[Critique] Light Of My Life, instinct de survie

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Dix ans après avoir mis en scène le mockumentaire I’m Still Here, Casey Affleck est de retour derrière la caméra pour Light Of My Life, film dramatique dans lequel il partage l’affiche avec Anna Pniowsky et Elisabeth Moss, nous plongeant dans un monde post-apocalyptique où la population féminine a été éradiquée…

Pour sa deuxième réalisation, Casey Affleck nous livre un thriller survivaliste où l’intime prime sur la violence pour un résultat sobre mais efficace.

Si Light Of My Life ne fait pas souffler un vent frais sur le genre post-apocalyptique, se voulant à mi-chemin entre La Route et Les Fils De L’Homme, deux excellents références soit-dit en passant, le long-métrage trouve sa force dans sa propension à se concentrer avant tout sur l’amour filial d’un père et de sa fille. Cette relation est le coeur du film, la fuite en avant de notre tandem étant le moteur de l’intrigue puisque la jeune Rag et son paternel déambulent dans un monde où la gente féminine est en voie de disparition, une situation les mettant en danger permanent.

C’est dans ce contexte que nous suivons nos deux protagonistes, cibles des convoitises de l’homme, véritable prédateur de cet univers terne et désolé, une thématique qui a une aura particulière étant donné les problèmes personnels de Casey Affleck (accusations de harcèlement sexuel), rendant cette oeuvre pour le moins ambiguë, le doute planant sur un éventuel mea-culpa orchestré de toutes pièces. L’atmosphère étrange et pesante instaurée est d’ailleurs l’un des ingrédients faisant le sel de Light Of My Life, distillant un parfum de paranoïa par le biais de ce road-trip tendu, où il ne faut faire confiance à personne et ne compter que sur soi.

Protéger sa fille à tout prix, telle est la mission du père de famille incarné avec force et vigueur par Affleck, qui doit élever cette dernière à la dure dans un environnement hostile. Entre moments de contemplation et de tension, cette quête pour la survie captive grâce à ces liens mis en avant, la relation filiale développée fonctionnant grâce à l’écriture soignée et à la performance de la jeune Anna Pniowsky, la révélation du long-métrage, qui tient la dragée haute à ses camarades et irradie l’écran pour son premier grand rôle, sa partition de fille courage ne manquant pas de panache. En parlant de la distribution, saluons également la présence rassurante d’Elisabeth Moss, dont la présence sporadique suffit à insuffler une dose de bienveillance bienvenue dans ce sombre macrocosme.

Si le scénario tient la route, la réalisation apathique de Casey Affleck pourra en dérouter plus d’un, ce dernier privilégiant les plans fixes, un effet de style permettant de se concentrer sur le jeu d’acteurs et la mise en place d’une ambiance austère. Ce choix de mise en scène, d’une grande sobriété, a également pour but de jouer sur les attentes des uns et des autres, laissant les séquences se dérouler pour mieux créer une attente quant à la suite des événements, pouvant partir dans une excès de violence à tout moment, ce qui est effectivement le cas lors de la dernière partie du métrage. Saluons la photographie naturaliste d’Adam Arkapaw, qui apporte un charme non négligeable à l’ensemble, ainsi que la bande originale de Daniel Hart, qui aident à nous immerger dans cette odyssée hors du commun. 

Porteur d’un message féministe, Light Of My Life est un survival âpre et solennel donnant la part belle à ses comédiens, à savoir Casey Affleck et Anna Pniowsky, dont l’alchimie procure l’un des atouts phares du long-métrage qui, s’il reste ambigu dans sa démarche et n’apporte pas de renouveau au genre, est un thriller post-apocalyptique solide et sensible.

© Condor Distribution

6 réflexions sur « [Critique] Light Of My Life, instinct de survie »

  1. Ping : Light of My Life, Casey Affleck – Pamolico

  2. Fab!en – Blogueur culture, cinéphile, fan de POP.
    Fab!en

    J’ai vu la BA la semaine dernière en allant voir « The Climb » et je suis curieux de voir ce film. Ta critique a d’ailleurs confirmé mon envie d’y aller.

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