Après avoir remis dernièrement au goût du jour Scooby-Doo avec Scooby!, Warner Bros. poursuit son exploitation du catalogue de Hanna-Barbera avec une nouvelle adaptation cinématographique pour le premier cartoon créé par le duo de producteurs à savoir Tom & Jerry. Mise en scène par Tim Story (Les 4 Fantastiques et sa suiteShaft) et comprenant au casting Chloë Grace Moretz, Michael Peña, Colin Jost, Pallavi Sharda, Rob Delaney, Patsy Ferran ou encore Ken Jeong, cette aventure emmène nos personnages animés en plein New-York, où l’installation de Jerry au sein d’un hôtel luxueux va mener au chaos…

Vingt-neuf ans après avoir vécu leur première incursion sur grand écran, le chat et la souris les plus célèbres du monde de l’animation reviennent pour un long-métrage mêlant prises de vues réelles et CGI, à la manière d’un Qui Veut La Peau De Roger Rabbit ? sauf que la comparaison s’arrête là, étant donné le grand écart qualitatif qui sépare les deux œuvres. Avec Tim Story aux manettes, il y avait de quoi avoir des craintes quant au résultat de Tom & Jerry, le réalisateur étant connu pour mettre à mal des franchises, des Quatre Fantastiques à Shaft en passant par Taxi – dont il avait piloté l’adaptation américaine. Et comme on le redoutait, ces appréhensions étaient fondées…

Une impression de déjà-vu se profile rapidement à la vision du long-métrage, qui commet les mêmes erreurs que l’adaptation US. des Schtroumpfs réalisée par Raja Gosnell pour Sony Pictures Animation, qui dénaturait l’univers de Peyo en plongeant nos personnages dans la Grosse Pomme et consacrait plus de temps à développer les protagonistes humains que nos petits hommes bleus. Warner Bros. emprunte un chemin similaire et se vautre dans un spectacle navrant qui peinera à faire rire les grands et même les petits, pourtant la cible visée. Alors qu’il y avait de la matière pour que notre duo animé provoque un chaos monstre dans les rues de New York, l’équipe créative se tire une balle dans le pied en les confinant dans un cadre restreint, se montrant avare en situations rocambolesques.

L’intrigue du film nous enferme donc dans l’enceinte du Royal Gate Hotel, qui va devenir la nouvelle résidence de Jerry, un choix de vie ce qui ne sera du goût de la direction et pour cause, un mariage de grande envergure, qualifié de ‘mariage du siècle’ doit se dérouler dans l’établissement. Voir une souris se blaser tranquillement dans les couloirs étant malvenu, chasser notre rongeur va devenir la tâche principale de la jeune Kayla, une employée pleine de bagout, qui va se voir confier la mission de déloger ce locataire si particulier, avec l’aide de ce cher Tom, qui ne demande qu’à s’occuper du cas Jerry. Si l’essence du cartoon de William Hanna et Joseph Barbera est un minimum présent avec cette utilisation de la ‘slaptick comedy’, quel dommage de voir que le remue-ménage attendu n’est pas à l’ordre du jour, le scénario préférant se concentrer sur les mauvais pions.

Au lieu de mettre l’emphase sur les stratagèmes de Tom pour déloger son ennemi de toujours et ses nombreux échecs, le script de Kevin Costello s’évertue à nous faire suivre le personnel de l’hôtel dans les préparatifs de ce mariage entre deux influenceurs, qui empiètent sur le territoire de notre tandem phare. Entre les doutes à l’approche du jour-J entre les tourtereaux, mêlés à l’envie de Kalya de faire ses preuves face à un supérieur intransigeant, nos humains parasitent le long-métrage alors que l’on se contre-fiche de leurs tergiversations. L’écriture peu inspirée accouplée à une direction d’acteurs inexistante font que la distribution ne sait pas comment appréhender cette histoire cousue de fil blanc, ce que l’on remarque aisément avec les prestations insipides de Chloë Grace Moretz et Michael Peña, qui se demandent clairement ce qu’ils font dans cette galère…

Avec Tom & Jerry, Tim Story échoue une fois de plus à porter une franchise sur grand écran, livrant une comédie datée et peu avenante, ne rendant pas hommage à la création de William Hanna et Joseph Barbera. Si le mariage entre animation et prises de vues réelles fonctionne au point de vue de la réalisation, il est difficile de trouver des points positifs à ce film qui se rate sur à peu près tous les niveaux. Le jeu du chat et de la souris ne fonctionne absolument pas, ce qui énervera les amateurs du célèbre duo. Mieux vaut revoir le cartoon d’origine, qui savait être drôle et divertissant.

© Warner Animation Group

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