Passée une quinzaine d’années à s’intéresser à la condition humaine via des documentaires de société tels que Les Sénégalaises et la Sénégauloise, La Mort de Danton ou encore Vers la tendresse – qui remporta le César du meilleur court-métrage – la réalisatrice Alice Diop donne un nouvel élan à sa carrière en passant au long-métrage avec Saint Omer. Un premier essai pour le moins remarqué, abordant un fait-divers sensible, comme en témoigne sa bande annonce.

Difficile de ne pas avoir entendu de Saint Omer ces derniers mois, ce passage derrière la caméra d’Alice Diop mettant tout le monde d’accord au gré de sa présentation devant ses pairs et le grand public. Avant d’arriver dans les salles obscures, sa sortie est prévu pour le 23 novembre, ce drame nous plongeant au coeur d’une cour d’assisses pour y suivre un procès pour infanticide aura su faire sensation. Notamment récompensé du Lion d’Or à la dernière Mostra de Venise, le long-métrage a été choisi pour représenter la France aux Oscars, signe d’un véritable engouement pour le sujet abordé par la cinéaste, diplômée en sociologie visuelle, la maternité.

S’inspirant d’un histoire vraie, Saint Omer suit – par le biais d’une jeune romancière – le procès d’une femme accusée d’avoir tué son enfant de quinze mois en l’abandonnant sur une plage avant la montée de la marée. De ce jugement, va progressivement se tisser une réflexion sur la notion d’être mère pour Rama, elle-même enceinte alors qu’elle scrute les délibérés et écoute le témoignage de l’accusée, qui ébranle ses certitudes.

Porté par Kayije Kagame et Guslagie Malanda, ce premier film est d’ores et déjà considéré comme l’un des grands rendez-vous de cet automne, le tact d’Alice Diop pour aborder des thématiques politiques et sociétales devant permettre à Saint Omer de toucher tous les publics.

Synopsis :

Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement.