Basée sur l’art-book éponyme de l’artiste suédois Simon Stålenhag, Tales From The Loop est une série de science-fiction développée par Nathaniel Halpern (scénariste entre autres de Legion de Noah Hawley) […]
Basée sur l’art-book éponyme de l’artiste suédois Simon Stålenhag, Tales From The Loop est une série de science-fiction développée par Nathaniel Halpern (scénariste entre autres de Legion de Noah Hawley) pour Amazon Prime Vidéo, nous entraînant aux côtés notamment de Rebecca Hall, Daniel Zolghadri, Jane Alexander, Paul Schneider, Tyler Barnhardt ou encore Jonathan Pryce, dans un village de l’Ohio aux États-Unis où les habitants vont vivre des expériences hors du commun…
Tout comme son modèle (les illustrations de Simon Stålenhag sont à découvrir ici) , Tales From The Loop est une véritable oeuvre d’art, une série qui réinvente des concepts acculés de la science-fiction, se les réappropriant avec maîtrise et poésie.
Composée de huit épisodes, tous écrits par Nathaniel Halpern, cette dernière nous introduit à une uchronie, nous plongeant à Mercer, village situé dans l’État de l’Ohio, dont la particularité est ‘The Loop’, le nom commun donné à l’entreprise locale, qui renferme en son sein un objet aux propriétés surprenantes, source d’expérimentations afin de percer les secrets de l’univers. Cet établissement est au cœur de la série, servant d’outil scénaristique, ses mystères influençant l’existence de la galerie de personnages présentés.
Se jouant de nos attentes, Tales From The Loop reprend des standards de la science-fiction, des thèmes connus de tous, du voyage dans le temps aux dimensions parallèles en passant par la robotique ou le changement de corps, pour mieux en prendre le contre-pied, le genre ne servant que de fonction pour mieux disséquer les relations humaines, procédé rappelant notamment le cinéma de Steven Spielberg. Même si le merveilleux est présent, les enjeux mis en lumière par la série sont terre à terre, sondant la psyché de ses principales figures, leur mal-être, leurs envies, leurs craintes, des problématiques traités avec finesse sur un ton doux et amer, instaurant ainsi une atmosphère mélancolique, marque de fabrique de cette première création de Nathaniel Halpern, dont l’écriture est sans fausse note.
Si le rythme introspectif surprend au premier abord, nous sommes rapidement happés par cet incroyable univers, qui vaut aussi bien le coup d’oeil pour son scénario mais également pour sa réalisation léchée, insufflant une imagerie entre rêves et réalité. Durant ces huit épisodes, nous retrouvons entre autres derrière la caméra Jodie Foster, Andrew Stanton, So Yong Kim, Mark Romanek, qui ajoutent une plus-valu non négligeable à la série, leur mise en scène étant visuellement riche et renforçant son aspect artistique, les tableaux dépeints étant de toute beauté. Les illustrations de Stålenhag prenant vie de la plus belle des manières, sublimées par la bande originale des compositeurs Philip Glass et Paul Leonard-Morgan, qui est ennivrante.
Le casting n’est pas en reste, aidant à prodiguer une dose d’émotion palpable à l’écran, renforçant notre attachement à ces familles, ces amis traversant des épreuves, des crises existentielles et nous faisant aisément croire en leurs troubles. Des noms connus comme Rebecca Hall et Jonathan Pryce, en passant par des acteurs plus discrets tel que Daniel Zolghadri, l’intégralité des acteurs et actrices impliqués dans ce projet est impeccable.
Se servant de la science-fiction pour s’interroger sur les rapports humains, Tales From The Loop propose un voyage vers l’imaginaire mais surtout l’introspection, pour une série à fleur de peau, parvenant avec brio à nous immerger dans un univers de tous les possibles, un tableau contemplatif peint d’une main de maître par l’équipe créative. Nathaniel Halpern signe là sa première série en tant que showrunner et c’est une réussite à tous les niveaux.
Il me reste 2 épisodes et je partage entièrement !
Un véritable coup de coeur pour ce petit bijou de S-F !