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Deuxième film découvert en ce mercredi 9 Novembre , Il A Déjà Tes Yeux , le quatrième film réalisé par Lucien Jean-Baptiste.

Cette nouvelle réalisation s’articule autour du couple qu’il forme avec Aïssa Maïga : Paul et Sali sont mariés et rêvent d’avoir un enfant mais ne peuvent pas. Ils vont donc tenter l’adoption. Un jour, Sali reçoit l’appel qu’ils attendaient depuis si longtemps : leur dossier d’adoption est approuvé. Il est adorable, il a 6 mois, il s’appelle Benjamin, il est blond aux yeux bleus. Il est blanc et eux sont noirs. Pour la famille de Sali, c’est le choc !

Pour son nouveau film , Lucien Jean-Baptiste utilise le thème du racisme ordinaire , de l’intolérance et montre ces absurdités sous le ton de l’humour. Il réalise un film sympathique , qui sait être drôle et émouvant , même si dans la deuxième partie du film on peut regretter que l’accent soit autant mis sur l’émotion justement.

Il A Déjà Tes Yeux est doté d’un très bon casting , Lucien Jean-Baptiste a su bien s’entourer. Aïssa Maïga est touchante en mère courage et son couple avec Lucien fonctionne à merveille. Zabou Breitman sait se montrer détestable dans ce rôle d’assistante de l’ASE , le service d’adoption , elle est la “méchante” du film , bien appuyée par des bruits de corbeaux à chaque apparition , rendant le personnage caricatural et donc drôle et Zabou sait se montrer perfide mais son personnage n’est pas manichéen heureusement. Le personnage de Vincent Elbaz , Manu , est quant à lui un phénomène. Il est le meilleur ami de Paul , complètement perché , qui vient l’aider pour les travaux de sa maison. On sent que Vincent Elbaz prend du plaisir à jouer ce rôle de grand dadet qui met toujours les pieds dans le plat , ne fait attention à rien même s’il lui arrive d’être lucide par moments , définitivement le personnage le plus drôle du film. Quand à la famille d’Aïssa , Mamita et Oussman interprétés par  Marie-Philomène Nga et Bass Dhem , ils sont intolérants avec l’idée que leur petit-fils soit blanc et vont être drôles à leur insu , avec leurs réactions complètement disproportionnées , mais ils vont se montrer également durs et émouvants. On suit l’évolution de leur mentalité avec intérêt.

Avec cette histoire de bébé blanc pour un couple noir , Lucien Jean-Baptiste veut faire passer le message que l’amour n’a pas de couleur et il réussit très bien à le faire véhiculer. Si la première partie du film est excellente avec une bonne maîtrise entre rires et émotions , la deuxième partie est bien trop en décalage avec un peu trop de pathos à mon goût.

Nous avons pu rencontrer Lucien Jean-Baptiste en fin de journée pour une interview où il s’est montré très accueillant , répondant à toutes les questions , nous mettant à l’aise , un homme super sympathique !

Il nous a révélé quelques informations au cours de cet entretien :

Il A Déjà Tes Yeux s’appelait à la base Black Adoption et était un scénario que Dominique Farrugia lui avait proposé. Lucien Jean-Baptiste n’a gardé que l’élément déclencheur du film : l’adoption d’un bébé blanc et a ré-écrit le scénario pour y mettre sa touche personnelle.

Pour lui le personnage de Zabou Breitman est un personnage de conte , c’est pour cette raison qu’il y a des cris de corbeaux à chacune de ses apparitions , car c’est la représentation du mal.

Michel Jonasz est un de ses amis , il l’aime beaucoup et c’est pour cette raison qui lui offre un petit rôle dans ses films , mais il aimerait lui trouver un jour un rôle principal. Pour lui c’est un honneur de l’avoir dans ses films.

Le tournage avec le bébé , qui se nomme Marius , a été un plaisir incroyable.

Parmi ses références , Lucien Jean-Baptiste a cité Little Miss Sunshine qu’il adore.

Habitué aux comédies , il n’est pas contre l’idée de changer de registre et de réaliser un jour un thriller.

Et un scoop pour terminer : Le prochain projet de Lucien Jean-Baptiste est la réalisation de La Deuxième Étoile , suite de son premier film en tant que réalisateur La Première Étoile , qui avait connu un jolie petit succès en 2009 avec plus de 1,6 millions de spectateurs.