Si Denis Villeneuve a pu dernièrement mené à bien son adaptation de Dune – avec l’assurance de pouvoir s’atteler à la deuxième partie de son diptyque – un autre cinéaste […]
Si Denis Villeneuve a pu dernièrement mené à bien son adaptation de Dune – avec l’assurance de pouvoir s’atteler à la deuxième partie de son diptyque – un autre cinéaste s’était précédemment attelé à ce même projet sans parvenir à le concrétiser. Effectivement, avant Villeneuve et David Lynch, Alejandro Jodorowsky a tenté de développer sa version du roman de Frank Herbert mais s’est heurté à un mur, amenant à l’abandon de son long-métrage. Durant cette phase préparatoire, ce dernier fît la rencontre du dessinateur français Moebius et les deux hommes sympathisèrent. Ensemble, ils se sont lancés dans la conception d’une œuvre de science-fiction, une bande dessinée intitulée L’Incal, , l’une des pierres angulaires de la franchise littéraire communément appelée le Jodoverse.
Situé dans une dystopie, ce space opera se centre sur un détective privé lessivé nommé John Difool, qui voit son destin basculé dès lors qu’un extra-terrestre de la race des Bergs – à l’article de la mort – lui confère l’Incal lumière, un artéfact pyramidal aux pouvoirs surnaturels. Un objet de convoitises pour beaucoup, de nombreuses factions voulant tirer profit de sa puissance pour leurs intérêts personnels, ce qui met malencontreusement une cible sur la tête de Difool, qui doit protéger l’Incal à tout prix. Tout d’abord publié épisodiquement dans les pages de la revue Métal Hurlant, celle-ci s’est ensuite développée de son côté, avec la publication de six albums entre 1981 et 1988, qui sont rapidement devenus cultes au yeux des amateurs du genre. Sans surprise, cet univers cyberpunk a inspiré le septième art, certains producteurs et réalisateurs ayant tenté de le porter sur grand écran.
Si en 2013, Nicolas Winding Refn avait fait part de son envie de s’attaquer à ce monument de la S-F, cet essai ne s’est jamais transformé. Cette idée d’adapter L’Incal est par la suite tombé dans l’oubli, au grand dam des fans, qui se sont résignés au fait que John Difool ne vivrait jamais ses aventures en chair et en os. Jusqu’à il y a quelques jours, où l’espoir a ressurgit grâce à l’éditeur Les Humanoïdes Associés, qui s’est fendu d’un communiqué en vidéo – mis en scène par Frank Pavich, le réalisateur du documentaire Jorodowsky’s Dune – pour faire une annonce importante.
Après des années sans faire parler de lui, ce projet d’adaptation de L’Incal revient sur le devant de la scène avec l’arrivée de Taika Waititi pour mettre en scène le long-métrage. Amateur du neuvième art, le réalisateur néo-zélandais ajoute ainsi une autre production à son actif, lui qui a un planning des plus surchargés puisque outre Thor : Love And Thunder et Next Goal Wins, notre homme doit nous livrer un Star Wars, une version live d’Akira ou un remake de Flash Gordon. Si l’on se doute qu’il devra faire des choix pour ne pas frôler le burn-out, nous espérons que cet acharné du travail puisse tout de même réussir à proposer sa vision de la bande dessinée de Moebius et Alejandro Jorodowki.
Celui-ci a par ailleurs eu un droit de regard sur le choix du réalisateur et a adoubé Taika Waititi, qui officiera également à l’écriture aux côtés de ses comparses Jermaine Clements et Peter Warren. Si pour le moment aucun studio ni aucune plateforme quelconque n’est attaché à ce L’Incal, on croise les doigts pour que cela change rapidement, le potentiel étant là pour nous faire voyager aux confins de la galaxie. Affaire à suivre donc même si l’on a de quoi être confiants.