Vendredi 11 et samedi 12 Novembre , Romain Duris était à l’honneur à l’Arras Film Festival  puisque la projection de deux de ses films a eu lieu. Point commun de ces longs-métrages ? Ils parlent de la guerre.

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Vendredi 11 Novembre a été diffusé Cessez Le Feu , le nouveau film d’Emmanuel Courcol. En plus de Romain Duris , nous retrouvons au casting Grégory Gadebois, Céline Sallette, Wabinlé Nabié, Julie-Marie Parmentier, Maryvonne Schiltz, Arnaud Dupont.

Le long-métrage nous parle des traumatismes de la Première Guerre Mondiale. Nous sommes en 1923 et Georges Laffont (Romain Duris), héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureuse en Afrique lorsqu’il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel (Grégory Gadebois), invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet Après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d’Hélène, professeure de langue des signes.

Avec Cessez-Le-Feu , Emmanuel Courcol signe un film touchant sur les conséquences de la guerre sur les soldats. La scène d’introduction nous plonge dans l’enfer des tranchées et on peut y voir toute l’horreur vécue par ceux qui s’y trouvent , pouvant mourir à chaque instant. Cette introduction efficace sert à nous lier émotionnellement au personnage de Romain Duris ainsi qu’aux anciens soldats que nous croiserons durant le film. Face à une telle barbarie , comment ne pas revenir de là totalement transformé.

C’est pour cette raison que la première partie de Cessez-Le-Feu nous montre Georges et sa nouvelle vie à première vue paisible en Afrique , on ne peut que le comprendre d’avoir choisi de s’exiler. Cette idée de renouveau , de zenitude est appuyée par la beauté des plans. Le directeur de la photographie étant Tom Stern , qui travaille sur les films de Clint Eastwood notamment , ce n’est alors pas si étonnant de voir un tel travail sur l’image.

Le retour de Georges en France va lui permettre d’affronter son traumatisme , quand il se retrouve confronté à ce que sa famille a subi durant la guerre. Son frère , joué par l’excellent Grégory Gadebois , est devenu sourd et aidé par Hélène ( Céline Sallette) il apprend à communiquer en langage des signes. En ne parlant pas , Grégory Gadebois réussi tout de même à véhiculer toute l’émotion que son personnage ressent. Il essaye de se reconstruire , grâce à Hélène et Madeleine (Julie-Marie Parmentier) une veuve qu’il fréquente. Et grâce à son frère et Hélène , George va pouvoir lui aussi essayer de vivre.

Les acteurs jouent tous très bien , ils nous font ressentir sans peine leur souffrance. Parler des conséquences de la guerre , des hommes anéantis par les épreuves endurées est un excellent parti pris.

Cessez-Le-Feu est donc un film simple et touchant sur le fait de tenter de se reconstruire et de vivre à la suite d’événements tragiques.

Second film avec Romain Duris projeté , La Confession , le dernier film de Nicolas Boukhrief. En plus de Romain Duris , il y a  Marine Vacth, Anne Le Ny, Solène Rigot, Amandine Dewasmes.

Ce long-métrage est la nouvelle adaptation libre du roman Léon Morin , Prêtre écrit par Béatrix Beck. L’histoire se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale. Sous l’occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes de la ville… Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l’église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d’elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu’intelligent.

La Confession est un bon film , qui nous questionne sur la foi. En temps de guerre , avec les atrocités commises par les Nazis , peut-on encore croire en Dieu ou au contraire peut-on se mettre à y croire , pour se permettre de croire qu’il reste de l’espoir dans un tel monde ? Le long-métrage confronte deux points de vues , celui de Barny , femme forte , communiste , essayant d’aider des Juifs et celui du Père Morin , homme de foi , utilisant ses sages paroles pour essayer d’aider les autres.

Nicolas Boukhrief prend le parti de se concentrer sur les personnages , laissant la guerre en périphérie. Bien sûr par moments des scènes sont là pour montrer l’horreur de cette période qu’était l’Occupation , mais l’essentiel reste les personnages. Barny et le père Morin , que tout oppose , vont passer leur temps à argumenter leur façon de penser mais de façon différente. Ces joutes verbales sont le gros point fort du film. Les échanges entre les personnages sont bien écrits. On peut comprendre que face à de telles paroles , on puisse se remettre en question.

Même si La Confession se repose essentiellement sur Marine Vacht puis sur Romain Duris , le reste du casting n’est pas en reste. Cela permet de voir la vie d’un village à cette époque , avec malheureusement des dénonciateurs et d’autres prêts à tout avec les Allemands.

La question de la religion est très bien traitée et la réalisation de Nicolas Boukhrief est inspirée par ce sujet avec beaucoup de jeux de lumières.

La Confession est un film pertinent sur la religion , qui est un sujet compliqué. Doit on y croire ou non ? Ceux qui y croient peuvent-ils y renoncer ? Surtout en temps de guerre. Que l’on soit croyant ou non , cela ne change rien à la qualité du film qui est vraiment bon et qui sait rester sobre.

 

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