Six ans après s’être fait repérer avec son court-métrage Matriarche, le scénariste et réalisateur Guillaume Pierret s’attelle à son premier long, Balle Perdue, qui comprend au casting Alban Lenoir, Ramzy Bedia, Stéfi Celma, Nicolas Duvauchelle, Pascale Arbillot, Rod Paradot et nous fait suivre un génie de la mécanique se rachetant une conduite en collaborant avec une unité de police spécialisée dans le go-fast. Une seconde chance qui va être mise en péril…

Avec Balle Perdue, Guillaume Pierret nous embarque tambour battant dans une course effrénée, pour un actioner made in France qui apporte un véritable vent de fraîcheur au genre.

Le scénario du film, écrit par le réalisateur et adapté à l’écran avec l’aide de Kamel Guemra et Alban Lenoir, fonctionne comme un moteur diesel, mettant un peu de temps à démarrer avant d’accélérer et mettre la gomme. En effet les vingt premières minutes, destinées à la mise en place des principaux éléments de l’intrigue, plantent le décor et piétine quelque peu en essayant de raconter un maximum en un temps limité. Une fois le parcours de Lino présenté et sa collaboration avec la police établie, le long-métrage peut mettre le pied au plancher, ce que cette plongée dans le monde du go-fast permet et d’une détonation, le rythme s’accélère pour plonger notre anti-héros dans un chaos ambiant.

Dès que Balle Perdue se transforme en chasse à l’homme, tout s’enchaîne pied au plancher avec un complot à déjouer et un nom à laver. Si quelques ficelles scénaristiques sont facilement visibles, le spectacle proposé n’en reste pas moins généreux et l’on suit avec attention les péripéties de Lino, qui se démène comme un diable pour prouver qu’il est la victime d’un piège redoutable. Seul contre tous, ce dernier va s’évertuer à se sortir de cette situation inextricable et les moments de bravoure vont se succéder entre séquences survoltées et (littéralement) enflammées, les coups de poings et de volant s’effectuant à un rythme effréné, pour un résultat brut de décoffrage.

En plus d’avoir participé au travail d’écriture, Alban Lenoir porte le film sur ses épaules et donne de sa personne, trouvant avec le rôle de cet as de la mécanique au grand cœur, un écrin de choix. L’acteur est sur tous les fronts, offrant une partition physique qui vaut le détour, sa partition étant l’un des points positifs de ce métrage. Face à lui, Stéfi Celma se démarque et tient tête à son camarade de jeu avec une prestation solide dans la peau de cette flic implacable tandis que Nicolas Duvauchelle incarne avec intensité une tête brûlée imprévisible. Ramzy Bedia, Pascale Arbillot, Rod Paradot et Sébastien Lalanne ne sont pas en reste, complétant ce très bon casting où tous se sentent impliqués.

La véritable force de Balle Perdue réside dans la réalisation de Guillaume Pierret, qui sait s’y prendre pour nous concocter un film d’action, maîtrisant sa mise en scène en lui insufflant une énergie folle. En témoigne les scènes de courses-poursuites émaillant le long-métrage ou encore la séquence-clé dans le commissariat, qui se démarque par le soin porté à la chorégraphie des combats. Nous ressentons la passion de Pierret pour les séries B est cela transparaît à l’écran où le divertissement est présent du début à la fin.

Avec Balle Perdue, Guillaume Pierret livre un premier long-métrage rutilant qui se laisse regarder sans déplaisir, son but numéro un, divertir, étant accompli avec générosité. Porté par un Alban Lenoir redoutable, cet actioner français offre un spectacle efficace et satisfaisant.

Balle_Perdue
© Netflix

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