La Phase 3 de L’Univers Cinématographique Marvel se poursuit en cette année 2018 avec Black Panther, premier film solo pour le super-héros introduit en 2016 dans Captain America : Civil War. Mis en scène par Ryan Coogler (Fruitvale Season, Creed) avec au casting Chadwick Boseman, Lupita Nyong’o, Michael B. Jordan, Forrest Whitaker, Danai Gurira, Letitia Wright, Angela Bassett, Daniel Kaluuya, Winston Duke ainsi que Martin Freeman et Andy Serkis, Black Panther nous emmène au Wakanda, nation africaine technologiquement très avancée, où  T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda. Un début de règne qui se révèler pour le moins mouvementé.

Ce dix-huitième long-métrage du MCU s’avère être un bon cru avec une dose de gravité bienvenue après le triptyque Les Gardiens De La Galaxie Volume 2, Spider-Man : Homecoming et Thor : Ragnarok. Avec Black Panther, le dépaysement est au rendez-vous, grâce au souffle apporté par le Wakanda !

 

Le film possède deux principales forces, son univers et ses personnages. Commençons par le premier point. Son scénario se distingue surtout par son développement du Wakanda avec sa technologie, son fonctionnement géopolitique, ses us et coutumes. La nation est le coeur du long-métrage et le voyage est globalement un plaisir pour les yeux (il y a tout de même quelques effets spéciaux moyennement réussis, dommage). À travers T’Challa, qui accède au trône après les événements survenus dans Captain America Civil War, nous suivons le déroulement des rituels et traditions pratiqués au sein de la communauté, nous impliquant davantage dans ce monde que ne l’a jamais fait la saga Thor avec Asgard. Black Panther se veut également politique et certains messages réussissent à avoir une résonance pertinente, une première pour un film du MCU. Autre point non négligeable, l’ennemi est travaillé et ses motivations sont compréhensibles, un bon méchant cela reste rare dans l’univers cinématographique Marvel alors cela est plaisant d’en voir un. Quant à l’intrigue générale, si elle est un peu plus balisée dans sa deuxième partie, cet affrontement pour le trône reste très agréable à suivre.

L’autre force est sans conteste ses personnages. Si T’Challa était introduit de manière iconique dans Civil War, il perd de sa superbe en tant que Black Panther mais gagne en profondeur. Le super-héros perd de son style niveau combat mais son développement en tant que souverain lui permet de s’élever en tant qu’homme. Nous avons là une bonne performance de Chadwick Boseman, qui apporte de la sobriété à T’Challa et qui sait s’effacer face aux personnages féminins. Car ce que nous apprend le film, c’est que sans les femmes de sa vie, notre roi serait encore plus en difficulté ! Et nous tenons là une galerie de femmes fortes, ce girl power est l’atout surprise de Black Panther et est on ne peut plus la bienvenue. Nakia, Okoye, Ramonda et Shuri, formidablement interprétées par Lupita Nyong’o, Danai Gurira, Angela Bassett et Letitia Wright, savent se montrer redoutables, futées et y sont pour beaucoup dans la réussite des missions de T’Challa. On a hâte de les retrouver dans de futurs opus du MCU (Shuri donnant des leçons sur la technologie wakandienne à Tony Stark serait drôle à voir).

Restons au Wakanda avec les différents chefs de tribus, plus particulièrement W’Kabi (Daniel Kaluuya) proche de T’Challa et du trône ainsi que M’Baku (Winston Duke) leader des Jabari qui vivent en retrait de la civilisation. Leurs allégeances et leurs motivations fluctuent et montrent que rien n’est manichéen. Niveau ennemi, comme dit précédemment Michael B Jordan, dans la peau d’Erik Killmonger, se révèle être un des meilleurs adversaires connus du MCU, un homme dangereux qui s’est battu toute sa vie pour avoir ce qu’il convoite et qui est prêt à tout pour l’obtenir. De ce fait, Andy Serkis, qui nous avait été présenté dans Avengers : L’Ère D’Ultron, se fait vite voler la vedette. Terminons avec Everett Ross (Martin Freeman), l’agent de la CIA qui a fait son apparition dans Civil War également et qui se voit ainsi développer pour devenir un sidekick de choix pour T’Challa et son peuple. Signalons aussi Forrest Whitaker et Sterling K. Brown en rôles secondaires. Cet ensemble d’acteurs de choix aident à l’efficacité de Black Panther.

Terminons avec la réalisation de Ryan Coogler qui se démarque par certains choix artistiques mais déçoit sur d’autres aspects. Débutons tout de suite avec ce point. Dans Creed, Coogler arrivait parfaitement a retranscrire des combats et les mettait bien en valeur, ce qui fait que lorsque l’on regarde Black Panther on est étonnés de constater que ceux du long-métrage soient moins soignés moins rythmés. Je parle surtout des batailles finales puisque les duels rituels s’en sortent mieux grâce à l’ambiance et le lieu choisi. Si, comme cela a déjà été évoqué plus haut, certains effets semblent mal finalisés, de par ses choix de plans, Ryan Coogler arrive à iconiser le Wakanda, à en faire une région magnifique. Ensuite niveau action, le réalisateur s’en sort très bien et toute la séquence en Corée est un beau morceau de bravoure. Au final on sent tout de même sa patte sur le film, Marvel n’a pas l’air d’avoir beaucoup contrôlé sa vision des choses.

Black Panther séduit avec cette plongée dans un nouvel univers où le dépaysement est garanti. Fort de ses personnages et de ses messages transmis, le film parvient à instaurer une certaine sobriété et une gravité qui fait du bien. Des débuts prometteurs pour T’Challa et son peuple. Wakanda forever !

5 commentaires »

  1. Bonne critique. 🙂

    A part les quelques effets spéciaux un peu « light » pour une telle production, j’ai totalement adhéré à l’ensemble !
    Lorsque j’ai vu que le réalisateur (que je ne connaissais pas avant ce film), a aussi réalisé « Creed », mon Bluray du film est passé en pôle position de ma watchlist! 😀

    Mention spéciale Michael B. Jordan, j’ai eu un gros coup de cœur.

    En arrivant à se renouveler de la sortie, pour moi, le rouleau compresseur Marvel peut encore sortir une 30aine de films ! 😀

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