Alors que son adaptation live de Pinocchio est attendue pour l’automne sur la plateforme Disney +, Robert Zemeckis vogue déjà vers de nouveaux horizons, ayant trouvé le sujet de sa prochaine réalisation, qui prolonge son aventure dans le domaine de la littérature après cette réappropriation du classique du studio aux grandes oreilles ainsi que sa relecture de Sacrées Sorcières de Roald Dahl – sortie malheureusement dans une relative indifférence en 2020 à cause de la pandémie de COVID-19, qui a tout simplement empêché son exploitation en salles (celle-ci ayant été directement disponible en streaming outre-Atlantique et en vidéo en France).

Le cinéaste a ainsi jeté son dévolu sur Here (Ici en version française), roman graphique de l’auteur et dessinateur Richard McGuire, dont le travail devrait parler aux lecteurs de journaux et autres quotidiens sachant que bon nombre de ses illustrations sont parues dans les pages du New York Times ou Le Monde. A l’origine une série de six planches, publiées en 1989 dans la revue américaine RAW – spécialisée dans la bande-dessinée – cet ouvrage peu banal a été enrichi par l’artiste lui-même, qui s’est attelé à la confection d’un album entier en 2014 composé de trois cent pages. Quelle est l’histoire au cœur de ce récit fleuve ? La vie, tout simplement. En effet, McGuire a eu l’excellente idée de se concentrer sur une unité de lieu, en l’occurrence un salon, et de poser son regard sur les différents locataires y logeant à travers les décennies. Le tout pour un expérience poétique, bénéficiant d’une composition raffinée, l’épreuve du temps servant de moteur à une intrigue où les destins s’entrecroisent, le poids des années et les évolutions inhérentes aux époques traversées.

Un exemple de la narration de Here
© Gallimard

Peu de dialogues, beaucoup de mise en scène, ce qui a probablement dû attirer la curiosité de Robert Zemeckis, toujours prompt à l’expérimentation, ce que son éclectique filmographie confirme avec notamment Qui Veut La Peau De Roger Rabbit, qui mélangeait habilement animation et prises de vues réelles ou encore le quatuor Le Pole Express, La Légende de Beowulf, Le Drôle de Noël de Scrooge et Bienvenue à Marwen – témoins de son exploration de la performance capture, technique qu’il a aidé à populariser. Pour l’aider dans cette entreprise, le réalisateur s’est associé à quelques têtes connues et non des moindres, recréant l’équipe gagnante de Forrest Gump devant et derrière la caméra. Au scénario de Here, nous y retrouvons donc Eric Roth tandis que côté casting, Robin Wright sera accompagnée de Tom Hanks – marquant de ce fait la quatrième collaboration entre l’acteur et Zemeckis.

Croyant dur comme fer au potentiel de cette adaptation, Miramax et Sony Pictures n’ont pas tardé à sortir le chéquier pour que celle-ci se concrétise. Sa sortie est d’ailleurs planifiée pour 2023 en salles, comme l’indique le site Deadline, avec en vue la future saison des prix. Avant cela, le projet sera présenté au Marché du Film à Cannes, où il devrait suscité la curiosité des acheteurs et distributeurs.

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