[Critique] The Map of Tiny Perfect Things, se parer au lendemain
Deux ans et demi après Sierra Burgess Is A Loser, le réalisateur Ian Samuels est de retour derrière la caméra avec The Map of Tiny Perfect Things, adaptation de la […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Deux ans et demi après Sierra Burgess Is A Loser, le réalisateur Ian Samuels est de retour derrière la caméra avec The Map of Tiny Perfect Things, adaptation de la […]
Deux ans et demi après Sierra Burgess Is A Loser, le réalisateur Ian Samuels est de retour derrière la caméra avec The Map of Tiny Perfect Things, adaptation de la nouvelle éponyme de Lev Grossman portée par Kathryn Newton, Kyle Allen, Josh Hamilton, Cleo Fraser, Jermaine Harris et Jorja Fox, qui nous fait suivre le quotidien de Mark, un adolescent à l’esprit vif, qui vit la même journée encore et encore…
Pour son second long-métrage, Ian Samuels nous livre une comédie romantique non dénuée de charme, qui sort quelque peu du lot en s’appuyant sur le genre fantastique pour approfondir son propos et proposer une réflexion bienveillante sur la vie, avec son lot de joies et de peine.
Adaptation de l’œuvre éponyme de Lev Grossman, qui officie d’ailleurs à l’écriture du scénario, The Map of Tiny Perfect Things est une bluette adolescente sans prétention, consciente de ne pas renouveler le monde de la rom-com et ne cherchant pas à le faire, trouvant son intérêt dans l’analyse de ses personnages, rendu possible grâce au concept de la boucle temporelle – une thématique à la mode en ce moment après Palm Springs de Max Barbakow, également sorti sur Amazon Prime Vidéo – un artifice certes éculé mais qui fonctionne si l’angle choisi est pertinent. Ce qui est le cas ici, l’intrigue se servant des tropes propres à ce sous-domaine de la science-fiction pour crédibiliser la relation centrale du long-métrage et ajouter une certaine poésie à leur parcours commun.
Prenant en compte que le public est en terrain connu, maîtrisant les tenants et aboutissants de ce syndrome Un Jour Sans Fin, le film nous immerge directement dans la bulle dans laquelle est enfermé Mark, notre personnage principal, qui y navigue comme un poisson dans l’eau. Une expérience d’un monde sans lendemain devenue une routine pour le jeune homme, jusqu’au moment où, dans son quotidien parfaitement huilé, une inconnue y fasse brusquement irruption, preuve qu’il n’est pas le seul dans cette situation ubuesque. Tissant progressivement des liens à travers leurs retrouvailles quotidiennes, synonymes de discussions et défis en tous genre, Mark et Margaret, vont apprendre à se connaître. Au cœur de ce rapprochement entre nos deux naufragés du temps, la quête des petits plaisirs de la vie, aidant à égailler leur journée.
Privilégiant un cadre intimiste, The Map of Tiny Perfect Things repose avant tout sur l’approfondissement de son tandem qui, chacun de leur côté doivent affronter une vérité qu’ils ne veulent pas s’admettre, ce qui est la bonne idée du long-métrage. En effet, si aucun doute n’est permis sur la finalité de la relation entre nos protagonistes, ce qui est intéressant à suivre est leur évolution personnelle. En ce sens, la décision de puiser dans les attendus de la boule temporelle est bien pensée car utilisé à bon escient, tout en simplicité et avec une dimension métaphorique. N’étant pas réellement prêts à faire face à leur avenir, qui n’a jamais été aussi flou, nos jeunes se confortent dans le fait d’être bloqué à une date fixe, empêchant tout changement drastique. Un point qui se développe dans la dernière partie du long-métrage, quand les rôles s’inversent et que nous découvrons le point de vue de Margaret, remettant alors en perspective tout ce que nous avons observé précédemment.
L’instauration d’une atmosphère emplit d’amertume est ce qui fait la force du film, évitant toute mièvrerie du côté de la romance en devenir entre Mark et Margaret, qui devient au final plaisante à suivre car fondée sur des problématiques compréhensibles et non futiles, évitant toute dramatisation inutile, l’essentiel reposant dans l’évolution psychologique des deux partis. Les obstacles se mettant sur leur chemin sont compréhensibles, chacun devant avant tout se préparer à l’hypothétique futur qui pourrait s’offrir à eux, devant accepter certains conditions personnelles, familiales pour mieux être prêt à aller de l’avant. Ces doutes les assaillant aident à créer de l’affect chez le spectateur, particulièrement concernant Margaret, Kathryn Newton se démarquant de son comparse Kyle Allen en proposant un jeu plus nuancé, plus sensible. L’actrice est l’atout cœur de The Map of Tiny Perfect Things.
Au final, de la mélancolie émanant de ce jour sans fin naît l’espoir de meilleurs lendemains et sous une note douce amère le voyage introspectif expérimenté par notre duo trouve sa raison d’être, s’achevant sous une certaine poésie, un effet renforcé par la réalisation soignée de Ian Samuels, aidé par la photographie rayonnante d’Andrew Wehde. Pour son second log-métrage, Samuels nous a ainsi concocté une petite comédie romantique qui, si elle ne révolutionne en rien le genre, reste agréable à regarder.
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