Ce 3 Novembre a marqué le lancement de la dix-huitième édition de L’Arras Film Festival et pour commencer les festivités, c’est Jalouse, le deuxième long-métrage réalisé par David et Stéphane […]
Ce 3 Novembre a marqué le lancement de la dix-huitième édition de L’Arras Film Festival et pour commencer les festivités, c’est Jalouse, le deuxième long-métrage réalisé par David et Stéphane Foenkinos, qui a été projeté en cette soirée d’ouverture.
Jalouse, qui comprend au casting Karin Viard, Anne Dorval, Thibault De Montalembert, Anaïs Demoustier, Marie-Julie Baup, Bruno Todeschini ou encore Dara Tombroff, se centre sur le personnage de Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, qui passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d’action s’étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage…
Après La Délicatesse, sorti en 2011, les frères Foenkinos nous dressent un nouveau portrait de femme et cette fois mettent l’accent sur son mal-être de manière caustique, ce qui donne lieu à une comédie assez grinçante, oscillant entre humour et drame intime sans jamais forcer la donne que ce soit dans un genre ou dans l’autre, grâce à la fine écriture de David et Stéphane. Les réalisateurs offrent surtout un nouveau rôle en or pour Karin Viard, qui porte Jalouse de bout en bout.
L’histoire nous entraîne dans le quotidien de Nathalie Pêcheux, une professeure réputée et une mère aimante. Mais dès le début on nous peint un personnage qui jalouse tout le monde, ex-mari et fille compris. Si le ton est au départ acerbe, avec une Karin Viard qui excelle à sortir autant de piques et vacheries avec un naturel déconcertant, le scénario prend alors une tournure plus sombre, entraînant le personnage principal dans une spirale qu’elle ne contrôle plus, une jalousie qui cache des failles plus profondes dans la psychologie de Nathalie. En décidant de rester sur une ligne directrice qui mêle des moments drôles et d’autres plus dramatique, David et Stéphane Foenkinos empêche le long-métrage de sombrer dans le mélodrame pur et dur. Malgré les faits commis par leur héroïne, elle reste tout de même attachante.
Si Jalouse vaut le déplacement pour le jeu de Karin Viard, le reste du casting n’est pas en reste avec Anne Dorval toujours juste dans son rôle de meilleure amie, la trop rare à l’écran Marie-Julie Baup qui est l’autre bonne surprise du film avec un personnage drôle mais surtout humain et compréhensif face aux événements, un excellent Thibault De Montalembert et un premier rôle plein de grâce pour la jeune Dara Tombroff.
Avant de venir présenter leur film au public du Casino d’Arras, Karin Viard, David et Stéphane Foenkinos sont venus nous parler du film en conférence de presse et ont été très conviviaux, nous donnant plein de détails sur Jalouse. Instants choisis :
Six ans séparent La Délicatesse, premier film des réalisateurs, de Jalouse. Ce deuxième long-métrage a mis plus de trois ans à se monter entre le financement, le casting, le tournage.
David et Stéphane Foenkinos ont très vite penser à Karin Viard lors de l’écriture du film car elle possède les dimensions comiques et dramatiques recherchées. Quand ils lui ont fait lire, elle a adoré le scénario et leur a même dit qu’ils pouvaient aller encore plus loin avec la méchanceté de son personnage.
Pour l’actrice, jouer un tel rôle est jubilatoire car elle peut justifier tout ce qu’elle fait : son côté ambivalent, ses faiblesses, le scénario donne des explications à ses actes. Les gens traversent des zones d’interrogations dans la vie, qui peuvent se révéler sombres. Et l’histoire veut rester dans le réel, en ne tombant pas soit dans l’excès de comédie ou à l’inverse dans l’excès de drame.
Et les réalisateurs ont surenchéri en précisant que les autres personnages du film sont assez compatissants au final face aux agissements de Nathalie.
Au départ le scénario se centrait sur la relation mère/fille et la jalousie maladive de cette première puis cela s’est élargi au reste de l’entourage, pour appuyer le malaise de Nathalie.
En parlant de Mathilde, la fille de Nathalie, celle-ci fait de la danse classique. L’emploi d’un tel art a été utilisé par les réalisateurs pour symboliser la grâce, ce qui contraste avec l’état d’esprit de sa mère. D’ailleurs ce rôle de Matilde est le premier pour Dara Tombroff, qui était danseuse à l’Opéra de Bordeaux et qui a démissionné pour jouer dans le film.
Et petite anecdote sympathique, lors d’une question sur une scène particulière, Karin Viard a joué celle-ci en pensant suivre les instructions du scénario, alors que ce n’était pas le cas. En effet l’actrice pensait qu’elle devait rire et l’a donc fait sauf que les metteurs-en-scène n’avaient rien précisé. Ce quiproquo a été découvert lors d’une question durant la conférence de presse, ce qui a fait rire les principaux intéressés, preuve de leur bonne entente !
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