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[Critique] Les Meilleures Intentions, chronique d’une séparation

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Pour son premier long-métrage, la scénariste et réalisatrice colombienne Anna García Blaya s’inspire de sa propre expérience et s’entoure d’une distribution composée de Sebastián Arzeno, Jazmin Stuart, Amanda Minujín, pour nous plonger dans le quotidien d’une famille divorcée dans le Buenos Aires des années 90…

Avec Les Meilleures Intentions, Ana García Blaya s’inspire de sa propre expérience pour nous livrer un drame familial tout en sensibilité, qui traite avec douceur de la séparation.

Le scénario de l’oeuvre, qui a permis à la réalisatrice de remporter le concours du premier long-métrage de l’Institut National du Cinéma et des Arts Audiovisuels dans son pays, respire les bons sentiments et si la forme est on ne peut plus classique, on s’attache facilement à cette famille (dés)unie, que l’on suit à travers une série de séquences de la vie quotidienne pour une chronique sincère sur les liens sacrés du sang et sur les conséquences d’une séparation sur l’équilibre de chacun.

Ce qui fonctionne dans Les Meilleures Intentions est la chaleur humaine qui découle du parcours de cette fratrie, Ana García Blaya nous mettant face à des situations respirant le vécu et s’efforçant de dresser un portrait toutes en nuances de la cellule familiale. Ainsi, via les gardes alternées, se dessinent les relations entre enfants et parents, avec un père plutôt fantasque, à la vie plutôt dissolue et à l’opposé une mère responsable, qui a su avancer et se sent désormais prête à une nouvelle étape : prendre un nouveau départ avec son compagnon et déménager au Paraguay.

Face à l’inéluctable éloignement à venir, la scénariste/réalisatrice ne cherche pas à trouver des coupables et des victimes, traitant de ce sujet avec maturité, mettant avant tout l’amour au cœur des enjeux. D’ailleurs, cette sentimentalité, diffusée avec parcimonie et privilégiant la bienveillance, est ce qui fait le charme du long-métrage, un effet renforcé par le traitement de cette thématique de la scission à hauteur d’enfant. Le regard d’Amanda, la fille aînée de cette petite famille, qui se voit tiraillée par ses propres envies et le bon choix à faire pour son avenir est la pièce centrale de cette première réalisation, la jeune Amanda Minujín illuminant la pellicule avec sa bonhommie et transmettant à son personnage une force de caractère, qui en fait le pilier de cette étude de la cellule familiale.

Quant à la mise en scène d’Ana García Blaya, celle-ci est emprunte de nostalgie, son style naturaliste idéalisant cette époque révolue. Signe de ce passé magnifié, outre la photographie lumineuse, les passages en 4/3, filmés en qualité VHS, témoignant d’instants figés où le bonheur et la simplicité étaient les maîtres mots. Une réalisation soignée pour un premier long-métrage empli de tendresse.

© Epicentre Films