nous revient à la télévision avec un nouveau projet : Visitors, dans lequel il partage l’affiche avec Florence Loiret Caille, Damien Jouillerot, Vincent Desagnat, Tiphaine Daviot, Julie Bargeton, Grégoire Ludig, David Marsais, Arnaud Tsamère, Delphine Baril, Jérémie Dethelot, Henri Guybet, Vincent Deniard, Jérôme Niel, Adrien Ménielle ou encore Aziz Aboudrar. Une série, développée pour la chaîne Warner TV, qui nous amène dans la petite ville de Pointe-Claire, qui va devenir le théâtre d’une rencontre du troisième type…
Pour sa première création originale, Warner TV a donné carte blanche à Simon Astier pour que celui-ci laisse libre cours à son imagination. Un choix qui se révèle payant, dans la mesure où l’acteur, qui officie également aux postes de scénariste et réalisateur, a mis les petits plats dans les grands pour rendre hommage à un genre qu’il l’a définitivement bercé : la science-fiction. Ce qui nous donne Visitors, une bizarrerie venant affirmer le style du cadet de la famille Astier, qui nous propose une série gentiment décalée nous plongeant avec ferveur aux frontières du réel.
Sachant tirer profit de son format, cette saison étant composée de huit épisodes de vingt-six minutes, cette lettre d’amour à la S-F forme un tout cohérent, traçant sa propre voie tout en s’amusant à disséminer ci-et-là des références que les connaisseurs apprécieront. Lorgnant avec malice du côté de The X-Files et Twin Peaks, cette virée en absurdie s’attèle à revisiter un concept indémodable, l’invasion extra-terrestre. Parfois traité par-dessus la jambe, ce trope n’en reste pas moins un terreau fertile pour ceux aimant avoir la tête dans les étoiles – et ayant de la suite dans les idées. Ce qui est le cas pour Simon Astier, qui s’emploie à nous livrer sa vision des Envahisseurs, en respectant les codes qui s’y accompagne. Assurément sincère dans sa démarche, notre touche à tout soigne sa copie, avec à la clé un récit qui, s’il sait être léger parvient également à verser dans le premier degré, pour un cocktail qui ne manque pas de saveur.
Direction donc la charmante bourgade de Pointe-Claire, un soi-disant havre de paix où il fait bon vivre – du moins en apparence. Ce que va apprendre à ses dépends Richard, ancien vendeur de jeux-vidéos devenu policier par la force des choses, l’héritage familiale ayant pesé dans la balance. Mal accueilli par ses collègues et une hiérarchie qui ne voit pas d’un bon œil son arrivée, notre bleu en prend pour son grade. En fait, que ce soit au boulot ou à la maison, sa place est remise en cause, avec un fossé se creusant à la fois avec sa femme ou encore ses meilleurs amis. Quoi de mieux qu’une collision entre deux ovnis pour changer la donne ? Un postulat amenant ce pauvre Richard à prendre part à une aventure dépassant toutes les espérances, son premier jour de service coïncidant avec l’émergence de phénomènes paranormaux dans les environs. Des visiteurs venus d’ailleurs se sont-ils invités dans la ville ? Une question trottant dans la tête de notre héros malgré lui, après une mystérieuse découverte bousculant ses certitudes.
Levant à un bon rythme le voile sur ses zones d’ombres, Visitors mène sa barque en toute décontraction, abattant progressivement ses cartes pour que les intrigues abordées s’imbriquent naturellement le long de ces huit épisodes. Sérieux quant à la trame dérivant de cette menace alien, où la paranoïa n’est jamais loin (notamment avec la présence des ersatz de Mulder et Scully incarnés par David Marsais et Antonia Buresi), Simon Astier n’en oublie pas l’humour pour créer une atmosphère particulière qui fait le charme de sa série. Si toutes les vannes ne font pas mouches, les quelques balbutiements d’ordre comiques aident à consolider ce climat bizarroïde qui se diffusent d’un bout à l’autre de ce délire au premier degré, servi par une troupe de joyeux drilles – qui se prête avec enthousiasme à l’exercice.
Doté d’un excellent casting, qui comprend des camarades de longue date de notre showrunner, Visitors ne manque pas d’atouts dans sa manche, la sincérité de la démarche artistique agrémentant la série d’un capital sympathie non négligeable – à l’image de l’esprit de fraternité émanant des mésaventures de Richard et de ses meilleurs amis, cœur du programme. Même au niveau de la réalisation, Simon Astier se donne les moyens de ses ambitions, avec une mise en scène soignée tous comme des effets spéciaux de qualité, dont des trucages à l’ancienne (comme les animatroniques) qui font flirter un doux parfum de nostalgie niveau fantastique.
Avec Visitors, Simon Astier nous livre un bel hommage à la science-fiction, continuant de tracer son sillon dans l’univers télévisuel avec créativité. La vérité n’est pas ailleurs, elle est à Pointe-Claire !