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[Série] Tulsa King/Fubar, quand Sly et Schwarzy débarquent sur le petit écran

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Parmi les rivalités amicales les plus célèbres du septième art, celle opposant Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger est des plus savoureuses, les deux hommes ayant établi avec les années un numéro de duettistes bien rodé entre coups de gueules et moments de complicités. Commençant à se faire petit à petit un nom dans l’industrie à la fin des années 70, Sly et Schwarzy – comme les appellent communément leurs fans – se sont érigés en porte-étendard de l’actioner durant les eighties, un genre où l’on fait parler la poudre et les poings. Combattant dans la même catégorie, ces derniers ont rapidement vu en l’autre un rival de taille, qu’il fallait à tout prix surpasser. Quand l’un dégainait Rambo, le second bombait le torse dans Commando, un petit jeu de la surenchère qui les amena à se détester durant cette décennie. Dans Arnold, le récent documentaire consacré au Mister Univers devenu Terminator puis Governator, Stallone est d’ailleurs revenu sur ce duel, expliquant par exemple que « la compétition [entre eux] devenait intense, comme Ali et Frazier. Comme de grands guerriers parcourant le même territoire. Il n’y avait de la place que pour un. »

Mais de concurrent à camarade de jeu, il n’y a qu’un pas, qui s’est effectué tout naturellement, tandis que chacun opérait un changement dans sa carrière en se dirigeant vers la comédie au début des années 90. Une période plutôt compliquée pour eux puisque cette décision ne fût pas réellement couronnée de succès. Si Schwarzenegger s’amusait avec Danny DeVito et Ivan Reitman (le trio est à l’origine de Jumeaux et Junior), son adversaire a eu plus de difficultés dans cet exercice, cumulant les bides avec l’adaptation très libre d’Oscar sobrement intitulée L’Embrouille est dans le Sac puis l’emblématique Arrête ou ma mère va tirer, un nanar que Sly doit à son rival justement. Pour le piéger, ce dernier avait fait savoir par voie de presse qu’il était intéressé par le script du film de Roger Spottiswoode – ce qui était faux – histoire d’aguicher l’&talon italien et de le pousser à accepter de prendre part au projet pour le chiper au camp opposé. Une anecdote symbolisant parfaitement la relation entre nos action men, qui par la suite s’amusèrent de cette guerre d’ego en se lançant régulièrement des piques.

Traversant ensemble des périodes de disettes, puis se retrouvant finalement au casting de productions communes vers 2010, que ce soit la saga Expendables ou Evasion, les deux stars continuent d’opérer à une évolution de leur carrière conjointement, débarquant à tour de rôle sur le petit écran. Ainsi, en 2023, le public français aura pu voir Sylvester Stallone être la tête d’affiche de Tulsa King pour Paramount + et Arnold Schwarzenegger la vedette de Fubar sur Netflix. Si le second l’a remporté dans le domaine de la comédie, quand est-il pour cette incursion à la télévision ? Que le match commence *ding* *ding* *ding*

Tulsa King (Paramount +)

Pour sa première expérience sur le petit écran, Sylvester Stallone a fait équipe avec Taylor Sheridan, cinéaste et scénariste qui, depuis Yellowstone a su développer un véritable empire sur Paramount +, que ce soit avec 18831923 (préquel de Yellowstone) ou encore Mayor of Kingstown. Officiant au poste de producteur, celui-ci a confié les rênes de la série à Terrence Winter, qui paraissait être le mieux armé pour être le chef d’orchestre de ce jeu de pouvoirs dans le milieu de la pègre, ayant compté parmi les auteurs majeurs des Sopranos.

Entre de bonnes mains, Sly incarne Dwight Manfredi, un membre de la mafia new-yorkaise désabusé, tentant de se refaire une santé passé une peine de vingt-cinq ans derrière les barreaux. Désavoué par sa famille professionnelle et personnelle suite à son arrestation, ce gangster se retrouve dans l’obligation de délocaliser ses activités, son patron Pete Invernizzi l’invitant à recommencer ses magouilles dans un autre Etat – au fin-fond du Missouri. Un déménagement fortuit en plein milieu du Midwest, amenant celui qui se fait appelé Le Général a devoir trouver le moyen de s’implanter en douceur parmi la population locale Kansas City, une ville moderne mais qui a su rester authentique. Le point de départ d’une entreprise de reconstruction à plusieurs niveaux, notre protagoniste cherchant à réparer certaines erreurs, dont celle d’avoir coupé les ponts avec sa fille durant son incarcération. Naviguant en eaux troubles, Dwight fait office de poisson hors de l’eau dans cet environnement qu’il ne connaît pas, utilisant des méthodes de voyous un brin datées pour installer son business avant de se rendre compte qu’un changement doit s’opérer.

Une trajectoire que l’on se plaît à suivre le long de ses neuf épisodes, Taylor Sheridan et Terrence Winter parvenant à poser des bases solides quant à cette plongée dans les arcanes du crime organisé, les manigances de ce capo de Manfredi n’étant pas de tout repos, entre des relations intimes tendues – que ce soit avec la chair de sa chair ou avec une agente de l’ATF – et une entreprise ayant du mal à décoller, le territoire n’étant pas vierge de toute concurrence. Si les règlements de compte sont légions et que notre anti-héros n’hésite pas à employer la manière forte pour parvenir à ses fins, soulignons que Tulsa King ne se contente pas de la violence pour faire avancer son récit, se montrant étonnamment léger par moments. En dépit de quelques clichés du côté des ‘bad guys’, la série évite dans son ensemble la caricature, trouvant rapidement ses repères pour que tout ne soit pas noir ou blanc. Se plaisant à évoluer dans cette zone grise, Sylvester Stallone est des plus impliqués, se servant de son spleen habituel pour apporter de la nuance au personne de Dwight Manfredi, criminel dont l’humanité semble peu à peu réapparaître, son long passage à l’ombre ayant des conséquences sur sa vision des choses.

Convaincante, cette première saison (une seconde a déjà été commandée) a posé clairement les enjeux de ce drama et va sans nul doute s’affranchir de son postulat à l’avenir, les pistes amorcées annonçant de belles choses pour la suite.

Fubar (Netflix)

Pour sa part, Arnold Schwarzenegger a eu le droit à un projet taillé sur mesure de la part de Netflix, l’acteur étant le producteur exécutif de Fubar, supervisée par Nick Santora, un vétéran de la petit lucarne, ayant été aux manettes de shows tels que Scorpion, Most Dangerous Game (aux côtés de Josh Harmon et Scott Elder) ou plus récemment Reacher. S’étant déjà frotté aux domaines de l’espionnage et de l’action, le showrunner pouvait s’apparenter à un co-équipier de poids pour notre Schwarzy. Hélas, en prenant le chemin de la comédie, Santora et ses scénaristes tentent de répéter – sans succès – la recette qu’avait utilisé James Cameron avec True Lies, où un jeu de dupes explosait en plein vol pour le meilleur et pour le pire.

Gros problème, notre équipe créative n’a pas le savoir-faire d’un Cameron et le budget alloué par la plateforme ne permet pas toutes les excentricités en terme de destruction massive, plombant dès le départ les ambitions de la série. Au programme des réjouissances, un conflit intergénérationnel entre un père et sa fille, alors que leurs mensonges s’exposent au grand jour pour l’un comme pour l’autre. Travaillant pour le compte de la CIA depuis des décennies, Luke Brunner pensait raccrocher son arme et profiter pleinement de la retraite lui tendant les bras. C’était sans compter sur une mission de sauvetage de dernière minute, provoquant un séisme dans sa sphère professionnelle et familiale, notre espion se rendant compte que la personne a exfiltré n’est autre que Emma, sa cadette. Se rendant compte de la pire des façons qu’ils sont collègues, les Brenner doivent dès lors apprendre à mettre leurs différends de côté et à collaborer s’ils veulent déjouer les plans de Boro Polonia, un ennemi issu du passé de Luke.

Se contentant d’écumer les poncifs des genres qu’elle explore, Fubar a du mal à décoller, les huit épisodes qui composent sa première saison (y en aura t-il une seconde, pour le moment Netflix n’a fait aucune annonce de renouvellement) tentant de jouer de sa ‘coolitude’ pour palier aux facilités scénaristiques présents d’un bout à l’autre de l’intrigue, où la menace du vilain incarné par Gabriel Luna (le Rev-9 de Terminator : Dark Fate) a du mal à se faire ressentir, le cabotinage de l’acteur n’aidant pas à le prendre au sérieux. Les mission se suivent et se ressemblent malheureusement, la seule attraction se voulant les nombreuses engueulades entre Luke et Emma, dont la relation est le cœur du show. Notons que Monica Barbaro parvient à ne pas se faire éclipser par son illustre paternel de fiction, ce qui est une bonne chose, permettant à Arnold de ne pas proposer le minimum syndical en terme de jeu. Ce qui n’est pas le cas niveau action, notre vétéran accusant le poids de l’âge, ce qui se ressent à l’écran avec des séquences où les cuts sont de mises pour permettre le renfort de doublures afin que l’on croit que notre athlète en a encore dans le ventre. Cela aurait pu faire illusion si la réalisation n’était pas aussi mollassonne.

Malgré le capital sympathie propre à notre Schwarzy, et les nombreux clins d’œil à sa filmographie, cette expérience télévisuelle fait l’effet d’un pétard mouillé, ce qui est dommage. Si saison 2 il y a, on espère que la barre sera redressée concernant l’écriture. Vu les éléments introduits en conclusion de cette première salve d’épisodes, on se dit qu’il y a moyen de proposer des intrigues plus divertissantes, du moins on l’espère.

Quoiqu’il en soit, si notre duo paraît toujours fringuant passé les soixante-dix balais, force est de constater que le vainqueur de ce match sur le petit écran se révèle Sylvester Stallone, qui s’est mieux entouré et se retrouve avec un matériel plus solide que son comparse, qui lui ne sort aucunement de sa zone de confort avec une comédie d’espionnage qui se laisse regarder mais n’offre rien de palpitant.

[Série] Sylvester Stallone en tête d’affiche de Tulsa King pour Paramount +

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Avant d’exploser à Hollywood grâce à un certain Rocky Balboa en 1976, Sylvester Stallone aura vécu un début de parcours compliqué en cumulant petits rôles aussi bien sur le grand que le petit écran. Depuis, lors que l’acteur est apparu à la télévision, ce fût soit en tant que maître de cérémonie – notamment dans la première saison de l’émission The Contender consacrée à la boxe (diffusée sur NBC en 2005 avant de continuer sur le câble) – soit en tant que guest-star, ayant fait une apparition dans Las Vegas ou plus récemment dans This Is Us. Alors que l’ancien champion poids lourd d’Hollywood cumule les projets pour 2022, annonçant un retour en force au cinéma, ce dernier vient de s’engager sur un projet qui a de quoi intriguer.

En effet, comme l’avait récemment annoncé Deadline, Sylvester Stallone s’apprête à être la tête d’affiche d’une série, ce qui marquera sa première expérience dans le domaine. Intitulée Tulsa King (anciennement Kansas City), celle-ci a un sacré potentiel si l’on énumère son équipe créative puisque outre le comédien, qui officiera également en tant que producteur avec son camarade de chez Balboa Productions Braden Aftergood, nous retrouverons le tandem Taylor Sheridan/Terence Winter, qui ont fait leur preuves dans l’univers de la petite lucarne. Si nous connaissons son travail de scénariste sur des œuvres telles que Sicario, Comancheria ou encore Wind River – qu’il a réalisé – Sheridan écrit également pour la télévision et nous lui devons Yellowstone, porté par Kevin Costner, qui fait les belles heures de Paramount Network depuis 2018. Pour sa part, Terence Winter a été l’un des auteurs clés des Sopranos et la tête pensante de Broadwalk Empire ainsi que de Vinyl. Si le premier se contentera du poste du producteur exécutif sur ce projet via 101 Studios, le second sera le showrunner du show. En clair, nous avons du beau monde devant et derrière la caméra, ce qui peut s’avérer prometteur.

Teaser #1

Teaser #2

Développée pour la plateforme Paramount +, Tulsa King est une série dramatique centrée sur le milieu de la mafia italienne. Stallone y incarnera Sal, une figure de la pègre new-yorkaise, se retrouvant dans l’obligation de délocaliser ses activités et débarquant malgré lui dans le Missouri. Ce déménagement fortuit en plein milieu du Midwest, va amener notre gangster a devoir trouver le moyen de réimplanter sa famille mafieuse en plein cœur de Kansas City, une ville moderne mais qui a su rester authentique. Un microcosme où Sal va rencontrer des personnages sans méfiance, qui vont le suivre dans ses combines douteuses pour imposer sa loi.

En plus de cette série, dont la diffusion débutera le 13 novembre, nous pourrons prochainement retrouver Sylvester Stallone dans le quatrième opus d’Expendables – centré cette fois sur la personnage de Christmas (campé par Jason Statham) – ainsi que dans Samaritan, où il incarnera un super-héros censé avoir disparu après un événement tragique. Toujours dans le domaine héroïque, notons la sortie en 2023 du troisième volet des Gardiens De La Galaxie – où notre acteur tiendra cette fois un rôle qui ne sera plus de l’ordre du caméo. Un planning chargé qui aura de quoi satisfaire ses fans.

Paramount +