Pour la première fois depuis le lancement de la franchise sur grand écran en 1996, un réalisateur rempile après avoir mis en scène un épisode. Nous retrouvons donc derrière l’écran Christopher McQuarrie qui après Mission : Impossible – Rogue Nation coopère à nouveau avec Tom Cruise pour une nouvelle opération à haut-risque dans ce sixième volet intitulé Mission : Impossible – Fallout. Aux côtés de l’acteur incarnant Ethan Hunt nous retrouvons des têtes connues de la saga avec entre autres Ving Rhames, Rebecca Ferguson, Simon Pegg, Michelle Monaghan, Alec Baldwin ou encore Sean Harris. Parmi les petits nouveaux, Henry Cavill, Angela Bassett et Vanessa Kirby rejoignent les rangs de la saga pour cette mission aux enjeux cruciaux pour nos agents.

Avec Fallout, Christopher McQuarrie place le curseur à un niveau supérieur concernant l’action et nous livre des séquences dantesques où le spectacle est total avec un Tom Cruise qui dépasse encore une fois ses limites.

Le scénario de ce sixième épisode nous propulse dans une course effrénée où le rythme et les péripéties s’enchaînent sans réel temps mort. L’intrigue est aussi solide que dans le précédent volet, Rogue Nation et dans sa droite lignée avec des ramifications aux événements de ce dernier. D’ailleurs Fallout est l’opus qui prend le plus en compte l’univers Mission : Impossible développé depuis six long-métrages et multiplie les références directes aux anciennes opérations et mésaventures d’Ethan Hunt et ses proches. Nous assistons là à une sorte de compilation pour la franchise, pour mieux repartir sur de nouvelles bases dans le prochain film ? En tout cas cet aspect d’épopée, appuyé par l’apparition du livre d’Homère à l’écran dès le départ, qui touche à sa fin avec une apogée éprouvante est ce qui fait le charme de cet épisode.

Ce qui rend Ethan Hunt unique dans ce monde teinté de gris, à savoir son humanité, nous est mis en évidence à travers cette course contre la montre où il veut se racheter de son erreur, l’élément déclencheur du scénario. L’homme ne lâche rien et ne renonce jamais quitte à se mettre constamment en danger. Les retombées de cette mission ratée ne cesseront de venir hanter le personnage entre le retour d’un ennemi coriace et de son organisation le Syndicat. La présence de ses proches renforce également cet aspect touchant du personnage et eux aussi ne sont pas épargnés, participant activement à l’avancée de cet imbroglio. Ethan Hunt est en difficulté constante mais même accablé, il trouve la force nécessaire pour tenter de se sortir de situations inextricables.

Les retournements de situations sont prépondérantes dans cette nouvelle aventure et si on peut trouver qu’il y en a trop, rendant le déroulement trop dense, on peut également regretter que les scénaristes ne poussent pas encore plus son agent phare dans ses retranchements, comme il l’est suggéré plusieurs fois dans le film.

Tom Cruise continue de repousser ses limites et propose des cascades encore une fois impressionnantes entre un saut opérationnel (HALO) au-dessus de Paris mais surtout un acte final impliquant des hélicoptères pour un résultat impressionnant. D’ailleurs pour les besoins de ces séquences, l’acteur en a réellement piloté un après un stage intensif. Au niveau du jeu, il parvient à retransmettre les angoisses de son personnage qu’il connaît par coeur et comme depuis quelques longs-métrages, n’oublie pas de jouer de temps à autre la carte de l’auto-dérision, ce qui est toujours bienvenue.
Dans cet épisode, l’esprit d’équipe domine une nouvelle et Cruise est toujours très bien entouré avec les fidèles de la franchise comme Ving Rhames et Simon Pegg, qui jouent parfaitement leur partition de co-équipiers qui ne restent pas sur la touche et ont le droit à un bon nombre de scènes.
Rebecca Ferguson, le meilleur protagoniste féminin de la saga (introduite dans Rogue Nation) est de retour dans la peau d’Ilsa Faust et l’actrice joue sans problème à armes égales avec le casting masculin du film et ajoute un peu plus de nuances à notre agent implacable, qui sait rester ambiguë sur ses motivations. Apprécions également le retour de Michelle Monaghan, que nous n’avions pas revue depuis Protocole Fantôme.
Dans le camp des méchants, Sean Harris est toujours aussi perfide et calculateur que dans le précédent volet.
Quant aux nouveaux venus, Henry Cavill et sa moustache sont l’attraction de Fallout et l’acteur pique quelque peu la vedette à Tom Cruise et avec sa carrure arrive à donner un côté bourrin à August Walker, agent redoutable de la CIA. Un excellent contrepoids à la star de Mission : Impossible.

La réalisation de Christopher McQuarrie est maîtrisée, on sent qu’il prend un immense plaisir avec cette franchise et cela se remarque aisément avec tous les morceaux de bravoure peuplant Fallout. Sa mise en scène des séquences d’actions sont parfaitement lisibles, spectaculaires et immersives, nous sentons la tension palpable. Paris est particulièrement mis en lumière, que ce soit durant le passage au Grand Palais ou pendant l’interminable course-poursuite qui exploite les recoins de la Capitale, du rond-point de l’Etoile aux quais de Seine. Mieux encore le dernier acte au Cachemire nous offre des plans de toute beauté mais surtout des scènes d’actions vertigineuses pour notre plus grand plaisir. McQuarrie mise sur l’imprévisibilité et ses mouvements de caméra et son rythme soutiennent ce choix, on sent l’urgence de la situation. Comme les personnages, nous sommes dopés à l’adrénaline.

Mission : Impossible – Fallout poursuit sur la lancée de Rogue Nation pour nous offrir une suite du même calibre niveau scénario mais bien plus incroyable concernant l’action et les cascades réalisées. Christopher McQuarrie et Tom Cruise nous démontrent que la franchise en a encore sous le pied et nous concoctent un divertissement des plus total. 

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