Depuis sa création il y a de cela une décennie, le DC Extended Universe aura suivi un parcours chaotique aussi bien devant que derrière la caméra, la stratégie de Warner Bros. pour concurrencer Marvel Studios ayant été plus d’une fois mise à mal. En dépit de ses efforts pour répéter la formule qui fait le succès de la Maison des Idées, la compagnie a enchaîné les déconvenues, voulant aller plus vite que la musique. L’exemple le plus concret reste Justice League, qui se voulait un choc des titans mais devint le symbole d’une franchise malade à la suite d’innombrables problèmes côté coulisses. Le point de départ d’une plongée en eaux troubles, la Distinguée Concurrence ne sachant plus vers quelle direction nager.

Plusieurs lignes directrices se sont alors télescopées, la timeline principale du DCEU se conjuguant avec des projets originaux, Shazam!Birds Of Prey ou encore The Suicide Squad devant composer avec Joker ou The Batman qui, pour la petite histoire, les ont totalement éclipsés – les ouvrages de Todd Phillips et Matt Reeves dépassant les espérances de la major. Mais alors que Black Adam de Jaume Collet-Serra devait ouvrir la voie à un nouveau chapitre de cet univers interconnectée, le récent rachat de Warner Bros. par Discovery a bouleversé l’ordre établi. Une fois de plus. Installé au sommet de cette immense pyramide, la grand manitou David Zaslav a mis en marche de grandes manœuvres, restructurant la société de fond en comble. Une entreprise colossale, qui a notamment mené à la création de DC Studios, une division se consacrant exclusivement aux productions du DC Extended Universe, avec l’idée de (re)partir sur des bases solides et proposer une réelle continuité entre films et séries, à l’image du MCU.

Une tâche confiée à James Gunn et Peter Safran, nommés présidents de la succursale, qui ont planché ces derniers mois sur un plan devant définir les dix prochaines années de la mythologie DC à la fois sur le petit et le grand écran. Un projet d’envergure, qui s’accompagnait de craintes de la part du public, des zones d’ombres régnant quant à l’avenir de ce que l’on appelle communément le SnyderVerse, dont les éléments sont encore exploités. Si nous savions que The Flash, attendu pour cet été, allait se servir du Flashpoint pour modifier en profondeur la timeline actuelle, trop peu de détails avaient filtré quant à ce simili-reboot, à l’exception de l’annonce du départ de Henry Cavill et de l’annulation de Wonder Woman 3. Un flou artistique qui s’éclaircit aujourd’hui, alors que les deux présidents de DC Studios ont officiellement présenté une partie de leur feuille de route.

Si le MCU a ses Phases, le DCU aura ses chapitres, le premier se nommant Gods and Monsters et s’appliquant à poser les pierres d’un édifice se voulant dur comme l’acier. L’ambition du tandem Gunn/Safran se veut de proposer deux films et deux séries par an. D’ailleurs concernant les longs-métrages qui composeront cette remise à zéro, les choses sérieuses commenceront avec Superman : Legacy, dont l’envol sera prévu le 11 juillet 2025 dans les salles obscures américaines. Scénarisé par James Gunn lui-même, cette version ne sera pas une énième origin-story, la volonté de l’équipe créative étant de s’intéresser à un Superman déjà actif, cherchant encore ses marques entre son éducation terrienne et héritage kryptonien. Par la suite, les spectateurs seront introduits à de nouveaux personnages, à savoir les membres de The Authority, un groupe de justiciers surhumains (incluant Apollo, Midnighter, le Docteur, Swift, Jack Hawksmoor et Jenny Sparks pour les connaisseurs), voyageant à travers les dimensions afin d’éradiquer les menaces sortant de l’ordinaire.

Figure iconique de l’écurie, Batman aura également le droit à une aventure solo, qui prendra forme avec l’adaptation de The Brave and The Bold, un célèbre run dans le monde des comics (que l’on doit à Grant Morrison) qui a introduit Damian Wayne, le fils de Bruce issu de sa relation avec Talia Al Ghul – qui suivra par la suite son géniteur sous le costume de Robin. De quoi partir vers un terrain encore vierge au cinéma avec la formation de ce duo père/fils pour le moins explosif, l’adolescent ayant été élevé par la Ligue des Assassins, rien que ça. Autre retour annoncé, celui de Kara Zor-El. Après plus de quatre décennies loin du septième art, Supergirl sera de nouveau en haut de l’affiche avec Supergirl : Woman of Tomorrow qui, comme l’indique son titre, s’inspirera pour sa part du comic-book d’Evely Bilquis et Tom King, avec une héroïne en pleine quête existentielle tandis que son chemin croise celui d’une extra-terrestre assoiffée de vengeance. Enfin, le dernier long-métrage de cette première salve sera Swamp Thing, qui sera l’occasion de basculer vers le genre horrifique en mettant à l’honneur la Créature du Marais.

Dans le domaine télévisuel, Gods and Monsters débutera avec une série d’animation, Creature Commandos, qui vient d’entrer en production. Composée de sept épisodes, écrits par James Gunn, celle-ci nous immergera en pleine Seconde Guerre Mondiale et suivra une escouade pour le moins monstrueuse chargée d’éliminer les Nazis, réunissant Rick Flag Sr., Nina Mazursky, Doctor Phosphorus, Eric Frankenstein, la Fiancée de Frankenstein, G.I. Robot ainsi que Weasel – un protagoniste atypique qui a fait une courte apparition dans The Suicide Squad. En parlant de ce film, notons que les wagons se raccrocheront un minimum avec le SnyderVerse puisque Waller un show consacré à Amanda Waller va voir le jour, ce qui lui permettra de prendre le devant de la scène après être restée en retrait dans les deux opus de Suicide Squad et son spin-off Peacemaker. Chapeautée par Christal Henry, cette création originale verra Viola Davis reprendre ce rôle qu’elle tient maintenant depuis 2016 et pourra compter sur la présence acteurs issus de la série de James Gunn, leur storyline étant liée.

Si nous pensions qu’il passerait à la trappe avec tout ce remue-ménage en interne, le projet Green Lantern développée par Greg Berlanti (à qui l’on doit l’Arrowverse sur The CW) est toujours d’actualité. S’intitulant Lanterns, cette adaptation a été repensée, le space-opera laissant sa place à une intrigue policière “à la True Detective” se déroulant sur Terre, une affaire réunissant Hal Jordan et John Stewart – qui sèmera les graines d’une grande intrigue se partageant entre télévision et cinéma selon les présidents de DC Studios. De quoi confirmer cette volonté de connexion entre les différentes œuvres du DCU, ce qui est un bon point. Pour l’aider dans cette mission Gunn a fait appel à un pool de scénaristes, incluant Drew Goddard, Jeremy Slater, Christina Hobson, Christal Henry et Tom King.

Si pour le moment, Wonder Woman n’est plus de la partie, sa mythologie n’est pas oubliée, la preuve avec Paradise Lost, série épique qui mettra en lumière l’île de Themyscira et racontera les origines de son peuple, les Amazones. Et pour terminer sur ce chapitre inaugural, la cinquième et dernière série officialisée à ce stade du développement du DC Universe est Booster Gold, qui se chargera de présenter le super-héros éponyme venu du XXVe siècle pour réaliser des exploits dans le présent en utilisant la technologie futuriste d’un certain Brainiac 5. Voilà pour les premiers détails de ce nouveau chapitre, attendu au tournant par le public et l’industrie. En ce qui concerne les longs-métrages parallèles, qui entrent désormais dans la case DC Elseworlds, signalons qu’en plus de Joker : Folie à Deux, programmée pour 2024, la suite de The Batman de Matt Reeves – portée par Robert Pattison – vient d’être actée, sa sortie étant prévue pour le 11 octobre 2025 outre-Atlantique.

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