Co-production entre la chaîne anglaise Sky Atlantic et Amazon Prime Video, Britannia est une série créée par créée par Jez Butterworth, Tom Butterworth et James Richardson avec au casting Kelly Reilly (True Detective, Sherlock Holmes), David Morrissey (The Missing, The Walking Dead), Nikolaj Lie Kaas (Les Enquêtes du Département V) ou encore Stanley Weber (Outlander). Diffusée il y a peu en France sur Altice Studio et bientôt disponible en DVD et Blu-ray, revenons un instant sur la première saison du show.

La série nous plonge dans un univers alliant histoire et ésotérisme, nous ramenant en 43 avant J-C avec un postulat réel, la conquête de la Britannie par les forces romaines, menées par le général Aulus Plautius (David Morrissey), une contrée qui deviendra la Grande-Bretagne. Mais dès les premières minutes, la fiction prend le pas sur la véracité de l’Histoire et nous sommes rapidement propulsés dans un conflit où la magie et la politique vont s’entremêler.

Le sillon creusé par Game Of Thrones et Vikings ces dernières années se poursuit donc avec Britannia qui se centre sur les stratégies, les batailles, l’ésotérisme et les croyances sans oublier une dose de violence et de sexe. Le point qui rapproche réellement cette dernière à la série de D.B. Weiss et David Benioff est le fait de se concentrer sur plusieurs castes, multipliant les personnages et les intrigues. Ici, nous suivons en plus des troupes venues de Rome des druides et différentes tribus éparpillés au quatre coins de l’île : les Regni et les Cantii. Rivales, elles vont devoir faire fit de leurs querelles pour pouvoir avoir une chance de stopper l’envahisseur romain.

Cette première saison met en place doucement ses pions et ses protagonistes mais la multitude des intrigues nuisent à la fluidité du récit. Nous y voyons plus clair dans à partir du sixième épisode où les storylines se rejoignent pour un résultat déjà plus agréable à suivre. Ce qui fait le charme de la série est le traitement du surnaturel. Les terres celtes sont mystiques et Britannia met l’accent sur cet aspect ésotérique à coup de superstitions, de magie noire, de possessions, tout cela étant appuyé par un réalisation sous acide, en particulier lors des visions des druides. Cette part de magie gagne à être encore plus mis en avant lors des prochaines saisons.

La force de la série est ces acteurs, qui parviennent à nous investir dans leurs personnages malgré quelques traits de caractère un brin forcés. David Morrissey s’en donne à coeur joie dans les rôles d’hommes détestables et après le gouverneur dans The Walking Dead il semble à son aise dans la peau de l’impitoyable Aulus Plautius, prêt à toutes les horreurs pour agrandir le pouvoir de Rome. Du côté des peuples de Britannie, les femmes dominent et prennent le devant de la scène avec des protagonistes charismatiques à commencer Kerra, la fille du Roi Pellenor de la tribu Cantii, interprétée par Kelly Reilly mais également de Cait (Eleanor Worthington Cox), jeune fille appartenant à cette même caste et devant faire face aux conséquences de l’invasion romaine sur son village et sa famille ou encore la Reine Antedia (Zoë Wanamaker), leader des Regni. Les femmes en ont dans le ventre et n’hésitent pas à en découdre avec les figures masculines. Leurs destins n’ont pas fini de prendre de l’importance au sein de Britannia.
La performance des comédiens jouant les druides n’est pas en reste, avec des prestations solides de Nikolaj Lie Kaas qui incarne Divis, rejeté par ses pairs et devant affronter ses démons ainsi que de Mackenzie Crook, inquiétant dans la peau du sombre Veran.

La Britannie est une terre de conflits à la fois politique et folklorique où les alliances et les croyances vont bon train et où la violence n’est jamais très loin. Ce combat entre ces romain superstitieux et ces celtes maîtrisant des forces surnaturelles s’installe doucement mais surement à ce que nous montre la fin de cette première saison. La prochaine, prévue pour 2019, devrait sans nulle doute accélérer cette houleuse conquête.

Britannia_Saison1
©Amazon/Sky

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