En Février 2015, suite à un accord entre Marvel Studios et Sony, le personnage de Spider-Man a rejoint l’Univers Cinématographique Marvel. Introduit dans Captain America : Civile War, le super-héros arachnéen a depuis tisser sa toile en solo dans Spider-Man : Homecoming et a pris part au combat face à Thanos dans Avengers : Infinity War. Les producteurs Amy Pascal, Avid Arad et Matt Tolmach, voulant profiter de la nouvelle direction donnée à L’Homme-Araignée ont décidé de créer un univers Spider-Man consacré à des protagonistes phares du comic-book mais sans la présence de notre cher Peter Parker, développé par Sony et en association avec Marvel mais non lié au MCU.

Cet univers nous est introduit avec Venom, réalisé par Ruben Fleischer (Bienvenue À Zombieland, Gangster Squad) avec Tom Hardy dans le rôle d’Eddy Brock, le journaliste bourru qui ne fera qu’un avec le symbiote éponyme, Michelle Williams et Riz Ahmed.

Le trio Amy Pascal, Avid Arad et Matt Tolmach a t’il retenu la leçon après avoir mis à mal leur franchise phare avec les deux volets de The Amazing Spider-Man, qui n’ont pas su conquérir le public (et plus particulièrement le second épisode) ? La réponse est malheureusement négative.

Lors d’une récente interview, Tom Hardy avait déclaré que ses scènes préférées dans le film étaient parmi les 40 minutes coupées au montage. On peut comprendre sa déception lorsque l’on voit le résultat final à l’écran.

Effectivement nous ressentons bien le charcutage opéré par Sony pour aseptiser le long-métrage et accéléré son rythme. Le scénario file à une vitesse folle et ne prend pas le temps de s’arrêter sur la psychologie des personnages ni-même sur les tenants de l’intrigue. De ce fait, on survole les principaux événements à savoir l’arrivée des symbiotes sur Terre et leurs réelles motivations pour notre planète ainsi que les expériences menées par la Life Foundation. Les coupures se font ressentir cruellement et la potentielle profondeur de Venom laisse place à de la comédie.

La cohabitation Eddy Brock/Venom nous met mal à l’aise pour Tom Hardy qui tente tant bien que mal de nous faire croire en son personnage de reporter casse-cou qui perd le contrôle de sa vie. Nous comprenons que Brock ne comprenne pas ce qui lui arrive mais vouloir axer sa relation avec le symbiote uniquement par le biais de l’humour est dommage. La gêne est souvent au rendez-vous même si quelques répliques peuvent faire sourire. Si vous cherchez un Venom un minimum effrayant, passez votre tour, il préfère se moquer d’Eddy quand il ne prend pas sa place.

Tom Hardy n’est même pas aidé par ses camarades puisque Michelle Williams, qui nous a habitué a de belles performances, a du mal à entrer dans son personnage et le scénario ne lui permet pas d’exploiter son potentiel tout comme celui de Riz Ahmed qui se contente d’incarner un méchant lambda, un scientifique froid et prêt à tout pour parvenir à ses fins mais il faudra attendre la fin du film pour le trouver un tant soit peu intéressant.

Ruben Fleischer tente de nous distiller une légère dose d’horreur avec sa réalisation, comme les passages avec les tests pratiqués dans les laboratoires de Life Foundation mais c’est le minimum syndical. On aurait pu croire que les scènes d’action rattraperaient le tout sauf qu’à part quelques plans lors de la course-poursuite en moto ainsi du premier face-à-face entre Venom et les forces de l’ordre, le reste est clairement confus avec une mention spéciale pour la bataille finale, illisible à l’écran à part lors d’un ralenti rappelant pages de comics. Trop peu pour nous contenter.

Avec un personnage emblématique comme Venom, Sony avait du matériel pour nous offrir un film plus sombre, plus violent que la plupart des longs-métrages du genre. Hélas, le studio a bâclé son spin-off en tailladant son scénario, quitte à le rendre limite incohérent et an lissant le plus possible le caractère coriace des symbiotes. Dans cette galère, les acteurs ne parviennent pas à relever le niveau. Si suite il y a, Sony a intérêt à revoir sa copie ! 

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