Pour Tyler Rake, son premier long-métrage en tant que réalisateur, Sam Hargrave s’entoure de Chris Hemsworth, Golshifteh Farahani, Rudhraksh Jaiswal, Randeep Hooda ou encore David Harbour et nous entraîne dans les rues de Dacca aux côtés d’une équipe de mercenaires, pour suivre une mission pour le moins compliquée…

Avec Tyler Rake, Sam Hargrave propose un actioner bourrin mené tambour battant pour un premier long-métrage qui se démarque plus par sa réalisation que son scénario.

Celui-ci, écrit par Joe Russo (la team Marvel Studios est présente aussi bien devant que derrière la caméra), se contente d’une intrigue classique pour un film d’action, se centrant sur une mission dangereuse qui, sur le papier, ne peut que dégénérer. Nous voici introduit à un anti-héros nommé Tyler Rake, mercenaire voyant son équipe engagé par un caïd de la drogue bangladais pour sauver son fils venant d’être enlevé, de quoi rappeler les grandes heures du genre durant les années 80.

Sauf qu’en se contentant de la trame attendue, stéréotypes à la clé, l’intrigue patine et s’étire trop pour pleinement convaincre. Entre un personnage principal mutique et tourmenté, faisant plus parler ses poings que ses émotions, trouvant le chemin de la rédemption en protégeant l’enfant qu’il doit être exfiltré, la solitude de ce tandem qui va apprendre à s’apprivoiser sans oublier salve d’ennemis surgissant de partout pour maintenir l’intérêt et proposer quelques retournements de situations, Tyler Rake pâtit de l’écriture de Joe Russo.

Heureusement, Chris Hemsworth se démène comme un lion pour nous faire croire en cette exfiltration survitaminée, l’acteur portant le film sur ses épaules, donnant de sa personne au niveau des cascades et assurant le spectacle, aux côtés de Randeep Hooda qui ne démérite pas en proposant également une partition musclée. Au niveau des déceptions, on aurait aimé avoir une présence plus importante de Golshifteh Farahani, qui se montre là aussi badass, lance-roquettes à la main et des seconds rôles un peu plus crédibles, surtout du côté ennemis.

La principale qualité de Tyler Rake réside dans sa réalisation, Sam Hargrave mettant à profit son expérience de coordinateur de cascades pour donner de l’impulsion à son long-métrage et ainsi nous plonger au coeur de l’action, nous faisant oublier les faiblesses du scénario. En privilégiant les plans séquences et en braquant sa caméra au plus près de ses acteurs, le réalisateur parvient à nous propulser dans cette mission périlleuse en ne sortant que très rarement du cercle infernal dans lequel se trouve ses protagonistes, un point de vue immersif faisant du spectateur un membre de cette expédition.

La chorégraphie des combats et le sens du rythme imposé par Hargrave atteint son apogée lors que la séquence d’exfiltration pour le moins compliquée dans les rues bondées de Dacca, entre poursuites en voitures, affrontements dans les couloirs d’un bâtiment ou encore explosions, où tous les coups sont permis pour ce sortir du guêpier dans lequel notre mercenaire s’est fourré. Ce sentiment d’urgence créé fonctionne et le divertissement est au rendez-vous lorsqu’il faut faire parler la poudre et les poings. Si nous ne sommes pas encore au niveau de Gareth Evans ou Chad Stahelski, Sam Hargrave montre qu’il a du potentiel.

Rien de neuf sous le soleil avec Tyler Rake, qui ne sort pas du lot la faute à un scénario inconsistant mais qui parvient à divertir grâce à l’énergie de son réalisateur, Sam Hargrave, qui met du cœur à l’ouvrage en terme d’action, nous immergeant avec force en plein chaos, et à l’implication de Chris Hemsworth, trouvant là un rôle de dur à cuire taillé sur mesure. 

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