[Critique] Bloodshot, la vengeance dans la peau (et dans les nanites)

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Pour son premier long-métrage le réalisateur Dave Wilson, qui a précédemment travaillé dans le monde des jeux-vidéos (Mass Effect 2Halo WarsStar Wars : The Old Republic), nous emmène dans un monde où les super-soldats sont une réalité avec Bloodshot, adaptation du comics éponyme créé par Kevin VanHook, Don Perlin et Bob Layton pour la maison d’édition Valiant Comics, comprenant au casting Vin Diesel, Eiza González, Guy Pearce, Sam Heughan, Talulah Riley et Lamorne Morris.

Pour sa première incursion cinématographique, Dave Wilson tente de sauver les meubles en s’appliquant sur une réalisation dynamique, qui pourrait gommer la faiblesse d’un scénario convenu et d’acteurs peu impliqués sauf que ce n’est malheureusement pas le cas.

N’apportant rien de neuf au genre super-héroïque, Bloodshot est un long-métrage qui est clairement en retard sur son époque, tant nous avons l’impression d’assister à une production datant du début des années 2000. Alors que l’intention de développer sur grand écran l’univers Valiant Comics était louable, étant un matériau avec du potentiel, cette adaptation de l’oeuvre de Kevin VanHook, Don Perlin et Bob Layton en fait un point de départ fragile, qui annihile tout espoir de voir une possible expansion.

Le scénario du film, co-écrit par Jeff Wadlow et Eric Heisserer, nous embarque dans une intrigue mêlant action et espionnage pour une machination centrée autour du personnage de Ray Garrison, un ancien soldat revenu à la vie grâce aux nouvelles technologies de l’entreprise RST Corporations, dirigée par le mystérieux Emil Harting. Amnésique, notre héros bourré aux nanites, lui permettant ainsi de se régénérer et de voir sa force décuplée, va rapidement partir bille en tête dans une quête de vengeance, bien décidé à utiliser ses nouvelles aptitudes pour semer la mort.

Voulant se la jouer en mode La Vengeance Dans La Peau, Bloodshot veut se montrer plus complexe qu’il n’y paraît. Hélas, si les scénaristes essayent de nous manipuler et de multiplier les retournements de situations, ceux-ci sont prévisibles et, au contraire de Garrison, nous sentons rapidement que l’environnement présenté, en l’occurrence RST et ses membres, n’est qu’un écran de fumée. De ce manque de finesse dans les enjeux, s’ensuit un jeu de dupes entre les différents protagonistes qui ne tient pas sur la durée. Entre deux tueries, notre justicier ne se pose pas trop de questions mais heureusement pour lui d’autres le font à sa place, lui permettant de se consacrer à sa passion, coller des beignes et tout faire péter.

Le manque de charisme de Vin Diesel n’aide pas à croire à l’histoire de Ray Garrison, ce dernier se contentant du strict minimum niveau jeu, entre regard vide et manque d’expressions, essayant de palier ce problème flagrant en fronçant la plupart du temps les sourcils et en esquissant le temps d’une seconde un semblant de sourire en coin. Si la motivation de l’acteur quant à ce rôle n’est pas explicite à l’écran, heureusement pour lui la prépondérance de l’action est l’occasion de taper du poing et de faire sortir ses muscles, ce qu’il sait faire à merveille. Vraiment dommage de le voir s’enfermer depuis quelques temps dans de tels projets demandant si peu d’investissement de sa part.

Le reste de la distribution ne relève malheureusement pas le niveau, entre le cabotinage de Sam Heughan, Toby Kebbell et Lamorne Morris qui, de l’ennemi sans nuance au sidekick geek et bavard, ne proposent que des partitions peu inspirées. Si son implication dans ce film ne transpire pas à l’écran, Guy Pearce s’en sort tout de même mieux que ses camarades dans la peau de Emil Harting, ce grand patron aux motivations troubles. Pour trouver un semblant de jeu, il faut se tourner du côté d’Eiza González, qui campe une ex-soldat travaillant pour RST, qui parvient à crédibiliser les dilemmes moraux qui assaillent son personnage.

Quant à la réalisation de Dave Wilson, ce dernier met du coeur à l’ouvrage et veut bien faire pour son passage derrière l’écran, proposant quelques séquences survitaminées en terme d’action, comme la scène du tunnel où notre héros nous dévoile son potentiel. Sauf qu’entre une utilisation à outrance de ralentis et un dernier acte qui souffre d’effets spéciaux datés, qui piquent parfois aux yeux, particulièrement le passage impliquant des ascenseurs et une chute libre.

Avec Bloodshot, Dave Wilson se démène comme il peut pour sauver du naufrage sa première réalisation sauf que ce dernier n’est pas aidé entre un scénario de série B ne rendant pas hommage aux comics qu’il adapte et des acteurs peu investis, ne croyant pas à ce qu’il se passe devant eux. Si quelques scènes font leur effet, nous sommes tout de même en présence d’un actioner aux relents nanardesques, qui se regarde au second degré lors d’une soirée entre amis. L’empreinte de Bloodshot ne marquera pas le genre super-héroïque, loin de là.

2 réflexions sur « [Critique] Bloodshot, la vengeance dans la peau (et dans les nanites) »

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  2. annabellewentz – Que dire à mon propos? Disons que j'ai divers centres d'intérêts. J'aime tout genre de musique mais j'ai tout de même une préférence pour le hard rock et le pop punk (Cc l'emo de 2007 ayant eu un skyblog sur Pete Wentz). J'aime voyager, me promener quand le temps le permet, prendre des photos avec mon vieux téléphone (que je ne veux pas changer même si des fois il est lourd). J'aime aussi cuisiner, m'occuper des animaux, j'aime aussi parler de tout.
    annabellewentz

    A reblogué ceci sur sarotte.

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