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Indissociable de l’inénarrable Leslie Nielsen, impayable dans la peau de l’inspecteur Frank Drebin, la franchise Naked Gun, connue en France sous le titre Y a t-il un flic…?, choisi pour faire un clin d’œil à d’autres productions du trio Zucker/Abahams/Zucker, devrait ressortir du placard dans laquelle elle est enfermée depuis près de trente ans, pour refaire des siennes sur le grand écran – où elle a su s’épanouir avec succès.

Les plus fidèles adeptes des parodies estampillés ZAZ s’en rappellent, les pitreries du pire flic de la culture populaire (et de ses maladroits collègues) ont débuté à la télévision dans Police Squad, série comblant la grille des programmes d’ABC au printemps 1982 et disparaissant aussi vite qu’elle était apparue, après six petits épisodes. Malgré une annulation rapide de la part du network, la popularité grandissante de l’équipe responsable de Kentucky Fried Chicken et Y a t-il un pilote dans l’avion ? a permis au show de rester dans les mémoires des amateurs de comédies absurdes. Auréolé d’un statut culte, cette courte parenthèse enchantée a su se réinventer quelques années plus tard au cinéma, les frères Zucker et Jim Abrahams laissant Leslie Nielsen exploiter son potentiel devant un plus large public. Ce qui nous amène à Y a t-il un flic pour sauver la reine ?, première infiltration de Drebin dans le milieu du septième art, avec pertes et fracas. Sorti en 1988, cette adaptation est synonyme de réussite, les royales bêtises de notre as de la gaffe trouvant un écho favorables de la part des spectateurs.

De ce galop d’essai, qui n’a pas eu a rougir de son box office (78,7M$ sur le sol américain) naquit la saga Naked Gun, qui s’agrémenta de deux opus supplémentaires intitulés Y a-t-il un flic pour sauver le président ? et Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? respectivement produits en 1991 puis 1994. Deux enquêtes décalées qui permirent à son acteur principal de laisser libre cours à son talent, avec un sens aigu du second degré. Si ces suites ont également récolté un bon paquet de billets verts – amassant respectivement 86,9M$ et 51,1M$ – nos trublions ont préféré conclure la carrière de Frank Drebin sur une affaire qui roule. En France, certains pensent que l’histoire ne s’est pas arrêtée là, une traduction faisant croire à tort que le désastreux Y a-t-il un flic pour sauver l’humanité ? est à inclure dans la mythologie – ce n’est pas le cas. La trilogie se suffisait a elle-même et il n’y avait aucunement besoin de rempiler.

Mais comme nous le savons bien, dans l’industrie cinématographique, il ne faut jamais dire jamais. Si Leslie Nielsen nous a quitté et les ZAZ font partie du passé, des producteurs ont malgré tout eu l’idée de remettre une pièce dans le jukebox, sans que cela ne se concrétise. Dernière tentative en date, celle de Seth McFarlane (Les Griffin, Ted), qui voulait voir Liam Neeson reprendre le flambeau dans le rôle de l’inspecteur gaffeur. Un projet n’ayant pas abouti, mais dont les bases ont intéressé Paramount Pictures, comme le révèle le site américain Deadline. Les affaires vont donc reprendre du côté de la police de Los Angeles, pour le meilleur et pour le pire, le feu vert ayant été donné pour un quatrième volet qui, à première vue, ne sera pas un reboot. L’esprit de Drebin continuera à hanter les couloirs du commissariat, l’ambition du studio étant de s’intéresser à la trajectoire du fils de l’inénarrable inspecteur – qui n’aura rien à envier à son père.

Et pour l’incarner, nul autre que l’interprète de Qui Gon Jinn et Bryan Mills, qui va pouvoir s’amuser de son image de dur à cuire, le comédien ayant passé ces dernières années à enchaîner les actioner à une cadence d’enfer. McFarlane ne figurant plus qu’au poste de producteur, la réalisation de ce prochain Y a t-il un flic…? vient d’être confiée à Akiva Schaffer. Membre de la formation The Lonely Island, l’humoriste a réussi son passage derrière la caméra avec Hot Rod, Popstar: Never Stop Never Stopping ainsi que Tic et Tac, les rangers du risque. D’ailleurs, ce sont les scénaristes du film d’animation, Dan Gregor and Doug Mand, qui officieront à l’écriture de ce nouveau Naked Gun. Il n’y a désormais plus qu’à prendre notre mal en patience pour voir ce que va donner cette reprise de service, aussi attendue que crainte par les fans de ce cher Frank.